RENCONTRE
SCANDALEUSE
ENTREL'AMBASSADEUR
D'ISRAËL
ETLAPRESIDENTE
DUFRONTNATIONAL
Source :lefigaro.fr en ligne
le 4 novembre 2011
Marine Le Pen rencontre
l'ambassadeur d'Israël à l'ONU
Par Guillaume Perrault
Envoyé spécial à New York
La présidente du FN a créé la surprise en passant vingt minutes, jeudi à New York, avec l'ambassadeur d'Israël à l'ONU. Elle a déclaré qu'elle espérait que la page du «détail» était tournée.
Le «coup médiatique» a été bien préparé. L'ambassadeur d'Israël à l'ONU, Ron Prosor, était présent au déjeuner qui a réuni jeudi plusieurs diplomates de haut rang autour de Marine le Pen aux Nations-Unis. C'est la première fois qu'un représentant de l'État hébreu rencontre publiquement la présidente du Front national. «Nous apprécions la diversité d'opinions, a déclaré l'ambassadeur d'Israel à la presse au terme de sa rencontre avec Marine le Pen, qui a duré vingt minutes. Nous avons parlé d'Europe et d'autres questions et j'ai beaucoup apprécié la conversation». Quelques heures plus tard, pourtant, la mission israélienne à l'ONU a évoqué un «malentendu», au sujet de cette rencontre, sans toutefois donner plus de détails.
La présidente du FN avait le désir de longue date de se rapprocher d'Israel dans le cadre de la stratégie de «dédiabolisation» qu'elle poursuit avec opiniâtreté. Dans cette perspective, depuis son accession à la présidence du FN en janvier 2011, elle avait rencontré à sa demande, et à titre confidentiel, quelques personnalités importantes de la communauté juive de France. L'avocat pénaliste Gilles-William Goldnadel, président de l'association France-Israel et membre du comité directeur du Crif, avait ainsi accepté de s'entretenir avec elle. Et il l'avait invitée à «en finir avec l'ambiguité du FN à l'égard de la Shoah». En d'autres termes, Gilles-William Goldnadel avait invité Marine le Pen à «tuer le père».
La présidente du Front national a déclaré qu'elle espérait que la page du «détail», était tournée.«Ce malentendu a duré des années, et a servi de base à une caricature qui a nui à notre mouvement», a-t-elle ajouté.
En 1987, Jean-Marie Le Pen avait en effet marqué très profondément les esprits en qualifiant le génocide des Juifs de «détail» de l'histoire de la Seconde guerre mondiale. Depuis ces propos qui avaient provoqué un scandale d'ampleur national, le FN se trouvait tenu en respect par l'ensemble des autres partis. Tout accord électoral entre le FN et le RPR et l'UDF avait alors été proscrit. Et le parti d'extrême-droite suscitait depuis lors un blâme général, tant en France qu'à l'étranger.
Éviter tout soupçon d'antisémitisme
De toute évidence, la reconnaissance sans équivoque de l'holocauste par Marine le Pen, ainsi que son souci constant d'éviter tout soupçon d'antisémitisme, ont donc contribué à la rencontre qui s'est déroulée entre la présidente du FN et l'ambassadeur d'Israel à l'ONU. La rupture de Marine le Pen avec l'héritage de Jean-Marie le Pen est ici particulièrement nette. Les conséquences politiques de cette rencontre seront sans aucun doute importantes à moins de six mois de la présidentielle.
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