LAFFAIRE
DSK
PASENCOREBLANCHI
ETDEJADANS
LARENEPOLITIQUE?
Source : sud-ouest.fr en ligne le 3 juillet 2011
Strauss-Kahn peut-il revenir
sur la scène politique française ?
Les principaux évènements politiques qui se sont déroulés pendant cette semaine décidément très intense découlaient presque tous de l'arrestation le 15 mai à New York de Dominique Strauss-Kahn.
Seule la victoire surprenante d'Eva Joly sur Nicolas Hulot au premier tour de la primaire écologiste échappe à cette logique ; encore que l'on ne puisse tout à fait exclure que Mme Joly ait bénéficié aussi de son statut de femme et de son image d'incorruptible. Les femmes ont d'ailleurs été les grandes bénéficiaires du retrait forcé de Dominique Strauss-Kahn. Au FMI, c'est une femme, Christine Lagarde, qui lui succède.
Un choix qui n'est pas fait pour lui déplaire : DSK avait plaidé l'an dernier auprès de Nicolas Sarkozy pour son maintien à Bercy. Le départ de Lagarde du gouvernement a provoqué un remaniement mouvementé, dont les grands vainqueurs s'appellent François Baroin, qui passe du Budget à l'Economie, mais aussi Valérie Pécresse, jusqu'alors ministre de la Recherche et de l'Enseignement supérieur, qui bénéficie d'une belle promotion en s'installant à Bercy. Le remaniement fut aussi l'occasion de remplacer Georges Tron.
L'ancien secrétaire d'Etat à la Fonction publique est lui aussi une victime collatérale de l'affaire Strauss-Kahn. Sans le psychodrame de New York, ses accusatrices auraient-elles parlé ? Et l'auraient-elle fait, Nicolas Sarkozy et François Fillon auraient-ils exfiltré aussi rapidement un personnage devenu encombrant ? Mais la principale conséquence de l'empêchement de DSK reste bien sûr la candidature de Martine Aubry qui a fini par se déclarer le 28 juin, trois jours avant le spectaculaire retournement de situation que l'on sait. Imaginons que ce calendrier ait été renversé : que Strauss-Kahn ait été remis en liberté trois jours avant la déclaration de Mme Aubry.
Celle-ci se serait-elle jetée à l'eau ? Rien n'est moins sûr. Même si son entourage fait tout pour nous convaincre que la décision de la maire de Lille ne date pas d'hier, que Strauss-Kahn lui-même lui avait demandé de se tenir prête car il n'était pas certain de pouvoir démissionner du FMI en pleine crise grecque. Tandis que Martine Aubry doit convaincre une opinion encore sceptique de son « envie » et de sa détermination, ce nouveau rebondissement est évidemment le plus embarrassant pour elle. Liée par un « pacte » avec Strauss-Kahn, devra-t-elle revenir sur sa décision pour laisser la place à son allié éventuellement blanchi et lavé de tout soupçon ? On est encore loin d'un tel scénario, mais la question risque de miner la campagne de l'ancienne ministre du Travail dans les primaires.
D'autre part, même si elle a officiellement pris du champ par rapport à sa fonction de premier secrétaire, elle doit aussi répondre à la question d'un éventuel changement du calendrier interne au PS. Notamment d'un report de l'échéance pour le dépôt des candidatures, prévue pour le 13 juillet.
La nouvelle audience du tribunal de New York est fixée au 18 juillet? François Hollande a d'ores et déjà donné son accord à ce report. De tous les candidats aux primaires, il est évidemment le moins gêné ? avec Arnaud Montebourg ? par les vicissitudes du sort de DSK, pour la bonne raison qu'il ne s'est jamais déterminé par rapport à ce dernier. Mais une candidature cet été de leur champion apparait improbable aux amis de Strauss-Kahn.
« Mettons qu'il soit blanchi le 18 juillet, il ne va quand même pas déposer sa candidature le 19 !, s'exclame l'un d'eux. Quoi qu'il arrive, il aura besoin de récupérer, de réfléchir. Mais il aura à c'ur d'être présent dans le débat politique à la rentrée ». Bref, tout dépendra de la réaction des Français, donc des sondages. DSK a plongé dans les dernières enquêtes d'opinion. Retrouvera-t-il le crédit dont il disposait jusqu'au 15 mai ? En ce cas, c'est le principe même de la primaire qui pourrait se trouver remis en cause. « Je crois aux situations flexibles, explique le député Jean-Marie Le Guen. Il faut adapter les règles du jeu à la vie et non le contraire ».
Reste l'état d'esprit de Dominique Strauss-Kahn lui-même. Ses proches qui l'ont eu depuis vendredi au téléphone lui ont trouvé « une meilleure voix » et l'ont senti « combattif ». Même si, précise l'un d'eux « il a toujours été combattif ». De même qu'il n'a cessé depuis le 15 mai de s'intéresser à la situation politique en France. De là à envisager un retour dans l'arène, il y a un très grand pas, dont les amis de Strauss-Kahn mesurent l'extrême difficulté.
Revue de presse, panorama du monde, blog de lutte contre l'antisémitisme et le racisme, ouvert au dialogue, l'autre image d'Israël, la culture juive à la rencontre de toutes les cultures, le monde juif tel qu'il est.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire