"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

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Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

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Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

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CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

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Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE
de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

dimanche, juin 24, 2012

ISRAËL
LESALEAS
DELALYAH
Source : rue89.com en ligne le 22 juin 2012




« Alyah » :
leurs vieux jours (mal)heureux
en Israël



Fanny André
Rue89



C’est Philippe Ouaknine, riverain dont la grand-mère est franco-israélienne, qui a contacté Rue89 au sujet des retraités français en Israël. Comme sa grand-mère Freha, environ 2 000 juifs français partent chaque année s’installer dans ce pays qui les accueillent en vertu de la loi du retour.



Habituée à des vacances en Israël, Freha Ouaknine s’y est installée en 2008 à l’âge de 90 ans. Elle a rempli un dossier d’alyah, avant d’être mise sous tutelle de l’Etat hébreu car diagnostiquée malade d’Alzheimer.

Depuis, une partie de la famille réclame son retour en France et a engagé des actions auprès des justices française et israélienne. Ces proches accusent Israël d’abuser de la loi du retour et d’inciter trop fortement les étrangers à l’immigration.

Evelyne Gourvitch, une des filles de Freha qui lui rend régulièrement visite, pointe du doigt les difficultés que rencontrent les retraités aux côtés de sa mère. Nous avons interrogé d’autres Français partis en Israël, en fin de carrière, pour connaître leurs impressions.

1Le choc linguistique et culturel
Les plus vieux « n’ont plus de repères. »

L’apprentissage de l’hébreu et l’adaptation à une culture et un système nouveaux sont les principales épreuves que traversent les « olim », ceux qui font leur alyah. Des obstacles que les jeunes prennent avec humour, comme dans cette vidéo de l’Agence juive, parodie de la mini-série « Bref » de Canal+.


« Bref, j’ai fait mon alyah »
Parodie de la série « Bref » de Canal+, par l’Agence juive de France
Du côté des personnes âgées, c’est plus difficile. Evelyne Gourvitch regrette que les retraités n’aient pas conscience de ces contraintes avant leur départ.

« A Paris, on leur promet des choses, on les aide à venir. Mais on ne leur parle pas des difficultés immenses qui les attendent. Arrivés en Israël, ils ne comprennent pas la langue et n’ont plus de repères.

Beaucoup veulent repartir mais certains n’en ont pas les moyens ou sont trop âgés pour ça. Personne n’ose parler de ce problème. »

Des conditions pour la bonne installation
des seniors
Patrick Ferdman, délégué de l’Agence juive à Paris, explique que la majorité des migrants sont de jeunes adultes et des retraités, les actifs étant freinés par la difficulté de trouver un travail.

« C’est toujours plus facile d’émigrer dans les périodes charnières de la vie. »

Conscient de la situation particulière des seniors, il assure que l’Agence juive impose des conditions précises pour garantir leur bonne installation :

« Les retraités doivent pouvoir nous prouver :

•qu’ils ont un logement là-bas, car il n’existe pas d’aide pour le logement et les maisons de retraite sont privées ;
•qu’ils ont au moins un proche sur place : cela a surtout une valeur morale, parce qu’il s’agit bien sûr d’une décision individuelle. »

2Des aides incitatives mais éphémères
Aucune amie d’Evelyne ne veut s’exprimer sur le sujet. Difficile de cracher dans la soupe lorsque l’on bénéficie de l’aide du ministère de l’Intégration israélien. Chaque nouveau migrant peut en effet prétendre :

•au financement de son billet d’avion aller,
•à une aide financière pendant les six premiers mois,
•à des cours d’hébreu gratuits pour cinq mois,
•à plusieurs avantages fiscaux pour le déménagement et les frais d’installation.
Après dix ans en Israël, Frédérick, qui fut retraité très jeune, a vu de nombreux migrants arriver, mais estime que ces aides ne peuvent pas motiver leur décision :

« Les aides qui sont mises en avant ne sont que ponctuelles, c’est vraiment pour aider à s’installer. Celui qui est intéressé par les aides sociales ferait mieux de rester en France où elles sont plus importantes. »

3L’idéal d’une retraite au soleil
« Ici, on est en short toute l’année. »

La colère d’Evelyne Gourvitch s’explique aussi par les récits très positifs qu’elle a l’habitude d’entendre sur l’alyah des retraités.

Frédérick confirme que dans son entourage, il ne connaît que quelques personnes qui sont reparties déçues.

