"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma  Ed Universlam


CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions
Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE
de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

mardi, juillet 26, 2011

LAFEMMEAFRICAINE
AL'HONNEUR


Le Vendredi 15 juillet 2011 après-midi, près de 150 femmes se sont réunies, dans la salle Colbert de l'Assemblée Nationale à Paris. Conviées par les associations, l'O.F.A.D* et la C.A. D. A.P. E*., . elles étaient venues se rassembler pour commémorer, comme des millions de femmes de leur continent d'origine, l'Afrique, la 49è Journée Internationale de la Femme Africaine. Un évènement également parraîné par les Mariannes de la République et animé par sa Présidente, Marie-Thérèse Alternath, appelée aussi Princess.

Créée au lendemain des indépendances des Etats africains, cette manifestation dédiée à la femme africaine, avait pour but, à la fois, de l'inclure dans l'Histoire de ces Etats pour sa participation active au combat qu'elle a mené face au colonisateur, et de rendre hommage à toutes ces femmes admirables, pleines de courage et de déterminations dans leur volonté farouche de faire évoluer la société africaine recroquevillée dans ses tradtions, à faire bousculer ses codes établis depuis des millénaires.

Aujourd'hui, c'est à la nouvelle génération que l'on doit de reprendre le flambeau transmis par les anciennes. Plus combatives que jamais, les femmes originaires du continent africains, sont, en France, bien décidées à occuper le terrain, à s'investir et à faire entrendre leur voix. Qu'elles soient née dans l'hexagone ou ayant immigré.
Les femmes, on a pu le constater au cours de ce colloque qui leur était consacré, sont d'une fabuleuse vitalité. Toujours pugnaces, tenaces, chacune dans son domaine particulier.

J'ai eu le plaisir de repérer deux d'entre elles .

L'une comme l'autre, proches de la quarantaine, professent essentiellement dans le monde de l'éducation



Marie-José Blakimé,
venue du Togo accompagnée d'un solide background , est animatrice puéricultrice, déléguée à la FCPE, et en complèment,
animatrice commerciale .










Siré Danfakha,
sénégalaise d'origine, est professeure d'Histoire – Géographie, enseigne en Z. E. P (Zone d'Education Prioritaire) à Montreuil en Seine St Denis.

Marie-José comme Siré ont aussi une vie associative plus que remplie. La première milite dans l'humanitaire, le co-développement (PNUD, ACDH*,...) , et donne des cours de français et de théâtre à des jeunes venus de tous les coins d'Europe. La seconde a fondée l'association ACEPEK*. Une association d'aides à un village au Sénégal (Kédougou). En France, Siré souhaite se consacrer à l'insertion des jeunes des cités. Soutenir les plus démunis, les jeunes au bord de la délinquence.

L'une des tables rondes de cette 49è Journée Internationale de la Femme Africaine avait pour objet de demander à des responsables d'association de mettre en lumière, de dessiner en quelques traits le portrait d'une femme pour ses actions.

Bernard Koch.

Voici les deux textes qui ont retenu mon attention pour la qualité de leurs contenus, la qualité de ces écrits, publiés avec l'accord de leurs auteures :



HOMMAGE A LEONTINE AYAYI

IL EST DES CONTINENTS QUI ONT CONNU FEMME PLUS ALTRUISTE
IL EST DES ETATS QUI ONT CONNU FEMME PLUS AVANT-GARDISTE
L’AFRIQUE EN PORTE DEPUIS TOUJOURS, EN A PORTE, ET PORTERA DANS SES
RANGS, CELLES QUI SAVENT SE DONNER POUR LE JUSTE COMBAT DE LEURS SOEURS, DE LEURS FILLES, DE LEURS MERES LAISSEES POUR CAUSE DANS CETTE BATAILLE HUMAINE.

