"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

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Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma  Ed Universlam


CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions
Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE
de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

jeudi, mai 10, 2012

L'ALBUM-HOMMAGE
AUXCELEBRES
PEINTRESJUIFS
DEL'ECOLEDEPARIS



DIASPORABLOG
accueille...



L'HISTORIEN

FREDERIC VIEY



Dans son livre sur les peintres juifs de l’Ecole de Paris, Nadine Nieszawer expliquait : « Paris était alors le centre du monde. Venus de l'est européen, entre 1905 et 1939 cherchant à Paris une terre d'accueil, ces peintres s'installent à Montparnasse, se frottent à l'avant-garde foisonnante de l'époque, et finissent par former ce qu'on appelle l'École de Paris. Ces artistes eurent une influence pré pondérable sur la peinture et la sculpture du XXème siècle. En effet, malgré les interdits de la Bible, les peintres d'origine juive avaient compris que la figure humaine était nécessaire à l'expression de l'humaine beauté, du pathétique humain . Ces artistes ont su déclenché un mouvement sans précédent dans le monde juif, défiant la tradition et en franchissant l'interdit de la représentation de la figure humaine. La peinture, qui fut l’un des éléments de la culture juive d’Europe Orientale, apparaîtra avec le mouvement d'émancipation de la Révolution russe de 1905. Pourtant les chemins furent difficiles car il a fallu que toute une génération d’élèves du héder aux étudiants des Yéchiva sorte du carcan religieux. Ces artistes apportèrent un regard nouveau et un nouveau souffle dépourvu de tout classicisme. Ce fut à Paris, dans ‘’la Ruche’’, entre 1911 et 1913, que le mouvement prit forme. Les artistes, Henri Epstein, Marek Szwarc, Pinchus Kremegne, Joseph Tchaïkof, Mosche Lichtenshtein, créèrent la première revue d'art juive : "Makhmadim" qui veut dire ‘’Les délices’’ en hébreu, d'inspiration Jugendstil oriental. Parmi les autres artistes de ce mouvement, on trouvait : Chagall, Modigliani, Soutine, Mané-Katz, Kisling, Naïditch ….. et Ismak Kogan. Cet artiste naquit en Ukraine et après la Révolution Russe, il s’installa à Moscou où il intégra les Beaux-Arts.

Fuyant les rigueurs bolcheviques, il gagna Berlin où il suivit les cours d’une académie de peinture. Ses contacts avec l’avant-garde berlinoise le conduisirent à continuer sa formation à Paris. En 1924, il fréquenta ‘’La Ruche’’ et la colonie juive d’artistes russes. Après s’être intéressé à différents sujets dont l’anatomie, il se spécialisa surtout dans la colorisation. En cette période ‘’Art-déco’’, Paris était en pleine effervescence intellectuelle et artistique. Ce Melting-pot brassait les cultures russe, polonaise, roumaine dans un même tourbillon. Ce fut à ce moment que Ismak rencontra une jeune ‘’passionaria’’ des milieux révolutionnaires polonais : Frieda Mandelstam. Dans les années 1930, le couple eut besoin d’air frais et vint se reposer au Vaudoué parce qu’Ismak était atteint de tuberculose. Ismak s’adonnait à la peinture alors que Freida s’intéressait à la philosophie. Se plaisant au Vaudoué, le couple décida d’y ouvrir une pension de famille : "Les Bruyères" pour y accueillir quelques couples de la colonie russe parisienne.

En 1934, Jacques Kogan naquit dans la pension de famille au Vaudoué. Il y passa une jeunesse heureuse autour de ses parents et de ses grands-parents maternels qui vinrent souvent au Vaudoué. Mais les malheurs arrivèrent : David Mandelstam mourut en 1940, il se serait suicidé. David Elisa Mandelstam acheta une concession dans le cimetière pour David. A la déclaration de guerre, Ismak s’engagea dans l’armée française, mais il fut refusé au service actif à cause de sa santé. 1941 et 1943 furent des années désastreuses pour les familles Kogan et Mandelstam.

