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Source : euronews.com via l'AFP en ligne
le 24 août 2012
Violents combats à Tripoli au Liban,
trois morts dont un cheikh sunnite.
Un cheikh sunnite a été tué vendredi par un tireur embusqué à Tripoli, la grande ville du nord du Liban, provoquant de nouveaux combats liés au conflit en Syrie qui ont fait deux autres morts, a indiqué à l’AFP un responsable des services de sécurité.
La mort du cheikh de 28 ans, Khaled el-Baradei, a provoqué de violents affrontements déclenchés à l’aube après un fragile cessez-le-feu entre le quartier alaouite de Jabal Mohsen (nord-est) et celui sunnite de Qobbé (est). C’est dans ce quartier qu’une deuxième personne blessée a succombé à ses blessures.
La troisième victime est un habitant du quartier voisin sunnite de Bab el-Tebbaneh (nord).
Selon des sources médicales, un technicien et une journaliste de Sky News Arabia ont été légèrement blessés par des balles perdues au pied et à la tête près de Bab el-Tebanneh.
Les combats à l’arme automatique et au lance-roquettes ont provoqué d’importants incendies dans ces quartiers pauvres de la grande ville portuaire, selon un correspondant de l’AFP.
Des familles fuyaient en faisant des trous dans les murs de leurs appartements à travers lesquels elles faisaient descendre des échelles en bois.
Vers 08H30 (05H30 GMT), les miliciens des deux bords se sont retirés à bord de mobylettes et les armes se sont tues. Six magasins ont été incendiés dans le centre-ville, dont quatre appartenant des alaouites.
“Ceux qui ont ouvert le feu, ce sont eux, les gens de Jabal Mohsen”, a accusé Abou Othman, un homme armé sunnite.
Les combats, entamés lundi, ont fait au total au moins 14 morts et 86 blessés. Ils opposent depuis cinq jours des hommes de Jabal Mohsen, partisans du régime syrien contrôlé par le clan alaouite du président Bachar al-Assad, à leurs rivaux de Bab el-Tebbaneh et Qobbé, hostiles au pouvoir à Damas.
Il s’agit du dernier épisode d’une série de combats qui secouent régulièrement Tripoli depuis le début de la révolte en Syrie il y a 17 mois.
“Je ne peux plus supporter cette situation. J’ai chez moi trois familles qui ont fui les violences” depuis le début de la semaine, a dit à l’AFP Ahmed Breiss, carrossier à Qobbé.
“Nous n’avons rien à voir avec ce qui se passe en Syrie, nous voulons vivre en paix”, a-t-il lancé. “On a à peine de quoi vivre et les miliciens, eux, reçoivent des salaires, ils ne militent pas pour une cause mais pour leurs propres intérêts”.
Le Liban, qui a connu 30 ans d’hégémonie syrienne, reste profondément divisé entre adversaires et partisans du régime Assad dont le puissant mouvement chiite du Hezbollah.
Le Premier ministre libanais Najib Mikati s’est dit “inquiet” des tentatives d’entraîner le Liban de plus en plus dans le conflit en Syrie.
La France a mis en garde contre toute importation du conflit syrien, alors que le département d’Etat américain s’est dit “très inquiet des violences” au Liban et d’une “réaction en chaîne à partir de la Syrie”.
L’ONU a appelé la communauté internationale à soutenir davantage le Liban face aux risques de déstabilisation.
Le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) a déploré pour sa part les affrontements au Liban qui “freinent” son travail d’aide aux Syriens qui se réfugient notamment dans le nord du Liban.
Le HCR dispose d’un nouveau centre d’aide à Tripoli même.
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