"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

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Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

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Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

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CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

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Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE
de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

samedi, février 02, 2013

ETSIISRAËL
RISQUAITLAPAIX?
Source : lacroix.com en ligne le vendredi 1er février 2013




Pourquoi Israël doit tenter
la paix avec les Palestiniens



par
Jean-Christophe Ploquin





« Il y a 20 ans, on avait le sentiment de faire l’histoire. Aujourd’hui, l’ambiance est au désespoir ».

Michael Herzog



Jeudi 31 janvier, à la Fondation pour la recherche stratégique


« Il est essentiel pour Israël d’appliquer la solution ‘deux États pour deux peuples’, l’Israélien et le Palestinien. Sinon, le processus historique va nous conduire à l’alternative, qui est un seul État. Ce serait une catastrophe pour tout le monde et cela conduirait à une prolongation du conflit« .



Michael Herzog est un militaire qui prépare la paix. Général de réserve, il a commencé sa carrière dans l’infanterie lors de la guerre du Kippour (ou « guerre d’Octobre ») en 1973 avant d’œuvrer, pendant vingt ans, dans les services de renseignement. De 2006 à 2009, il a été chef d’état major du ministre de la défense, notamment sous les ordres de Ehud Barak. Aujourd’hui, il participe à des rencontres informelles entre Israéliens et Palestiniens, au niveau de la « société civile ».



« J’ai participé à toutes les étapes
de négociations avec les Palestiniens »

« Au moment des accords d’Oslo, j’étais militaire« , se souvient-il, lors d’un entretien accordé après une conversation informelle organisée par la Fondation pour la recherche stratégique, à destination de quelques experts des questions de défense, jeudi 31 janvier au soir. « Un mois plus tard, je faisais partie de la délégation israélienne aux négociations de Taba, en Égypte, qui débouchèrent sept mois plus tard sur les accords du Caire. J’ai participé à toutes les étapes des négociations depuis lors« .


« Il y a toujours une majorité
dans les deux camps
pour une solution à deux États »

« On ne doit jamais perdre espoir« , insiste le général en civil. « J’ai essayé au sein du gouvernement. Aujourd’hui, je suis impliqué dans plusieurs initiatives. Il ne s’agit pas de se substituer aux gouvernements ni de négocier un accord mais de briser les tabous. Il faut envoyer le message selon lequel il y a toujours une majorité dans les deux camps qui soutient la solution à deux États. J’essaie de voir tout ce qui est possible de faire pour aider à se faire confiance« .


« Israël ne doit pas attendre
la prochaine génération de Palestiniens
pour faire la paix »

« Je suis convaincu qu’Israël ne doit pas attendre la prochaine génération pour négocier la paix« , assure Michael Herzog, « car les plus jeunes sont beaucoup plus extrémistes. Je suis souvent effrayé lorsque j’entends certains jeunes Palestiniens qui ont étudié à Harvard ou à Oxford, qui portent des jeans et fument des cigarettes, et qui refusent de parler de la solution à deux États. Ils veulent recouvrer ce qu’ils estiment être leurs droits par tous les moyens, y compris la violence« .


« Nos dirigeants sont incapables
de s’affranchir des contraintes politiques »

« Je ne suis pas sûr que nos hommes politiques l’aient réalisé« , ajoute ce militaire qui a travaillé de 2001 à 2009 au cœur de la machine gouvernementale israélienne. « Ils ont conscience que le temps joue contre nous, mais il ne sont pas capables de s’affranchir des contraintes politiques. Le mouvement chez les Palestiniens est graduel. Mais quand on se réveillera, dans 10 ans, dans 20 ans, il sera trop tard. C’est pourquoi il est urgent d’agir maintenant« .


« Certains pensent
qu’il ne faut pas prendre de risques «

« Après le séisme du printemps arabe, il y a deux écoles de pensée en Israël« , résume Michael Herzog, qui travaille notamment pour le Washington Institute for Near East policy. « La première estime que la dynamique du changement est telle, que les sables sont tellement mouvants, qu’il ne faut pas prendre de risque. Face à l’inconnue, il faut attendre que la poussière retombe« .


« Israël doit prendre
l’initiative diplomatique là où il peut »

« La seconde école, à laquelle j’appartiens, pense que si on ne fait rien, le vide sera rempli par des évolutions négatives. Le printemps arabe n’a rien à voir avec Israël. Israël ne peut pas influer. Mais nous devons prendre l’initiative là où nous pouvons, et je vois deux directions possibles : vers la Turquie et vers les Palestiniens« .


« Il faut normaliser les relations
avec la Turquie »

« Avec la Turquie, nous ne reviendrons pas à l’ancienne alliance, avant l’abordage du Mavi Marmara« , explique le général de réserve. « Mais on peut chercher à normaliser les relations. Les Turcs veulent qu’Israël présente des excuses formelles. Israël affirme que ses hommes ont agi en légitime défense. On réfléchit à ce qui pourrait être des excuses pour une erreur opérationnelle mais Israël veut être sûr que la Turquie renoncera à des poursuites internationales et restaurera les relations diplomatiques« .


