"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

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Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

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Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

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CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

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Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

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de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

samedi, mars 10, 2012

UNJUIFDEDROITE
SOLIDAIRE
DESFRANCAISMUSULMANS

Source : lenouvelobs.com en ligne le 10 mars 2012



"Nous sommes tous
des Français musulmans"




Fabrice Haccoun est de droite, de confession juive et président d'une association oeuvrant pour la promotion sociale des jeunes et l'accès à l'emploi. Voici sa tribune.

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Commentaires (6)
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Par
Sihem Souid


"Nous sommes tous des Français musulmans. Depuis tout jeune, j'ai développé un amour immense pour la France, mon pays. Celui que j'aime tellement que la moindre incivilité me révolte. Les repas de fête le jour de Noël à la cantine de mon école communale, Pâques et ses oeufs au chocolat, les cathédrales qui jalonnent la route des vacances. Il n'y a jamais eu le moindre doute dans mon esprit de fils d'immigrés : la France est un pays aux racines chrétiennes profondément ancrées. J'ai d'ailleurs été le premier à bondir lorsque le maire de Paris a remplacé la crèche de Noël du parvis de l'hôtel de ville par une patinoire ou, plus récemment, quand j'ai appris que l'administration judiciaire avait refusé d'installer le traditionnel sapin dans le hall du tribunal de Strasbourg. Un pays qui, fort de son héritage, a néanmoins su séparer l'Église de l'État afin de permettre l'émancipation des hommes et l'égalité entre les cultes. Un modèle unique et exemplaire comme la France sait en créer.

Ces dix dernières années, la crainte de la mondialisation, le néocolonialisme de l'Occident et les bouleversements géopolitiques ont provoqué l'émergence de mouvements qui tentent de porter atteinte à l'intégrité de la République en remettant en cause ses fondamentaux, contestant parfois même les racines et traditions françaises.

Donc, quand un certain nombre de nos gouvernants se sont mis en tête de défendre l'identité de la France, je n'ai pas vu immédiatement qu'il s'agissait d'un faux nez, d'un leurre électoral. Étant très attaché à la préservation des traditions françaises et au respect de son histoire, j'y ai cru, comme la plupart de nos compatriotes.

Malheureusement, force est de constater que cette défense tourne à l'obsession anti-musulmane. Le président-candidat a même franchi le Rubicon hier en faisant des cantines halal et de la lutte contre l'immigration les principaux thèmes de son meeting. L'étranger, ou celui qui est considéré comme tel, serait donc le responsable de tous nos maux.

J'ai acquis la conviction qu'en matière de discrimination la neutralité finit toujours par conduire à la complicité. Nous n'avons donc plus le droit de garder le silence, nous devons dire stop et affirmer :

- Que la communautarisation n'est pas la cause mais la conséquence de nos problèmes, à commencer par le chômage de masse, la décrépitude du système scolaire mais aussi le vieillissement de nos institutions démocratiques. Le repli identitaire n'est d'ailleurs pas l'apanage exclusif des musulmans mais concerne toutes les religions. C'est ainsi que le Consistoire israélite de France est de plus en plus marginalisé par les mouvements orthodoxes et que les intégristes de la Fraternité Saint-Pie X sont récemment revenus en grâce.

- Que l'intégration n'est pas une démarche unilatérale mais un processus mutuel impliquant l'accueillant et l'accueilli. Il suffit de prendre pour exemple les juifs. Ceux-ci ne se sont réellement intégrés à la société française que lorsqu'elle les a reconnus comme une partie intégrante d'elle-même en 1789. Le divorce entre une partie de nos concitoyens héritiers de l'immigration et la France n'est, selon moi, que l'expression exacerbée d'un divorce plus global entre le peuple français et ses dirigeants. La France ressemble à un malade de la varicelle qui incrimine les boutons qui le démangent, oubliant que ceux-ci ne sont que la manifestation visible d'un mal plus général et plus profond.


- Que la stigmatisation d'une catégorie de la population conduit à une division profonde de la société française qui devient peu à peu un empilement de communautés entretenant une double défiance, à la fois entre elles et vis-à-vis des pouvoirs publics.

L'utilisation de grandes causes comme la laïcité ou même, dans le cas du halal, de la condition animale à des fins électoralistes est une escroquerie intellectuelle qui contribue à discréditer ces valeurs.


Une loi dont on applique la lettre sans l'esprit est comme un corps sans âme. Par démagogie, les gouvernements successifs ont transformé les valeurs républicaines en cadavres, au point de les dénaturer.

La laïcité édictée à l'époque pour garantir l'égalité de tous les cultes vis-à-vis de l'État est ainsi devenue l'instrument de domination d'une catégorie de Français sur les autres.

Est-ce à dire que je suis pour les prières de rue, le voile intégral ou les prédicateurs fous ? Bien sûr que non. Je pense juste qu'il n'est pas nécessaire de stigmatiser une partie de nos concitoyens pour lutter contre un phénomène grave mais marginal. Il suffit d'invoquer le trouble à l'ordre public pour faire appliquer la loi républicaine, toute la loi mais rien que la loi.

Les lois de circonstance visant une catégorie de population, voilà ce qui me semble être une vraie menace pour l'intégrité de la République. "Moins d'incantations et plus d'actions", c'est le slogan que je conseillerais aux candidats à l'élection présidentielle. Accepter que certains soient stigmatisés pour conjurer nos peurs, c'est s'exposer tôt ou tard à l'être soi-même. C'est pour cela que je pense à cet instant que nous sommes tous des Français musulmans."

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