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DEFRANCE
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Source : atlasinfo.fr avec Libération en ligne
le 10 avril 2012
Le sentiment anti-islam pèse
sur les musulmans
Des inscriptions comme : «Dehors les Arabes» écrits sur les murs, en corse (Arabi fora). Un cercueil dessiné à côté. Une fenêtre brisée, des barreaux forcés, un produit inflammable répandu au sol puis allumé. Dans la nuit de samedi à dimanche, à Ajaccio (Corse-du-Sud), une salle de prière musulmane située dans le centre-ville a été partiellement détruite par un incendie criminel, selon le parquet de la ville.
Le ministère de l’Intérieur a condamné cet acte et toutes les formes de racisme. Claude Guéant s’est dit «très attentif à ce que la communauté musulmane ne soit pas stigmatisée et a demandé aux services d’enquête de tout mettre en œuvre pour identifier rapidement les auteurs de cet acte afin de les mettre à disposition de la justice».
Alarme. Pour Abdallah Zekri, responsable de l’Observatoire de l’islamophobie en France, 155 actes visant directement l’islam ont fait l’objet d’une plainte en 2011, soit une augmentation de 34% par rapport à 2010. «Plus on va s’approcher des élections, plus ce climat va s’aggraver», craint Zekri, qui précise avoir tiré la sonnette d’alarme en janvier. Pour lui, l’ambiance actuelle (les assassinats de Toulouse et Montauban, les arrestations médiatisées d’islamistes, l’interdiction de la venue en France des prédicateurs pour le salon de l’Union des organisations islamistes de France, au Bourget) a contribué à créer ce sentiment. Et il met en garde contre un retour de bâton : celui de faire basculer dans le radicalisme des musulmans jusque-là modérés, «convaincus que la France ne les respecte pas».
Samedi, Mohamed Henniche, secrétaire général de l’Union des associations musulmanes de Seine-Saint-Denis a décidé de porter plainte pour injures islamophobes. Plusieurs graffitis de trois mètres de long insultant «Allah» ont fleuri sur un mur d’Aulnay-sous-Bois. L’association d’Henniche, qui fédère une vingtaine de mosquées dans le département, rappelle que de nombreux fidèles témoignent des injures qu’ils reçoivent dans la rue. Pour lui, «on est en train de sacrifier l’islam de France pour une campagne. Ce climat pousse des gens mal intentionnés, peut-être fragiles dans leur tête, à faire n’importe quoi».
Devoir. Hier, dernier jour du Congrès de l’Union des organisations islamiques de France (UOIF), son président, Ahmed Jaballah, a réagi à l’incendie et «déploré cet acte raciste qui ne fait que diviser la société. Le discours de l’homme politique doit réunir et non diviser», a-t-il souligné, avant d’appeler les musulmans présents à accomplir leur devoir civique. «Allez voter. Prenez part à la vie politique de votre pays», a conclu Jaballah, se félicitant du succès d’un rendez-vous dont l’affluence a augmenté.
Plus de 160 000 visiteurs se sont pressés au Bourget (Seine-Saint-Denis) depuis vendredi. Les rencontres ont bénéficié cette année d’un renfort publicitaire inespéré avec les mises en garde de Nicolas Sarkozy, qui avait demandé aux organisateurs d’éviter les «appels à la haine, à la violence et à l’antisémitisme».
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