En 1941, sur ordre du Commissariat Général aux Questions Juive, la pension ‘’Les Bruyères’ fut vendue aux enchères. Cette maison fut rachetée par Pierre Delattre puis Ismak fut arrêté, transféré à Beaune-la-Rolande puis à Pithiviers. Arrivé à Drancy, il fut relâché sans aucune raison. Hanna, une des sœurs de Freida essaya de faire partir toute la famille en zone libre malheureusement Ismak et Freida refusèrent. Finalement au début février 1943, Ismak et Freida Kogan ainsi que Elisa et Eva Mandelstam furent arrêtés rue Blanche à Paris. Envoyés à Drancy, ils partirent par le convoi n° 46 du 9 février 1943 pour Auschwitz où ils périrent. La famille Delattre conserve encore la correspondance entre Ismak/Madeleine et Pierre Delattre/Freida échangée entre Drancy et Paris. Le petit Jacques Kogan, appelé ‘’Jako’’ n’était pas avec ses parents, sa grand-mère et sa tante lors de la rafle, il se trouvait déjà à l’abri en Auvergne. Madeleine Livet était la maitresse d’Ismak Kogan et Pierre Delattre fut l’amant de Freida Kogan l’avaient mis en sureté dans chez une connaissance.

A la fin de la guerre, Madeleine et Pierre se marièrent pour pouvoir adopter et élever Jacques Kogan. Avant son adoption ‘’Jako’’ se rendait avec Pierre De Lattre à l’Hôtel Lutétia ou à la Gare du Nord pour tenter de retrouver ses parents. De guerre lasse, il abandonna l’idée qu’ils puissent rentrer. Jako en voulait énormément à sa mère, il Dans son livre sur les peintres juifs de l’Ecole de Paris, Nadine Nieszawer expliquait : « Paris était alors le centre du monde. Venus de l'est européen, entre 1905 et 1939 cherchant à Paris une terre d'accueil, ces peintres s'installent à Montparnasse, se frottent à l'avant-garde foisonnante de l'époque, et finissent par former ce qu'on appelle l'École de Paris. Ces artistes eurent une influence pré pondérable sur la peinture et la sculpture du XXème siècle. En effet, malgré les interdits de la Bible, les peintres d'origine juive avaient compris que la figure humaine était nécessaire à l'expression de l'humaine beauté, du pathétique humain . Ces artistes ont su déclenché un mouvement sans précédent dans le monde juif, défiant la tradition et en franchissant l'interdit de la représentation de la figure humaine. La peinture, qui fut l’un des éléments de la culture juive d’Europe Orientale, apparaîtra avec le mouvement d'émancipation de la Révolution russe de 1905. Pourtant les chemins furent difficiles car il a fallu que toute une génération d’élèves du héder aux étudiants des Yéchiva sorte du carcan religieux.

Ces artistes apportèrent un regard nouveau et un nouveau souffle dépourvu de tout classicisme. Ce fut à Paris, dans ‘’la Ruche’’, entre 1911 et 1913, que le mouvement prit forme. Les artistes, Henri Epstein, Marek Szwarc, Pinchus Kremegne, Joseph Tchaïkof, Mosche Lichtenshtein, créèrent la première revue d'art juive : "Makhmadim" qui veut dire ‘’Les délices’’ en hébreu, d'inspiration Jugendstil oriental. Parmi les autres artistes de ce mouvement, on trouvait : Chagall, Modigliani, Soutine, Mané-Katz, Kisling, Naïditch ….. et Ismak Kogan. Cet artiste naquit en Ukraine et après la Révolution Russe, il s’installa à Moscou où il intégra les Beaux-Arts. Fuyant les rigueurs bolcheviques, il gagna Berlin où il suivit les cours d’une académie de peinture. Ses contacts avec l’avant-garde berlinoise le conduisirent à continuer sa formation à Paris. En 1924, il fréquenta ‘’La Ruche’’ et la colonie juive d’artistes russes. Après s’être intéressé à différents sujets dont l’anatomie, il se spécialisa surtout dans la colorisation. En cette période ‘’Art-déco’’, Paris était en pleine effervescence intellectuelle et artistique.