« Il faut que les États-Unis jouent
le rôle de facilitateur »

« Pour les Palestiniens, j’espère que le gouvernement qui va être formé après les dernières élections israéliennes fera le constat que le statu quo est mauvais« , poursuit Michael Herzog. « Certes, il y a un manque de confiance total entre les deux parties. Il faut donc que les États-Unis jouent un rôle de facilitateur. Le président américain Barack Obama n’a sans doute pas envie de s’en mêler directement mais son nouveau secrétaire d’État, John Kerry, va venir en février pour voir si une initiative peut-être lancée. Il y a une fenêtre d’opportunités de quelques mois. Sinon, ce sera l’escalade« .


« Nous sommes entrés dans une ère
où nos frontières sont déstabilisées »

Israël est entrée dans une nouvelle période de montée des périls. « Depuis 40 ans, nos frontières avec la Syrie et avec l’Égypte étaient calmes. C’est fini : nous sommes entrés dans une nouvelle ère où ces frontières sont déstabilisées, avec des djihadistes qui se trouvent de l’autre côté et qui vont chercher à nous provoquer« , résume l’ancien officier des services de renseignement. « De façon générale, les États de la région se sont fracturés, se sont affaissés, ce qui laissent plus de place à des acteurs non-étatiques« .


« L’Iran ne recherche pas
de négociations politiques »

Mais la menace la plus sérieuse, vue d’Israël, reste celle de l’Iran et de son programme nucléaire. « À Téhéran, le guide de la Révolution, Ali Khameneï, reste persuadé que les Occidentaux veulent renverser son régime. Donc il ne recherche pas de négociations politiques. Il pointe le précédent libyen : Kadhafi a renoncé à son programme nucléaire en 2003 et huit ans plus tard, les Occidentaux l’ont chassé« .


« Quelles lignes rouges envers
le programme nucléaire iranien »

« Les Iraniens n’ont pas fabriqué de bombes. Mais ils développent la technologie pour le faire. Avec l’uranium faiblement enrichi dont ils disposent aujourd’hui, ils seraient en mesure d’en fabriquer cinq », signale Michael Herzog. « Ces dernières années, les États-Unis et Israël n’avaient pas les mêmes lignes rouges par rapport au programme nucléaire iranien« .


« Les États-Unis se focalisent sur
le processus de fabrication
de l’arme nucléaire »

» Pour les États-Unis, la ligne rouge, c’est quand l’Iran entamera le processus de fabrication de l’arme« , précise cet ancien « secrétaire militaire » du ministre de la défense (2001-2004), qui faisait à ce titre la liaison avec les services du premier ministre, les services de renseignement, et les états-majors. « Israël ne se concentre pas là-dessus mais sur tous les autres programmes de développement des capacités nucléaires militaires : la poursuite de l’enrichissement; la fabrication de nouvelles générations de centrifugeuses; la militarisation, c’est-à-dire l’assemblage de la tête nucléaire; et aussi le développement de la filière plutonium« .



‘L’Iran pourrait réussir à réduire
le temps de fabrication de la bombe
à quelques semaines »

« Le risque le plus immédiat, ce sont les capacités d’enrichissement. L’Iran sait aujourd’hui enrichir à 20 %. Il peut se donner la capacité de raccourcir fortement le temps nécessaire pour atteindre le taux d’enrichissement de niveau militaire, supérieur à 90 %« , poursuit Michael Herzog. » Selon le nombre de centrifugeuses en action, selon le potentiel des nouvelles centrifugeuses, ses ingénieurs peuvent n’avoir plus besoin que de quelques semaines au lieu de plusieurs mois. On peut donc imaginer un scénario où l’Iran reste pendant plusieurs années sous le seuil de fabrication de l’arme, qu’il décide un jour de franchir, lorsque le régime se sentira suffisamment immunisé contres des frappes préventives, lorsqu’il sera en mesure de fabriquer l’arme nucléaire dans un délai très court, lorsqu’il jugera qu’il sera impossible de l’en empêcher« .


« Les Israéliens ne croient pas
à une politique d’endiguement de l’Iran »

« Ces dernières années, les États-Unis et Israël se sont beaucoup querellés à ce sujet », explique l’ancien général. « Les Occidentaux croient à une politique de sanctions et d’endiguement de l’Iran. Les Israéliens, pas beaucoup. Durant les prochains mois, le premier ministre israélien Benjamin Netanyahou va pouvoir dire : ‘j’ai laissé du temps à la diplomatie, aux sanctions. Et malgré tout, l’Iran continue ses programmes’. L’arrivée de nouveaux visages à Washington pourrait contribuer à réduire le fossé entre nos lignes rouges« .


« La priorité des Américains
au Moyen-Orient »

« Barack Obama va sans doute vouloir se saisir directement du dossier iranien« , juge Michael Herzog. « C’est sans doute la plus grande priorité des Américains aux Moyen-Orient, en raison de la nature de la menace. La lutte contre la prolifération nucléaire figure très haut dans l’agenda d’Obama. C’est à ce titre qu’il a reçu le prix Nobel de la paix. Surtout, si l’Iran parvient à devenir une puissance nucléaire, cela peut détruire le régime de non prolifération dans le monde. Et cela érodera fortement le standing des États-Unis dans la région, qui est déjà affaibli à cause du printemps arabe« .



La fin de l’année pourrait être très chaude au Moyen-Orient.



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