REVOLTES
DESPEUPLESARABES
MOUBARAK
SURLEDEPART
Source : lenouvelobs.com en ligne
le 10 janvier à 21h 06
sur Diasporablog à 21h 13



Les Egyptiens se tiennent prêt
à écouter l'intervention de Moubarak


La démission du président égyptien pourrait être imminente selon la CIA, le Premier ministre égyptien et de hauts responsables égyptiens. Hosni Moubarak doit intervenir à la télévision ce soir vers 21 heures.


Les choses semblent s'accélérer jeudi 10 février en Egypte. Les rumeurs sur une éventuelle démission du président égyptien Hosni Moubarak, semble se préciser.


D'abord, le secrétaire du parti au pouvoir, Hossam Badrawi, a évoqué une démission d'Hosni Moubarak sur la chaîne britannique BBC. "Je m'attends à ce que le président réponde aux revendications du peuple parce que ce qui lui importe à la fin c'est la stabilité du pays, le poste ne lui importe pas actuellement", a-t-il dit. Interrogé sur une éventuelle apparition du président Moubarak vendredi pour annoncer une décision à ce sujet, le secrétaire général du parti a indiqué : "cela pourrait être avant cela".

Effectivement, la télévision d'Etat a annoncé juste après qu'Hosni Moubarak allait s'adresser à la nation dans la soirée depuis le palais présidentiel au Caire. Le chef de l'Etat a rencontré vers 18 heures son vice-président Omar Souleimane, a annoncé la télévision d'Etat. La chaîne a diffusé des images de Moubarak et Souleimane en train de discuter, mais il n'apparaissait pas clairement à quel moment les images ont été tournées. Le chef de l'Etat a ensuite rencontré le Premier ministre Ahmad Chafic, toujours selon la même source.

Interrogé sur l'annonce véhiculée par des médias d'un possible départ rapide, la CIA a jugé "fort probable" que le président égyptien quitte le pouvoir dans la soirée, selon son directeur Leon Panetta lors d'une audition au Congrès. L'agence estime que Omar Souleimane saura probablement son successeur.

En photos Les principaux acteurs politiques en Egypte


"Aucune décision n'a été prise"

Cependant, le Premier ministre égyptien Ahmed Chafic a lui affirmé aussitôt après l'annonce d'Hossam Badrawi, à la télévision d'Etat que "tout est entre les mains" du président Hosni Moubarak. "Le Premier ministre Ahmed Chafic a assuré dans une déclaration à Nile TV que tout était entre les mains du président Hosni Moubarak. Aucune décision n'a été prise", selon des propos rapportés par l'agence officielle Mena.

Plus tôt, le conseil suprême des forces armées avait déclaré dans un communiqué qu'il s'était réuni "pour examiner les mesures à prendre pour préserver la nation" et "pour appuyer les demandes légitimes du peuple" faisant vaciller le régime.

"Tout ce qui est étudié au sein du conseil suprême des forces armées est communiqué au chef des forces armées", a répondu Hossam Badrawi, en référence au président égyptien.


L'armée veut préserver la nation

"Compte tenu de la responsabilité des forces armées et leur engagement à protéger le peuple et préserver ses intérêts et sa sécurité, et pour veiller à la sécurité de la nation et des citoyens, et aux acquis du grand peuple égyptien, et pour soutenir les demandes légitimes du peuple, le conseil suprême des forces armées s'est réuni aujourd'hui jeudi 10 février", avait annoncé l'armée dans un communiqué.
Le conseil a ajouté qu'il s'était réuni "pour examiner les développements de la situation jusqu'à ce jour, et avait décidé de continuer à rester réuni", a affirmé un militaire lisant un communiqué à la télévision.

L'ambiance était survoltée parmi les manifestants de la place Tahrir au Caire, après cette annonce. Environ 200.000 personnes étaient rassemblées, le rassemblement le plus important de nuit sur cette placeAucun mouvement de troupes n'était enregistré aux abords, selon des journalistes de l'AFP.

Malgré la menace du pouvoir de faire intervenir l'armée en cas de "chaos", les manifestants restaient fortement mobilisés jeudi place Tahrir au Caire pour obtenir le départ du président Hosni Moubarak, qui n'a pas réussi à apaiser une révolte sans précédent.