FRANCOISHOLLANDE
ETLAFRANCAFRIQUE
Source : afrik.com en ligne le 8 mai 2012
INTERVIEW DE PATRICE FINEL
MEMBRE DU FRONT DE GAUCHE
Afrik.com : Qu’est ce que l’Afrique évoque pour vous et quels sont vos rapports avec ce continent ?
Patrice Finel : L’Afrique c’est d’abord une grande histoire commune, c’est d’abord des occasions perdues, à la Libération, par la bêtise et la convoitise des colons et des grandes entreprises qui ont voulu continuer à exploiter les richesses sans donner l’égalité aux hommes.
C’est ensuite une fausse décolonisation, cinquante ans après les décolonisations africaines, les espoirs de développement et de construction de sociétés démocratiques, souveraines, solidaires et égalitaires n’ont pas été réalisés. La responsabilité historique du capitalisme européen est engagée, pour toutes les entraves qu’il a mis au développement de l’Afrique, de l’esclavagisme qui a déstructuré les sociétés africaines, jusqu’au colonialisme et aux politiques impérialistes qui ont organisé le pillage des ressources et formaté l’activité économique de l’Afrique pour les seuls besoins des entreprises multinationales.
C’est maintenant un espoir, qu’avec le Front de Gauche nous puissions construire enfin une histoire commune.
Le continent africain dispose d’innombrables richesses, naturelles et minérales, en plus de la jeunesse de sa population et de sa vitalité démographique, le Front de Gauche veut engager la France dans un processus de révolution citoyenne qui marquera une rupture avec le productivisme et rendra au peuple ses droits dans le cadre d’une société solidaire, ouverte et internationaliste. Avec les « révolutions citoyennes » qui naissent sur le continent, et en soutenant les associations des sociétés civiles, les mouvements sociaux et partis progressistes qui résistent au libéralisme, nous aurons l’opportunité historique de donner un nouveau cours, tant en France que dans les pays africains, à un processus d’émancipation que nous pourrons bâtir en commun afin d’en finir avec la surexploitation économique et l’obstruction politique et déconstruire le multi-interventionnisme néo colonial.
Afrik.com : Les pays africains sont des pays dont la population est jeune et cette jeunesse ne supporte plus les relations générées par la Françafrique. Comment pensez-vous redorer l’image de la France auprès de ces jeunes Africains, notamment dans les pays francophones ?
Patrice Finel : Nos orientations permettent de nous rassembler. Le Front de Gauche propose une inversion des priorités et s’engage à mener une nouvelle politique de la France avec le continent africain. Le Front de Gauche veut engager la France dans un processus de révolution citoyenne qui marquera une rupture avec le productivisme et rendra au peuple ses droits dans le cadre d’une société solidaire, ouverte et internationaliste
Nous voulons en finir avec le néo-colonialisme et la « Françafrique », et la première des ruptures consiste à réintégrer la politique entre la France et les pays africains dans le cadre normal de la politique internationale de la France : fin du « domaine privé » du président de la République, débat et vote au Parlement des orientations stratégiques et de la mise en œuvre de cette politique. La deuxième rupture est le choix délibéré de contribuer au développement des pays africains plutôt que de renforcer par notre présence militaire le maintien au pouvoir de dictateurs à la solde de l’impérialisme français. La troisième rupture est celle de la non-ingérence et du respect des identités et des cultures : nous ne chercherons pas à imposer notre conception de la démocratie et du fonctionnement de la société mais nous soutiendrons toute innovation progressiste visant l’émancipation humaine.
La France s’engagera dans un partenariat d’égal à égal avec les pays africains : appui à la définition d’un modèle de développement centré sur le social et l’écologique, à la redéfinition d’un modèle démocratique réel et des conditions concrètes du fonctionnement démocratique, et à la création d’un marché africain protégé permettant un développement autocentré et des échanges équilibrés avec le marché mondial.
Nous participerons au transfert de technologie et aiderons au développement d’une industrie de transformation sur place à partir des ressources agricoles et minières, pour sortir de l’économie de rente et de pillage, et de la dépendance aux exportations industrielles des pays du Nord.
http://www.afrik.com/article25522.html
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