"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

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Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

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Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

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CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

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Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

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de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

lundi, octobre 25, 2010

LESFRANCAIS
INCOMPRIS
DESISRAELIENS
Source : israelvalley.com en ligne
le 25 octobre



« La France brûle-t-elle ? »
vient de titrer un quotidien israélien.
« Les Français sont des enfants gâtés »
a renchéri un autre éditorialiste.


Par
Jacques Bendelac
(Jérusalem)


ANALYSE


« La France brûle-t-elle ? » vient de titrer un quotidien israélien. « Les Français sont des enfants gâtés » a renchéri un autre éditorialiste. Ces titres, relevés dans la presse israélienne de ces derniers jours, révèlent que la mobilisation des Français contre la réforme de leurs retraites est mal comprise de la majorité des Israéliens. Et pour cause: c’est en Israël que l’homme travaille le plus longtemps au monde pour mériter une allocation vieillesse minimale; quant aux manifestations de rue, elles rappellent à l’Israélien les heures les plus sombres de l’Intifada palestinienne.


Le plus vieux retraité du monde

Premier motif d’incompréhension de l’Israélien vis-à-vis de la mobilisation actuelle des Français contre le recul de l’âge de la retraite: l’Israélien s’est convaincu que lorsque l’espérance de vie va en augmentant, l’âge de la retraite doit être relevé. En Israël, c’est en 2003 que le ministre des Finances, Benyamin Netanyahou, avait entrepris une réforme des retraites. Pour les hommes, l’âge de la retraite a été reculé progressivement de deux ans pour être fixé à 67 ans à partir de 2009. Pour les femmes, la réforme a été encore plus brutale: l’âge de la retraite a été reculé de quatre ans, à raison d’un trimestre par an. En 2017, la femme israélienne ne pourra faire valoir ses droits à la retraite qu’à 64 ans.

Aujourd’hui, l’âge de la retraite en Israël est le plus élevé des 34 pays de l’OCDE, celui de la France le plus faible. Seuls l’Islande et la Norvège ont fixé, comme Israël, l’âge légal de la retraite pour les hommes à 67 ans. Même avec une retraite reportée à 62 ans, la France fera partie, avec la Tchécoslovaquie et la Hongrie, des trois pays qui caracolent en queue des pays de l’OCDE pour l’âge légal de la retraite des hommes.

Le report de la retraite du Français, de 60 à 62 ans, a donc fait sourire l’Israélien. D’autant plus que l’espérance de vie des hommes est quasiment la même dans les deux pays: 79 ans en Israël, 78 ans en France. Sans compter qu’à 67 ans, l’Israélien n’a droit qu’à une allocation vieillesse minimale qui est la même pour tous: son montant est indépendant des salaires perçus durant les années de travail.


Manifestations de rue
ou Intifada sociale ?

L’incompréhension des Israéliens concerne aussi le mode de mobilisation des Français: grèves, manifestations de rue, blocage d’entreprises, etc. Ici, la réforme des retraites de 2003 a été adoptée « en douceur », sans grève ni rassemblement de rue. Les syndicats ont bien compris que l’allongement de l’espérance de vie exige un réajustement de la durée de travail si l’on ne veut pas remettre en cause l’équilibre financier des plans de retraite.

Il faut reconnaître qu’en Israël, les rapports sociaux ont connu de profonds bouleversements tout au long de la dernière décennie. Les syndicats ont perdu de leur influence auprès des salariés, les relations du travail sont désorganisées et la précarité a remplacé la garantie de l’emploi, même chez les fonctionnaires. Résultat: depuis quelques années, l’Israélien évite de descendre dans la rue: la menace d’une grève suffit à asseoir les partenaires sociaux à une même table de négociation pour trouver un compromis.

Cette modification des relations du travail explique que le nombre des grèves en Israël va en diminuant. En 2009, seulement 15 grèves ont été déclenchées dans le pays, auxquelles ont participé environ 50.000 salariés, pour une durée de quatre jours par gréviste en moyenne. C’est près de dix fois moins que dans les années quatre-vingt-dix. Il faut aussi dire que les manifestations violentes, qui s’accompagnent de jets de pierre et de voitures brûlées, rappellent à l’Israélien les heures les plus sombres de l’Intifada palestinienne. D’ailleurs, la presse israélienne a souvent utilisé l’expression d’« Intifada sociale » pour qualifier les émeutes des jeunes dans les banlieues françaises.


La jalousie de l’Israélien envers
les acquis sociaux du Français

Il faut le dire clairement: l’Israélien jalouse le Français. Les raisons de cette « jalousie » ne manquent pas: les vacances à rallonge, la semaine des 35 heures, la retraite anticipée, les grèves interminables, etc. Autant d’acquis sociaux dont l’Israélien ne peut que rêver: en Israël, la durée légale de travail est de 45 heures par semaine, et les salariés ont droit à des congés payés qui vont de 10 et 22 jours ouvrables par an selon l’ancienneté. Quant à une grève, un préavis doit être déposé au moins 14 jours à l’avance, ce qui dissuade les grévistes potentiels.

A y voir de plus près, le syndicaliste israélien aurait beaucoup à apprendre de son homologue français. A défaut d’être sorti dans la rue et d’avoir brûlé des pneus, l’Israélien est devenu le plus vieux retraité du monde; ses allocations sociales sont régulièrement coupées et le droit du travail bafoué. Ce qui permet encore à Benyamin Netanyahou, alors ministre des Finances et aujourd’hui Premier ministre, de poursuivre des réformes souvent brutales pour les salariés et les retraités.

Jacques Bendelac (Jérusalem)

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