LESISLAMISTES
ENTETEDELACOLERE
ANTI-AMERICAINETRAQUES
PARLESRENSEIGNEMENTS
Source : lefigaro.fr en ligne le 18 septembre 2012
Comment la police traque
les islamistes sur Internet
Par Jean-Marc Leclerc
Pour débusquer les profils inquiétants au sein de la mouvance islamiste, la police effectue une surveillance de sites connus servant de portails vers des forums de discussion.
La veille des services de renseignements sur Internet pour débusquer les profils inquiétants au sein de la mouvance islamiste n'a cessé de se renforcer en France. La Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), s'est dotée d'une plate-forme spécifique où travaillent des dizaines d'enquêteurs. Comme leurs homologues de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE), ces officiers des renseignements effectuent une surveillance de sites connus servant de portails vers des forums de discussion, ou de chaînes de vidéos comme YouTube.
Un agent spécialisé explique: «Nous devons infiltrer les sites. Il faut s'inscrire comme membre, sous une fausse identité, pour avoir accès aux messageries privées et là commence un long travail de reconnaissance pour espérer ramener des informations exploitables au plan opérationnel.» Car les administrateurs des sites sont méfiants. Ils posent des questions, effectuent des recoupements, réclament des gages. Dans ce flux numérique ininterrompu, des documents circulent, des photos sont postées. «Mais comment séparer le vrai du faux et isoler les activistes potentiellement dangereux des mythomanes qui pullulent sur la Toile? L'expérience, le flair jouent alors un rôle essentiel», confie un magistrat spécialisé dans l'antiterrorisme. D'autant que ces messages sont souvent écrits en arabe, parfois en anglais.
«Le gotha du terrorisme islamiste»
«Certains islamistes utilisent également des méthodes de cryptage assez élaborées», assure un officier de police judiciaire. Ce fut le cas d'un webmaster arrêté à Toulon, le 29 juin dernier, par la DCRI. Ce Tunisien, Nabil Amdouni, est présenté comme la cheville ouvrière d'un site clandestin qui diffusait des messages cryptés pour al-Qaida. «Tout le gotha du terrorisme islamiste mondial s'y connectait», précise un agent. La police l'a épié dans l'ombre durant quatre ans, avant de juger utile de le neutraliser. Il avait gagné ses galons sur le Net, en dehors de tout contact traditionnel, envoyant à l'étranger des candidats au djihad, aidant au financement de certaines actions ou à l'achat d'armes. Il fournissait aussi des renseignements sur des cibles potentielles. Un vrai «cyberdjihadiste».
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