"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

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Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

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Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma  Ed Universlam


CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions
Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE
de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

samedi, juin 25, 2011

LAVERITE
SURLESFLOTILLES
POURGAZA
Source : lenouvelobs.com en ligne

le 25 juin 2011



Parlons de choses qui fâchent III


Pour clore la série des "Parlons de choses qui fâchent", mélange de billets d'humeur et de remises en cause étayées des principaux bobards appliqués à Gaza, il est temps de parler de deux éléments clés du problème, chacun révélateur des fuites en avant idéologiques ainsi que des pratiques des incendiairess sur le brasier israélo-palestinien.

Commençons par les flottilles dites humanitaires, nous parlerons plus tard de l'appel à l'indépendance de la Palestine devant l'AG de l'ONU en septembre, le premier sujet devenant torridement d'actualité.


Après quelques tentatives isolées de forçage du blocus de Gaza, une grande flottille composée de quatre bateaux dont un cargo servant de navire amiral, le Marmara, s'était constituée en Turquie. Le but officiel de cette flottille étant de forcer le blocus israélo-égyptien afin de permettre l'approvisionnement de Gaza en médicaments, matériaux et produits frais, le financement de cette flottille étant principalement effectué par l'IHH, organisme turc caritatif lié au Hamas. Un ensemble de "personnalités" se sont joints aux membres de cette flottille, des députés de la gauche allemande, quelques extrémistes d'extrême-droite, des djihadistes revendiqués et des militants pro-palestiniens de toutes origines, dont une députée arabe de la Knesset.

Evacuons de suite la portée humanitaire d'une telle flottille, démontrée par la poubellisation immédiate des médicaments pour cause d'obsolescence par les instances responsables de Gaza. Si la véritable raison en avait été d'approvisionner Gaza, les terminaux d'Ashdod en Israël et de El Arish dans le Sinaï étaient prêts à recevoir les marchandises pour ensuite les acheminer par la route. Ils le sont d'ailleurs toujours pour la prochaine.

Oublions donc ce prétexte qu'il serait nécessaire de traiter de foireux et tentons alors de démêler les véritables raisons de ces tentatives de forçage du blocus.

Dans la guérilla politico-diplomatique permanente opposant les palestiniens dans leur ensemble à Israël, tout prétexte est bon à prendre quitte à le susciter. J'ai en mémoire le problème de livraison de l'eau par Israël, accusé d'assoiffer volontairement les Palestiniens. Je crois avoir définitivement démontré l'insanité d'une telle accusation, les chiffres démontrant clairement que les quantités d'eau fournies dépassent ceux fixés par les accords d'Oslo, sans oublier que les travaux de construction des infrastructures de distribution d'eau en Cisjordanie n'ont été entamés qu'il y a moins de deux ans alors que l'état déplorable du réseau palestinien provoque la perte de la moitié de l'eau importée ... Plus c'est gros et mieux ça passe, disait Goebbels.

Chaque fois qu'un palestinien est tué après une tentative ou une réussite d'attentat, la presse en fait immédiatement mention en omettant systématiquement d'en expliquer la raison, traitement médiatiquement subliminal s'il en est. Je n'ai pas souvenir d'un grand émoi dans les médias français lors de l'attaque récente du bus scolaire à la roquette russe anti-char à tête chercheuse.

On ne peut parler de flottille sans évoquer le blocus et son illégalité invoquée. J'ai déjà traité de ce thème dans un de mes billets précédents, mais je rappelle que le droit international autorise tout belligérant d'effectuer un blocus terrestre ou maritime contre son adversaire (cf. Charte des Nations Unies, article 34). Les juristes internationaux s'affrontent sur le sujet et seule la commission des droits de l'homme de l'ONU a déclaré le blocus illégal au cours d'une de ses innombrables condamnations d'Israël, ce qui relativise quelque peu sa portée.

Deux instances peuvent dire le Droit international, ce sont le conseil de sécurité de l'ONU, jamais saisi, et surtout le Tribunal de La Haye, également jamais saisi. Curieux, non ?