« Ces deux ou trois familles sont retournées en France parce qu’elles avaient du mal à s’intégrer professionnellement. Mais pour les retraités, je ne connais personne qui souhaite s’en aller. »

Ce sont les témoignages de son entourage qui ont aidé Denis – le prénom a été modifié – à prendre sa décision. A 74 ans, il part s’installer à la fin du mois à Netanya, une ville très francophone située en bord de mer.

« Mes amis là-bas m’appelaient souvent pour me dire : “Denis, qu’est-ce que tu attends pour venir ? Le ciel est bleu. Ici, on est en short toute l’année.” Finalement j’ai décidé de passer le pas, je regrette infiniment de ne pas l’avoir fait plus tôt, mais lorsque j’étais encore en activité, c’était difficile. »


Comme Denis, ils sont nombreux à envisager le projet d’alyah mais à ne le concrétiser qu’à l’âge de la retraite.

« Partir en Israël est un vœu pieux que tout juif français a dans sa tête. Ma motivation principale n’était pas spirituelle, je me suis plutôt dit : “Quitte à chercher un endroit où passer ma retraite, autant être au soleil en Israël.” »

4Une spiritualité ascendante
« Quand on vient en Israël, on avance. »

Le climat et le cadre de vie n’étaient pourtant pas les raisons principales de la venue de Sylvia – le prénom a été modifié –, il y a sept ans. Elle est arrivée à Jérusalem pour des raisons spirituelles.

« Je ne peux pas du tout parler de coup de cœur à propos de ce pays. Il s’agit pour moi d’un attachement naturel et viscéral pour Israël. C’est un retour de là d’où on vient en tant que juifs. Je ne suis pas venue là pour “passer ma retraite” mais pour vivre dans ce pays, ce n’est pas la même chose. »

Comme les autres migrants, Sylvia a mis du temps avant de s’habituer à sa nouvelle vie. Mais sa « montée » en Israël est une avancée spirituelle, et elle ne veut pas que les problèmes matériels puissent l’entraver.

« Tout est question de ne pas comparer en permanence. C’est jamais facile de changer de vie. Mais je n’envisage pas de repartir. Quand on vient en Israël, on avance. Retourner en arrière, ce serait désagréable. »

5Le contact avec la famille
Contacté, le consulat général de France à Tel-Aviv dit recenser près de 8 000 Français âgés de 65 ans et plus en Israël. La plupart y sont arrivés dans des cas similaires à ceux de Denis et Sylvia.

Parmi les autres raisons qui expliquent le départ, on trouve :

•le coût de la vie, intéressant pour les Français qui touchent leur retraite en euros, monnaie forte en Israël ;
•le sentiment d’insécurité en France : à Paris, le Salon annuel de l’alyah a reçu début mai près de 5 000 visiteurs, soit trois fois plus que les années précédentes, un chiffre que le directeur de l’Agence juive explique par l’accroissement des tensions confessionnelles ;
•le rapprochement familial, lorsque les enfants français ont eux-même émigré en Israël.
Cette dernière raison est généralement la plus déterminante dans le choix des retraités et explique la douleur d’Evelyne Gourvitch de voir sa mère éloignée. Elle est aussi celle qu’invoquent les retraités qui préfèrent rester en France comme Léonie– le prénom a été modifié –, qui ne va en Israël que pour des vacances.

« Plutôt que d’acheter dans le sud de la France, on a choisi Netanya, parce que là-bas, les trois-quarts des gens parlent français et on a des amis installés dans cette ville.

En hiver c’est bien, mais je ne veux pas m’installer définitivement, il y a des choses qui me retiennent ici, les enfants notamment. Quand on est âgée comme moi, il faut bien réfléchir avant de franchir le pas. »




La loi du retour


Votée en 1950, la loi du retour permet à tout juif d’obtenir la nationalité israélienne. Pour bénéficier de ce droit, les migrants doivent rencontrer l’Agence juive, une structure non-gouvernementale qui s’assure qu’ils répondent aux critères de la loi (avoir un parent, grand-parent ou conjoint juif).
Cette migration peut être spirituelle puisqu’elle correspond à la « montée » en Israël, mais aussi politique car elle apporte un soutien démographique à l’Etat hébreu.
Cette démarche, appelée « alyah » consiste pour les juifs à « monter » en Israël, donc à y vivre de façon définitive.

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