"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma  Ed Universlam


CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions
Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE
de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

mardi, janvier 31, 2012

PASUNSEUL
VOTEJUIFPOUR
LEFRONTNATIONAL

Source : la revue Information Juive datée
de janvier 2012


DIASPORABLOG
accueille...


PHILIPPE MEYER
Directeur de publication
INFORMATION JUIVE



Le baiser de la mort


Dans cent jours environ, les français éliront leur prochain président de la République. Le scrutin aura cette fois un caractère inédit en s’inscrivant dans un climat dominé par la plus grave crise économique et financière que traverse le pays, et l’Europe, depuis des décennies. Face à une attente de plus en plus impatiente et exigeante des citoyens, donc des électeurs, les gouvernements européens peinent à endiguer le tsunami économique et financier qui fait courir des risques majeurs pour l’ensemble de la société.
C’est ainsi que galvanisés par les bénéfices électoraux attendus de cette crise, les partis populistes et extrémistes voient dans cette dépression économique qui n’en finit pas une occasion inespérée d’exploiter les incertitudes et les peurs afin d’appliquer leurs idéologies poussiéreuses et nauséabondes qui trainent dans leurs tiroirs depuis si longtemps.

Deux stratégies sont à l’œuvre. D’une part, l’extrême gauche reste sans ambiguïté fidèle à elle-même, ancrée sur ses positions altermondialistes, anticapitalistes, antiaméricaines, antisionistes. Autant d’options qui ne lui permettront pas de se défaire de ses habits râpés de révolutionnaires marginaux et peu fréquentables. D’autre part, l’extrême droite poursuit sur la voie de la normalisation abusive. Il lui faut gagner en crédibilité et en respectabilité, condition première pour espérer passer du statut de groupe extrémiste que l’on rejette à celui de parti représentatif que l’on écoute. Et pour cela, tous les moyens sont bons, même les plus inattendus. C’est ainsi qu’elle n’hésite plus à lancer une opération de séduction envers la communauté juive. Si même les juifs se mettent à l’écouter, qui pourraient encore les diaboliser ? Le calcul est simple. Ce qu'elle perdrait parmi les déçus les plus extrémistes, elle le gagnerait parmi certaines bonnes consciences plus présentables qui n'osaient pas franchir le pas jusque là. Sans compter peut être quelques voix glanées ici ou là au sein de la communauté juive elle-même, un trophée hors norme sur la voie de la réhabilitation.

Mais la ficelle est trop grosse pour qu’aucun ne puisse la voir. Il ne saurait être question ici de prodiguer la moindre consigne de vote républicain, mais de rappeler avec clarté l’impossibilité et l’irresponsabilité de s’engager dans l’aventure d’un tel vote extrémiste.

Outre les risques politiques, économiques et sociaux qui feraient plonger le pays dans des âbymes d’où il ne pourrait se relever, c'est la tromperie sur l'identité même de cette extrême droite qu'il s'agit d'écarter. Un grossier toilettage de son apparence extérieure, censé rassurer et séduire, ne pourra pas dissimiler une réalité repoussante qui n’a pas changé. Malgré un nouveau marketing, le produit demeure frelaté et hautement toxique. L’extrême droite “light” n’existe pas. Sa consommation est dangereuse dès la première prise.

On n’oubliera jamais le passé sulfureux de nombre de ses militants et dirigeants. On n’oubliera jamais les provocations abjectes et répugnantes vociférées pendant tant d’années par leur ancien leader qui demeure un élément clé du dispositif. On n’oubliera jamais les liens entretenus avec les négationnistes et tous les partis fascistes d’Europe. On n’oubliera jamais ses références historiques et idéologiques qui renverraient la France vers ces photos en noir et blanc rappelant le temps où la France avait perdu à la fois son rang et son âme.

Tout cela ne saurait être effacé par une coupe de champagne prise récemment avec tel ambassadeur à New-York,par un petit voyage en Israël fortement médiatisé mais totalement insignifiant, par des exclusions précipitées de troublions gênants, par de vagues propos politiquement corrects visant à se laver de décennies de haine, ou par la recherche de supposés ennemis communs destinée à proposer une union sacrée qui n’a aucun fondement et qui n’existera jamais. On ne change pas la nature des hommes, leur passé et leur idéologie par un simple calcul électoral éphémère.

Pour des raisons historiques, culturelles, morales ou simplement civiques, la conscience juive ne peut en rien être mêlée à une extrême droite avec laquelle elle n’a jamais eu, et n’aura jamais, la moindre des valeurs communes. Comme cela est enseigné depuis des siècles par notre tradition et par nos rabbins, le judaïsme est avant tout ouverture et tolérance envers autrui, respect des différences, et défense des valeurs humanistes.Depuis plus de deux cents ans, la communauté juive de France, structurée à travers le Consistoire créé par Napoléon Ier en 1808, est profondément attachée à la République et à ses valeurs universelles de liberté, d’égalité et de fraternité. Elle est aux antipodes de l’idéologie de la haine, comme le rappellent avec clarté et fermeté l’ensemble des grandes institutions juives en France.

La supercherie d’une séduction absurde doit être traquée, mise au grand jour, et combattue sans compromis, ni faiblesse. Face au baiser de la mort, ayons la lucidité de ne pas tende la joue. Les ennemis de nos ennemis ne sont pas obligatoirement nos amis. Loin de là. L’histoire a toujours montré que si un juif aide l’un de ses ennemis, par mégarde ou par intérêt, cela se retourne inévitablement contre lui. Si nous n’avons pas la mémoire courte, la question ne se posera même pas.

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