PERMETTEZ-MOI DE PARAPHRASER CHARLES DE GAULLE DANS SON EXTRAIT D’NE CONFERENCE DE PRESSE À L’ELYSEE LE 25 MARS 1959 EN DISANT CECI: « AUJOURDHUI, LA SEULE QUERELLE QUI VAILLE EST CELLE DE LA FEMME ; C’EST LA FEMME QU’IL S’AGIT DE SAUVER, DE FAIRE VIVRE ET DE DEVELOPPER »

LEONTINE EST UNE FEMME AFRICAINE QUI A COMPRIS QUE SES SOEURS AVAIENT BESOIN D’ELLE DANS SON PAYS NATAL.
SON DIPLOME D’ASSISTANTE SOCIALE OBTENU A L’INSTITUT DE MONTROUGE, ICI EN FRANCE, ET APRES DES ETUDES UNIVERSITAIRES DE PHILOSOPHIE, DE PEDAGOGIE ET DE SCIENCES SOCIALES APPLIQUEES A LA FACULTE DES LETTRES DE L’UNIVERSITE DU BENIN,
ELLE SE MIT A LA DISPOSITION DE SON PAYS. ELLE EST UNE ETOILE DANS LE CIEL
ELLE EST UNE MARCHE SUR UN PIEDESTAL
ARME POUR LES FEMMES,
FERME POUR LES FEMMES,
FORTE POUR LES FAIBLES.
A L’IMAGE D’UNE MERE DOUCE ET DETERMINEE, ELLE CONTINUE A DIRE :
- NON A L’ANALPHABETISATION FEMININE,
- NON A L’IGNORANCE FEMININE,
- NON A LA REGRESSION SOCIALE FEMININE,
- NON A LEUR DEPENDANCE FINANCIERE,
AFIN QU’UN NOUVEAU JOUR SE LEVE POUR UNE FEMME PLUS FORTE ET DEFINITIVEMENT EMANCIPEE.
A TOI LEONTINE, TOUTES CES FEMMES TE DISENT MERCI

Marie-José Blakimé



« Le rôle des femmes dans le domaine socio économique »


La femme africaine et
la vie quotidienne en France


Bien que la tradition française du regroupement familial soit ancienne, c’est en « 1978 que le Conseil d’État a reconnu le droit à une vie familiale qui était un principe fondamental garanti par les lois de la République et applicable à toute famille quelle que soit son origine »1).

Cette autorisation du regroupement familiale coïncide avec les mesures de restriction de l’immigration en France. En effet, « En juillet 1974, préoccupé par le ralentissement de la croissance économique et soucieux de limiter le nombre des étrangers, le gouvernement décida l'arrêt officiel de l'immigration hors droit d'asile, sauf dans le cadre du regroupement familial et de demandes spécifiques émanant d'employeurs »2).
On assiste alors de plus en plus à l’arrivée des femmes aussi bien par la voie légale du regroupement familial que dans le cadre de l’immigration illégale.
La femme qui arrive est souvent très jeune et est d’origine rurale dans la majorité des cas.
Ses premières années en France sont avant tout celles d’une jeune maman, la maternité étant le premier objectif du mariage en Afrique. Entourée de toute la famille en Afrique voire de toute la tribu, elle doit faire face ici souvent seule à l’apprentissage de la vie de famille. 2)
Seule, le mari étant toujours au travail, elle effectue ses contacts avec la société française à travers les services sociaux : hôpital, Mairie, école.
C’est une femme qui a peu ou pas de connaissance de la société française, qui en ignore les codes et souvent la langue.
Très tôt, elle doit faire face à l’éducation des enfants. Appliquant les codes de son pays d’origine, elle estime qu’un enfant doit être responsabiliser et former par le contact des autres Cette attitude est non seulement mal comprise par sa société d’accueil qui la considère comme un manque d’attention, mais elle entraine souvent de graves conséquences sur l’enfant qui est souvent pris en charge par les grands frères des cités qui abusent de ces méconnaissances et les entrainent dans la mauvaise direction.

C’est une maman courageuse et combative qui doit à la fois porter la famille et faire face à la violence conjugale et en particulier à la polygamie.
Pratiquée ici ou en Afrique, la polygamie est source entre autre de l’amenuisement des ressources du foyer.

Souvent cumulée aux envois d’argent à la famille du père de famille et à un changement de comportement de ce dernier dans sa participation au foyer, la maman africaine se retrouve contrainte de trouver des ressources complémentaires.

En Afrique, elle s’engage dans l’informelle. Ici, elle rejoint le vaste réseau des femmes migrantes qui d’après l’Insee, édition 2005, Les Immigrés en France,
« sont surtout très présentes dans les services directs aux particuliers (assistantes maternelles, aides ménagères pour les personnes âgées, femmes de ménage, gardiennes d’immeuble) : elles sont 26% dans ce secteur contre 11% pour l’ensemble des femmes non immigrées.