Il faut également évoquer l'aspect légal de l'arraisonnement passé et futur de tout bateau voulant forcer un blocus maritime; Selon tous les accords et traités internationaux, essentiellement celui de San Remo, tout état est en droit d'arraisonner un navire suspecté de transporter de l'armement (cf. les arraisonnements effectués par Israël, les USA et la Turquie de bateaux transportant des armes vers un port discret du Sinaï ou du Soudan. Le Karen A en étant un excellent exemple).

Il apparait évident à tout observateur un tant soi peu impartial que le forçage du blocus est impensable pour Israël, la création d'un précédent pouvant être considérée comme étant un signe de faiblesse ouvrant ainsi la route à de nouvelles opérations de déstabilisation. Dans ce cas précis, il s'agit clairement d'un rapport de forces, identique dans son esprit aux tentatives de franchissement à la frontière syrienne le jour anniversaire de la Nakba. La région est celle de la Magie du Verbe mais également de l'Exhibition de Muscles où le faible perd toujours.

N'étant pas marin ni commando de marine, malgré mon convocation au 3ème RIMA auquel j'ai échappé, je suis incapable de savoir ce qu'il aurait fallu faire pour stopper la flottille. Ce que je sais, témoignages d'amis à l'appui c'est que les commandos avaient ordre de ne pas être armés et de ne pas réagir aux provocations. Il aura fallu 1h30 et quelques blessés graves pour que la seconde vague intervienne et ait les moyens de se défendre. Personne n'a réagi aux "témoignages" de militants français à bord, parlant de tirs de mitrailleuse des hélicoptère et de soldats tirant sur tout ce qui bougeait. Toutes les images prises, par les la marine israélienne et les passagers du Marmara, démontrent l'absence totale de ces tirs dont d'ailleurs aucun impact n'a été retrouvé. Il est fort improbable que lors de la restitution du Marmara à la Turquie, quelqu'un ait trouvé la moindre trace de mitraillage sans l'avoir immédiatement clamé aux médias.

Si les mitrailleuses avaient canardé comme témoigné il y aurait eu au moins quatre-vingt dix morts et non pas neuf ...

Mais les messages sont passés et on ne parle plus que de "l'agression et des neufs innocents morts".

Vous hurlez à la disproportionnalité des moyens engagés ? Regardez bien les vidéos que l'on trouve partout et vous verrez les soldats des Zodiacs tirant de bas en haut sur les passagers avec ... des fusils à paint-ball ainsi qu'une première vague non armée descendant sur le bateau. Les images sont parlantes et disponibles partout. Il suffit de frapper "Marmara + flottille" et vous aurez des milliers d'entrées sur le sujet ...

Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU a adopté en juin 2010, avec 32 voix pour, 3 contre (dont les Etats-Unis et l'Italie) et 9 abstentions, une résolution présentée par le Pakistan au nom de l'OCI et le Soudan (idéalement placé pour le faire) au nom du groupe arabe, qui décide de l'envoi d'une mission indépendante pour enquêter sur l'attaque meurtrière israélienne lancée dans les eaux territoriales contre une flottille humanitaire en route pour la Bande de Gaza. Le Conseil des droits de l'homme des Nations Unies a condamné cette attaque qualifiée de "scandaleuse". Il a invité à Israël à assurer un acheminement sans encombre de l'aide humanitaire, y compris la nourriture, le carburant et les médicaments vers la Bande de Gaza.

Cette mission n'a pas encore déposé son rapport.

Du côté israélien, une commission d'enquête vient de livrer ses conclusions. Le général de réserve Eiland admet des erreurs commises par la chaine de commandement et lors de prises de décision mais a affirmé être parvenu, avec les enquêteurs "à des conclusions très positives, en particulier sur la conduite "courageuse et très professionnelle des commandos israéliens. Ils ont seulement utilisé la force quand leur vie était en péril immédiat" et conclut que "le recours à des tirs à balles réelles était "justifié".