Ce Melting-pot brassait les cultures russe, polonaise, roumaine dans un même tourbillon. Ce fut à ce moment que Ismak rencontra une jeune ‘’passionaria’’ des milieux révolutionnaires polonais : Frieda Mandelstam. Dans les années 1930, le couple eut besoin d’air frais et vint se reposer au Vaudoué parce qu’Ismak était atteint de tuberculose. Ismak s’adonnait à la peinture alors que Freida s’intéressait à la philosophie. Se plaisant au Vaudoué, le couple décida d’y ouvrir une pension de famille : "Les Bruyères" pour y accueillir quelques couples de la colonie russe parisienne.

En 1934, Jacques Kogan naquit dans la pension de famille au Vaudoué. Il y passa une jeunesse heureuse autour de ses parents et de ses grands-parents maternels qui vinrent souvent au Vaudoué. Mais les malheurs arrivèrent : David Mandelstam mourut en 1940, il se serait suicidé. David Elisa Mandelstam acheta une concession dans le cimetière pour David. A la déclaration de guerre, Ismak s’engagea dans l’armée française, mais il fut refusé au service actif à cause de sa santé. 1941 et 1943 furent des années désastreuses pour les familles Kogan et Mandelstam. En 1941, sur ordre du Commissariat Général aux Questions Juive, la pension ‘’Les Bruyères’ fut vendue aux enchères. Cette maison fut rachetée par Pierre Delattre puis Ismak fut arrêté, transféré à Beaune-la-Rolande puis à Pithiviers. Arrivé à Drancy, il fut relâché sans aucune raison. Hanna, une des sœurs de Freida essaya de faire partir toute la famille en zone libre malheureusement Ismak et Freida refusèrent.

Finalement au début février 1943, Ismak et Freida Kogan ainsi que Elisa et Eva Mandelstam furent arrêtés rue Blanche à Paris. Envoyés à Drancy, ils partirent par le convoi n° 46 du 9 février 1943 pour Auschwitz où ils périrent. La famille Delattre conserve encore la correspondance entre Ismak/Madeleine et Pierre Delattre/Freida échangée entre Drancy et Paris. Le petit Jacques Kogan, appelé ‘’Jako’’ n’était pas avec ses parents, sa grand-mère et sa tante lors de la rafle, il se trouvait déjà à l’abri en Auvergne. Madeleine Livet était la maitresse d’Ismak Kogan et Pierre Delattre fut l’amant de Freida Kogan l’avaient mis en sureté dans chez une connaissance. A la fin de la guerre, Madeleine et Pierre se marièrent pour pouvoir adopter et élever Jacques Kogan. Avant son adoption ‘’Jako’’ se rendait avec Pierre De Lattre à l’Hôtel Lutétia ou à la Gare du Nord pour tenter de retrouver ses parents. De guerre lasse, il abandonna l’idée qu’ils puissent rentrer. Jako en voulait énormément à sa mère, il pensait qu’elle l’avait abandonné. Avant que les Delattre prennent en charge Jako, sa tante Hanna et son mari, accompagnés par leur fille Esther, lui proposèrent d’immigrer en Israël, il refusa avec force et fit un rejet de tout ce qui était juif.

Ce fut Pierre Delattre qui remplit pour Jako les demandes d’indemnisations allemandes et autre reconnaissance d’enfant de déportés. A l’ombre de ces héros ordinaires, Jako surmonta sa détresse, il fit de brillantes études et se dirigea vers la médecine. Il n’a jamais voulu parler de sa jeunesse au Vaudoué, ni de la vie dans la pension des Bruyères. La seule famille qui lui restait vit en Israël. Esther habite toujours à Haiffa auprès de ses petits-enfants. En concerne ce beau passé que fut l’Ecole de Paris, Thomas Delattre, sa maman Sylvie et sa sœur, Marie, conservent des toiles de Kogan et des bustes Ismak et de Jako dont ceux du sculpteur Etienne Martin.

M. Pierre Bacqué, Maire du Vaudoué et son conseil municipal ont tenu a commémoré la disparition d’Ismak et Freida Kogan ainsi que celle d’Elsa et d’Eva Mandelstam en faisant apposer une plaque à la mémoire de ces personnes. Cette cérémonie aura lieu le 8 mai 2012 dans le petit cimetière du Vaudoué en présence du Chef de Cabinet du Préfet et de nombreuses personnalités tant politiques que religieuses.


FREDERIC VIEY

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