ISRAËLALIRAN
"RETENEZ-MOI
OUJEFAISUNMALHEUR!"
Source : nouvelobs.com en ligne
le 23 février 2012
ISRAEL-IRAN.
Poker menteur diplomatique
Par
René Backmann
Israël va-t-il vraiment frapper les sites nucléaires iraniens au risque de provoquer un conflit régional majeur ?
Israël a-t-il décidé de frapper avant le printemps les sites majeurs du complexe nucléaire iranien ? Les dirigeants israéliens ont-ils besoin pour lancer cette opération du feu vert et de l'aide des Etats-Unis ? La République islamique a-t-elle décidé d'enrichir de l'uranium à des fins scientifiques civiles, comme elle l'affirme, ou dans le but de produire des armes nucléaires qui pourraient "rayer Israël de la carte", conformément aux menaces de ses dirigeants ? Quand Téhéran disposera-t-il d'une quantité suffisante d'uranium hautement enrichi pour produire une ou plusieurs bombes ? L'option militaire contre l'Iran est-elle la seule disponible ? Les sanctions renforcées de l'Union européenne et des Etats-Unis contre l'économie iranienne ne peuvent-elles pas infléchir les choix d'un régime divisé et affaibli par l'implosion de son allié syrien ? En cas de frappe israélienne ou israélo-américaine, la riposte que risquent de déclencher l'Iran et ses alliés (Hezbollah et Hamas) contre Israël, mais aussi la déstabilisation qui pourrait gagner le Liban, l'Irak, le Golfe, et les conséquences que ce chaos régional, éventuellement aggravé par une vague de terrorisme, aurait sur le prix du pétrole seraient-elles acceptables pour un Occident en crise ? Une frappe profiterait-elle à l'opposition démocratique iranienne ou serait-elle exploitée par le régime pour appeler à l'union nationale et mobiliser la solidarité du monde musulman, même s'il se défie de l'Iran chiite ?
Autour de ces questions - et de quelques autres - s'est engagée depuis de longs mois une partie de poker menteur diplomatique qui pourrait se transformer en confit régional majeur.
A neuf mois du scrutin présidentiel, Barack Obama, qui vient de retirer ses soldats d'Irak et rêve d'accélérer leur retrait d'Afghanistan, veut éviter une nouvelle guerre en terre d'islam. C'est ce qu'il répète à Benyamin Netanyahou. Mais le Premier ministre israélien, sourd aux arguments des anciens chefs du Mossad qui défendent d'autres options que les frappes [comme le montrent les extraits d'un article de Ronen Bergman, analyste du quotidien israélien "Yedioth Aharonoth", que nous reproduisons ci-dessous], répond que le temps presse car l'Iran est en train d'enfouir ses usines nucléaires dans des cavernes de granite où elles seront bientôt à l'abri des missiles. Pourtant, il néglige de mettre la défense civile en état d'affronter des représailles iraniennes. S'agit-il alors seulement d'inciter Washington et Bruxelles à durcir les sanctions ? De plaire à un électorat belliqueux ? De signifier aux mollahs de Téhéran qu'ils ne sont à l'abri de rien ? Tout en détournant l'attention de négociations israélo-palestiniennes à l'abandon.
(Cet article a été publié dans le "Nouvel Observateur" du 22 février 2012.)
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