Jolis exemples de langue de bois, celle du général israélien restant néanmoins plus vraisemblable.

Ce qui est important dans cette histoire est le rôle de la Turquie.

Le Mavi Marmara a été spécialement acheté pour le voyage à Gaza par la Fondation pour les droits de l'homme et la liberté et d'assistance (IHH, Insani Yardim Vakfi), et toute la logistique portuaire a été assurée avec l'appui gouvernemental turc, ce qui a été démontré maintes fois. De là à dire que la provocation de la flottille a été montée et soutenue par la Turquie est une affirmation que je n'hésiterai pas une seconde à faire.

Mais pourquoi la Turquie romprait-elle les liens économiques, militaires et diplomatiques avec Israël qui fut son allié inconditionnel durant des années, allant jusqu'à ne pas condamner le génocide arménien ? Pour quelques simples raisons qui expliquent l'évolution turque de ces derniers mois :

1. La première étant le constat d'échec d'intégration à l'Europe et l'excellence des résultats économiques turques depuis 2005.

2. L'orientation de sa politique étrangère vers les pays du Caucase turcophone, car n'oublions pas le principal problème structurel de la Turquie est son approvisionnement énergétique, associé à la volonté de ne pas dépendre de l'Iran, de l'Arabie Saoudite et de limiter ses liens avec les émirats du Golfe.

3. La volonté turque d'apparaitre comme étant LE défenseur de la cause palestinienne et de se doter des habits lui permettant de faire partie du Proche et Moyen Orient, tout en faisant oublier les mauvais souvenirs de la domination de l'empire ottoman.

4. L'impact attendu sur la population turque en jouant sur la solidarité musulmane, ajoutant ainsi un argument électoral massue pour les élections qui ont suivies et été gagnées.

5. N'oublions surtout pas la lutte pour la domination régionale, partie qui se joue à trois, l'Arabie saoudite déjà éliminée de la partie et soucieuse de conserver son pré carré, et surtout l'Iran avec qui les relations se détériorent petit à petit au travers du drame syrien. La Turquie abandonne la Syrie alors que l'Iran et ses satellites syriens et libanais jouent à fond la répression ...

6. Et enfin, la nostalgie de l'empire ottoman, nostalgie propre à tout pays ayant connu cette situation de domination, la volonté de domination étant remplacée par le pouvoir d'influence.

Ceci exposé, la diplomatie du Divan est beaucoup plus subtile que cela, ses exécrables relations avec Israël n'ayant jamais empêché la continuation des liens militaires avec Tel-Aviv ... Lorsque l'on achète un matériel militaire quel qu'il soit, on dépend durant toute la durée de vie de ce matériel du fournisseur qui l'a vendu. Hors de question donc de dépendre des USA, de la Russie, de la France et de la Grande-Bretagne. Restent le Brésil et Israël.

Au plan de l'armement, la Turquie dépend d'Israël pour ses approvisionnements d'armes pour sa lutte contre les kurdes ....

Reste Israël dont les besoins d'eau sont aussi voraces que les besoins énergétiques turcs. Un projet de pipelines, un descendant avec de l'eau vers Israël et l'autre remontant avec du gaz vers la Turquie était à l'étude depuis longtemps. Des signes de rapprochement apparaissent tous les jours, Israël est prêt à renvoyer ses 400.000 touristes israéliens en Turquie et la Turquie est en train de faire ce qu'il faut pour que la prochaine flottille turque reste à quai ...

Mais surtout, la Turquie n'a plus besoin d'Israël pour sa politique extérieure, la quasi totalité de ses objectifs politiques étant atteints, et qu'elle est axée sur ce qui se passe en Syrie avec la montée en puissance iranienne qui risque de l'impacter directement.

Revenons à la prochaine flottille.

