LARENCONTREENTRE
L'AMBASSADEUR
D'ISRAËLAL'ONU
ETMARINELEPEN
SUSCITEUNEVAGUEDE
PROTESTATIONSDANS
LACOMMUNAUTEJUIVE
SANSPRECEDENT
Source :laregledujeu.com en ligne
le 7 novembre 2011
A propos d’une sinistre rencontre
Patrick Klugman
Marine Le Pen serait-elle en train de devenir un produit d’exportation ? Plus exactement le nationalisme serait-il plus acceptable ou mieux accepté hors de nos frontières ? Ce serait un comble. Mais le récent déplacement de la présidente du FN outre atlantique pose question et plus encore le fait que l’ambassadeur d’Israël à l’ONU, Ron Prosor ait consenti à « passer à un déjeuner que celle-ci donnait pour les diplomates onusiens ».
Bien entendu il s’agissait d’une initiative personnelle et privée de l’ambassadeur. On peut aussi espérer que Monsieur Prosor ignorait que Marine Le Pen est la fille de « l’homme du détail » qui est aussi l’homme aux vingt-cinq condamnations et que son patronyme est encore à ce jour la marque notoire du racisme dans notre pays. Mais à un tel niveau de responsabilité il s’agirait d’une ignorance, certes, mais d’une ignorance coupable d’autant que la prudence est d’ordinaire, plus encore que l’intelligence, la qualité première du diplomate.
Pour dire les choses plus simplement, qu’il s’agisse du souvenir de la shoah ou de l’antisémitisme, Monsieur Prosor ne représente pas n’importe quel état et Madame Le Pen pas n’importe quel parti : ceci rend cette rencontre, même fortuite, même fugace, particulièrement détestable.
Surtout qu’il est certain que Marine Le Pen n’a eu de cesse de vouloir instrumentaliser la communauté juive pour se dédouaner d’un passé – celui du Front National - que pourtant elle n’a jamais dénoncé.
Rappelons qu’il y a quelques mois, devant le tollé suscité, elle avait été désinvitée d’une radio communautaire où elle devait s’exprimer. De la même manière le gouvernement israélien l’avait poliment mais fermement éconduite lorsque Madame Le Pen avait voulu visiter officiellement l’Etat hébreu. Il n’est pas acceptable de la part d’un diplomate de ce niveau de se prêter même involontairement à ce genre de manœuvres.
Dans ces conditions et même si ce n’était certainement pas là le désir de Monsieur Prosor, comment éviter que sa « curiosité intellectuelle » auprès d’une candidate à l’élection présidentielle puisse ne pas s’interpréter comme une forme d’ingérence dans le débat politique français ?
Après avoir évoqué le fait qu’il appréciait « la diversité d’opinion » Monsieur Prosor semble parler d’un malentendu. C’est désormais à son ministre de tutelle de clarifier les choses et au besoin de rappeler son ambassadeur à l’ordre car s’agissant d’un geste qui remue de tels symboles ce serait comme dirait Molière « y participer que de ne pas le dénoncer ».
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