"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma  Ed Universlam


CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions
Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE
de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

vendredi, mars 04, 2011

REVOLTES
DESPEUPLESARABES
UNECHANCEPOURLAPAIX
DANSCETTEORIENT
COMPLIQUE
Source : le site de la Régle du Jeu
en ligne le 4 mars



Pourquoi Israël ne doit pas
craindre les révolutions arabes.



Laurent David Samama



Nous avons largement chroniqué, ici à la Règle du Jeu, les soulèvements et autres révolutions récentes et encore en cours dans les pays arabes/musulmans. À vrai dire, nous le faisons depuis longtemps, bien avant l’emballement de la machine médiatique, notamment avec l’Iran. Nous le faisions au moment où la vague verte promettait de renverser Mahmoud Ahmadinejad et nous continuons à le faire aujourd’hui, malgré les menaces, alors que la situation empire à Téhéran… C’est bien là tout l’intérêt d’une revue : à la différence de la machine médiatique qui s’emballe, braque un jour son puissant projecteur sur une partie du monde puis l’en retire dès qu’un autre évènement plus vendeur éclate ailleurs, à l’exacte inverse, la revue qui remplit sa mission et achève sa vocation permet de travailler sur la longueur, décrypter en largeur et comprendre dans la complexité.

Soit les révolutions arabes. Sujet largement chroniqué, partout et par tout le monde. Soit ses conséquences sur le destin d’Israël. Là, peu de sources. Ce qu’on trouve dans la presse et sur la blogosphère se résume quasiment aux développements de la presse israélienne et à ses reprises ou aux délires antisémites, antisionistes, conspirationnistes qui s’attachent (s’acharnent) à tout expliquer dans un sens invariablement négatif, le tout avec une précision métronomique.

Dans les médias français traditionnels, dans les cercles de pensée, peu de matière. Le citoyen doit alors faire face à une réalité dyadique, exclusivement manichéenne, une réalité qui verrait Israël comme leader d’un nouveau « front du refus » ennemi des révolutions arabes ou alors comme dernier rempart lucide et hyperréaliste face à l’islamisme furieux.

Il doit pourtant bien y avoir une « troisième voie » , un autre mécanisme de pensée loin de cette facilité binaire. Car Israël va devoir composer avec la nouvelle donne héritée des révolutions tunisiennes, égyptiennes, bientôt libyennes sans se voiler la face.

Si l’on est israélien, évidemment, le bon sens commande de garder un certain sens de la mesure face aux évènements récents comme de se poser certaines questions essentielles. Et si la révolte égyptienne qui chassait hier Moubarak du pouvoir se perdait en de décevantes coalitions ? Et si, plus grave, les Frères musulmans, ennemis déclarés de l’État hébreu arrivaient à prendre le pouvoir : qu’adviendrait-il ? La réponse, nous la devinons. Si les Frères musulmans accédaient aux commandes de l’État égyptien, les accords de paix avec Israël pourraient être dénoncés. La frontière égyptienne avec Gaza (jusqu’à présent quasiment imperméable) pourrait redevenir un point d’entrée pour les armes à destination du Hamas. Les Iraniens pourraient enfin user de leur influence pour mettre de l’huile sur le feu proche-oriental et raviver de vieilles tensions entre voisins. Tout cela est possible et nous le savons.

Mais le regard juif commande également d’envisager un scenario positif. Car enfin, tout cela est saisissant ! On s’empresse d’envisager le pire sans ne jamais considérer de suites favorables aux révolutions arabes. Essayons pour une fois de ne pas avoir peur. Reléguons au second plan le principe de précaution et abordons maintenant la situation avec un regard nouveau. Considérons la proposition suivante : et si Israël et les révoltés arabes poursuivaient un objectif commun ? La démocratie ? Si l’on avait conscience de cette réalité-là, tout – du regard occidental aux relations israélo-arabes – changerait. À l’origine, ce sont bien des peuples guidés par un élan de démocratie et de liberté qui ont renversé leurs dirigeants tyranniques. C’est au nom d’une quête du bonheur telle qu’on la retrouve dans la Déclaration d’Indépendance des États-Unis d’Amérique et dans toutes les démocraties dignes de ce nom qu’Égyptiens et Tunisiens se sont soulevés. Comme cela a (bien) commencé, cela peut bien se terminer ! Si réellement ces révoltes sont et demeurent démocratiques, Israël n’a rien à craindre des changements en cours. Le petit pays aurait même tout à gagner ! En effet, quels griefs auraient donc à faire un État hébreu à des voisins qui comme lui respecteraient le droit des femmes et des minorités, donneraient le droit de vote à l’ensemble de leurs citoyens, encourageraient l’Art et la création, promouvraient l’éducation de leurs jeunesses, les échanges économiques et la recherche ? Aucun, strictement aucun. Ces pays-là seraient de francs partenaires. Des coéquipiers. Des alliés.

Nous sommes, en Mars 2011, face à un infini champ de possibles, un moment qui permet encore tout espoir pour l’avenir du Proche, du Moyen-Orient et du Monde. Si la Tunisie, l’Égypte, la Libye et les autres se transforment en démocraties, alors il n’y aura plus de rêve de Paix mais une réalité immédiatement pacifique. Il est peu de lois valides en relations internationales mais au moins une à sérieusement considérer aujourd’hui : entre elles, les démocraties ne se font jamais la guerre…

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