On les retrouve également nombreuses dans les services proposant des emplois non qualifiés comme la restauration, l’hôtellerie, la grande distribution, le nettoyage et les services aux entreprises. Cette spécialisation dans des secteurs précis de l’économie française, leur situation professionnelle souvent précaire et leur exposition plus forte au chômage tendent à démontrer qu’elles subissent dans le monde du travail une situation de double discrimination en raison de leur origine réelle ou supposée et de leur sexe ».

Parallèlement, son absence dans le foyer n’est pas compensée par la présence du conjoint. Elle cumule donc son travail et l’éducation de ses enfants. Ainsi, à l’heure où les femmes françaises réveillent leurs enfants et les accompagnent à l’école, la femme africaine est déjà entrain de nettoyer les bureaux ou de courir entre deux services d’une heure. De même le soir, elle sera absente lorsque ses enfants rentreront seuls à la maison et en profiteront pour trainer un peu plus sur le chemin. Elle n’a pas non plus la possibilité de rencontrer les enseignants de ses enfants lors de réunions d’écoles ou de remises de bulletins scolaires en raison de cette incompatibilité d’horaire.
Arrivée exténuée vers 21h le soir, les enfants dorment souvent et elle n’a pas eu la possibilité de s’assurer qu’ils ont fait leur devoir même si elle n’aurait pas pu les aider.
Loin de comprendre ces situations, la société française, par ignorance a très vite fait de la qualifier d’irresponsable et de s’indigner alors qu’il suffirait d’une adaptation de l’organisation de certains travaux de services pour régler ces problèmes.
Malgré toutes ces difficultés, la femme africaine s’attèle à donner à ses enfants une éducation consciente avec les valeurs de l’effort, du courage et de la réussite.
C’est ainsi que d’après le rapport de l’observatoire des inégalités du 21 juin 2011,
« Les enfants d'immigrés s'en sortent mieux à l'école qu'on ne le croit. Si on compare leurs parcours scolaires à ceux des élèves de parents français et de même milieu social, ils sont statistiquement plus nombreux à préparer un baccalauréat général. Ce constat, qui va à l'encontre des idées reçues, est le fruit d'une étude du ministère de l'éducation nationale, paru dans la revue Education et formation, et qui porte sur la situation scolaire, en 2002, d'un panel de 16 701 élèves entrés en sixième en 1995.
Le rôle des parents immigrés est pour beaucoup dans les meilleures orientations scolaires de leurs enfants. Non pas qu'ils soient très actifs au sein de l'école, mais ils en attendent beaucoup et leurs enfants intériorisent ces ambitions familiales. Venus de pays étrangers pour trouver une vie meilleure, ils semblent croire davantage en l'école comme outil de promotion sociale ».

A la quarantaine, les enfants sont grands et ont plus ou moins réussi leurs études. La femme, elle n’a souvent désormais que son travail. Elle devient chef de famille car son mari, souvent plus âgé et donc à la retraite, vit désormais tout ou une partie de l’année au pays où il rejoint soit la seconde famille où en fonde une nouvelle.
Aujourd’hui, l’un des défis majeurs de la femme africaine de la Diaspora en France est de réussir sa retraite avec une pension largement insuffisante du fait de son entrée tardive sur le marché du travail et du niveau de sa rémunération.



1. L’immigration dans l’espace nationale et européen : état des lieux et réponses politiques
Patrick WEIL VEI Enjeux, hors série n° 3

2. cédérom "Tableaux de l'économie Française" (TEF) - Edition 1999 et 2001- INSEE - CNDP - CRDP Languedoc-Roussillon


Siré Balaba Danfakha,
pour l’OFAD, 15 juillet 2011



*O. F. A. D : l'Organisation des Femmes Africaine de la Diaspora

*C. A. P. A. D. E : Collectif des Associations de la Diaspora Africaine et Panafricaine pour l'Education et le Développement

*A. C. D. H

*A. C. E. P. E. K : Association pour la Promotion de l'Education, de la Culture et des échanges avec Kédougou

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