Il peut sembler curieux de constater que plus la date de départ s'approche et plus les réactions des chancelleries et instances internationales deviennent unanimes. La flottille française semble devoir rester à quai ou partir d'un port grec malgré son financement par le CE de la SNCF PACA (personne ne s'est interrogé sur la légalité du détournement d'utilisaation des fonds versés par l'entreprise .. et l'appui du conseil général de JJ Queyranne.

Les turques font de même, le Mavi Marmara restera à quai pour cause de panne diplomatique et les volontaires de l'IHH ventilés sur le reliquat de la flottille.

Je ne crois pas à un quelconque revirement d'opinion ou de renversement idéologique, le Quai restant le Quai et les pays antisionistes le restant. Par contre, les révolutions arabes, la réconciliation Fatah-Hamas, les massacres dus à la répression syrienne et les tentatives de montage de conférence par les USA d'une part et le Quarté de l'autre pèsent de tous leurs poids sur ce revirement.

Au moment où le Hamas tente de revêtir une blancheur virginale et quand Netanayhou et Abbas en sont presque à échanger des noms d'oiseaux, il n'est sans doute pas utile de laisser verser quelques hectolitres d'huile sur le feu.

Quel serait donc l'apport d'une flottille à un apaisement du conflit israélo-palestinien ?

Desserrer ou briser le blocus de Gaza a perdu de son sens alors que les marchandises entrent à flot (250 camions par semaine) par les points de passage israéliens et que le terminal de Rafah s'il ne laisse passer que 400 personnes par jour dans le sens Gaza-Egypte laisse passer tous les convois de marchandises dans le sens Egypte-Gaza, ne laissant aux tunnels que le passage d'armement.

Parler d'une position morale et compassionnelle envers le peuple de Gaza ? Cette position serait acceptable et comprise par tous, moi le premier, si le Hamas et le Djihad islamique n'étaient pas en situation de guerre déclarée depuis leur origine et que les mortiers et autres Qassam continuent à bombarder Israël journellement.

C'est volontairement oublier que la réconciliation Hamas/Fatah est en cours et que les négociations sont loin d'être évidentes, chaque partie voulant imposer son candidat. La prochaine flottille internationale est un désaveu clair et net des tentatives de résolution du conflit IP et un engagement fort en faveur du Hamas.

C'est également oublier la demande de l'AP à Israël, dévoilée par Wikileaks, de tout faire pour arrêter le Marmara car l'AP est parfaitement conscient qu'un forçage du blocus ne fait que conforter le Hamas et le Djihad. Son peu d'enthousisame pour la prochaine flottille est éclairant.


J'estime que l'on est en droit de s'interroger sur l'humanitarisme compassionnel, lorsque l'on constate qu'aujourd'hui cela revient à demander la continuation de la lutte palestinienne jusqu'au dernier palestinien.

J'ai lu comme vous que la flottille était destinée " à combattre les dictatures " et de leur opposer le droit moral de le faire. Cet argument serait pertinent et recevable si des flottilles étaient parties vers d'autres dictatures telles que la Tunisie, l'Egypte ou la Syrie où de véritables massacres se déroulent sous l'œil impassible de tous.

Lorsque l'on lit la liste des participants français et autres aimablement fournie par Anna, on y retrouve tous les participants défilant au cours de chaque manifestation pro palestinienne, à l'exception notable de Mélanchon qui avait déjà quitté une manifestation pour cause de slogans anti israéliens antisémites. Que du beau linge mélangeant antisionistes, antisémites, négationnistes et quelques belles âmes ayant trouvé le moyen de parfaire leur CV politique.

La flottille partira, mê diminuée malgré les pressions des chancellerie, de l'appel de ban Ki Moon et les efforts israéliens. Il ne reste plus qu'à espérer que les passagers des bateaux ne s'opposent violemment aux commandos d'assaut, sinon il y aura encore du sang versé. Et un nouveau blocage du processus moribond de négociations IP.

Dans un prochain billet je traiterai de l'indépendance annoncée de la Palestine.

Marc

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