LASYRIELACHEE
PARLALIGUEARABE
Source : liberation.fr en ligne
le 13 novembre 2011
Syrie:
les sanctions de la Ligue Arabe
secouent le Moyen-Orient
Des Syriens ont manifesté en soutien au régime, l'opposition se déclare prête à la transition, l'ex-Premier ministre libanais Saad Hariri qualifie de "honteux" le soutien de son pays à Damas.
Des dizaines de milliers de manifestants se sont rassemblés dimanche dans le centre de Damas pour afficher leur soutien au président Bachar al-Assad et dénoncer la décision de la Ligue arabe de suspendre la participation de la Syrie.
"Le peuple veut Bachar al-Assad", criaient les manifestants réunis sur la place Sabaa Bahra, chantant aussi des airs patriotiques en agitant des drapeaux et des portraits du président syrien.
La télévision publique a diffusé des images d'une autre manifestation pro-Assad sur la place des Omeyyades à Damas, ainsi que de plusieurs rassemblements à Alep (nord), Lattaquié (ouest) et d'autres villes du pays. "Le peuple syrien remplit les places de la patrie et annonce son refus de la décision de la Ligue arabe", a commenté la télévision.
L'ambassade d'Arabie Saoudite
attaquée
Samedi, la Ligue arabe a suspendu la participation de la Syrie à ses réunion et l'a menacée de sanctions, un camouflet sévère pour Damas, en raison du refus du régime d'appliquer comme promis le plan arabe de sortie de crise, qui prévoit en premier lieu un arrêt des violences.
Après cette décision, plusieurs centaines de manifestants s'étaient rassemblés samedi soir devant les ambassades du Qatar et de l'Arabie saoudite à Damas. L'ambassade saoudienne a été attaquée, selon l'agence officielle saoudienne Spa: plusieurs manifestants se sont introduits dans les locaux de la chancellerie, détruisant ses fenêtres et saccageant ce qu'il y avait à l'intérieur.
D'autres manifestants ont forcé la grille de l'ambassade qatarie et sont montés sur le toit, enlevant le drapeau du Qatar pour le remplacer par le drapeau syrien.
L'opposition prête à «négocier la transition»
De son côté, le Conseil national syrien (CNS), qui regroupe la plupart des courants de l'opposition syrienne, s'est félicité dimanche de la décision arabe de suspendre la Syrie, estimant qu'il s'agissait d'un "pas dans la bonne direction". Il s'agit "d'une accusation claire du régime syrien qui commet des assassinats et des destructions", a indiqué le CNS dans un communiqué.
"Les sacrifices du peuple syrien face au régime sanguinaire (...) ont fait que la position arabe change en faveur de la Révolution syrienne", a ajouté le CNS. L'opposition se dit "prête à négocier la transition de la Syrie" vers un "gouvernement démocratique représentatif du peuple syrien, qui ne comprendra aucun élément du régime dont les mains ont été tachées de sang".
Gêne au Liban
A l'étranger, la décision de la Ligue Arabe provoque des remous au Liban, seul pays avec le Yémen à avoir voté contre les mesures à l'encontre du régime syrien. Un choix "honteux", a affirmé l'ex-Premier ministre libanais pro-occidental Saad Hariri.
"C'est honteux et j'espère que le peuple syrien sait que ce gouvernement ne représente pas la volonté des Libanais", écrit le chef de l'opposition libanaise sur son compte Twitter. "Ce vote n'émane pas de la volonté libanaise, mais du gouvernement du Hezbollah présidé par Naji) Mikati", réaffirme M. Hariri dans un autre tweet en référence au puissant parti armé et fidèle allié de Damas, qui domine le gouvernement avec ses alliés.
A la question d'un internaute qui lui demandait si une chute du régime de Bachar al-Assad aurait des "répercussions négatives sur la région", le fils de l'ancien dirigeant assassiné Rafic Hariri a répondu: "Non, je pense que ça serait la meilleure chose pour la région". Le régime de M. Assad a été pointé du doigt dans l'assassinat en 2005 de Rafic Hariri, ex-Premier ministre devenu hostile à l'hégémonie syrienne sur le Liban.
Décision «inacceptable»
pour l'Irak
De son côté, Bagdad a jugé samedi inacceptable la décision de la Ligue arabe de suspendre la participation de la Syrie à ses réunions, accusant l'organisation panarabe de n'avoir rien fait de semblable lors des troubles à Bahreïn et au Yémen.
"Suspendre la Syrie est inadmissible d'autant que la Ligue arabe n'a pas agi ainsi contre d'autres pays qui font face à des crises plus grandes que la Syrie", a affirmé le porte-parole du gouvernement Ali al Dabbagh.
"L'internationalisation du problème de la Syrie est très dangereux et les Arabes, qui sont incapables de trouver entre eux une solution acceptable, veulent envoyer cette affaire à l'ONU, ce qui signifie l'internationaliser"
Depuis le début mi-mars de la révolte contre le président syrien Bachar al-Assad, la répression a fait, selon l'ONU, plus de 3.500 morts.
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