UNPREMIERMINISTRE
APREMIEREVUEALAISE
DEVANTLACOMMISSION
DENQUETEISRAELIENNE
SURLAFLOTILLEE
NDIRECTION DEGAZA
Source : la revue de presse de l'Ambassade
de France en Israël diffusée le 10 août
Un témoignage en zigzag
Yuval Karni
Yediot Aharonot
C’est lui qui a eu l’idée de la commission Tirkel et qui l’a mise en place et on s’attendait donc à ce que la déposition de Binyamin Netanyahu devant cette commission soit un jeu d’enfant. Mais, alors qu’il jouait à domicile, cet homme politique expérimenté a réussi à trébucher. Plus tard dans la journée, le Premier ministre Netanyahu et son cabinet ont diffusé des rectificatifs au témoignage, mais ils ne figureront pas dans les protocoles de la commission.
La majeure partie de l’audience d’hier était publique mais, malgré la salle climatisée, il n’y avait pas foule. Le ministre Netanyahu s’était très sérieusement préparé à témoigner. Il avait consulté un avocat et avait fait des simulations de questions-réponses avec son conseiller Ron Dermer.
A cinq ou six reprises durant son témoignage, M. Netanyahu a demandé à pouvoir répondre à certaines questions à huis clos. Les observateurs étrangers, le Canadien Ken Watkin et l’Irlandais David Trimble, sont restés la plupart du temps silencieux. Peu avant la fin de l’audience, Ken Watkin a interrogé le Premier ministre sur la crise humanitaire dans la bande de Gaza et celui-ci lui a répondu en anglais.
Mais cette décontraction a été défavorable au Premier ministre. Les auditeurs ont été surpris une première fois lorsque le juge Tirkel a demandé à Binyamin Netanyahu si son absence du pays a eu de l’importance. Le Premier ministre a répondu : « J’ai laissé des instructions détaillées à tous les responsables… J’ai demandé au ministre de la Défense de coordonner les choses dans ce dossier et de faire appel aux ministres du Forum des sept. Je voulais qu’il n’y ait qu’une seule adresse, et cela a été le cas. Cette adresse était le ministre de la Défense ». Plus tard, lorsque la presse a accusé Netanyahu de rejeter la responsabilité sur Ehud Barak, le Premier ministre s’est empressé de déclarer aux journalistes : « En tant que Premier ministre, je porte toujours la responsabilité globale des choses, que je sois en Israël ou à l’étranger. C’était le cas là aussi ».
La deuxième fois où le Premier ministre a trébuché a été lorsqu’il a évoqué les débats au sein du Forum des sept, ce comité restreint de ministres qui a pour mission de prendre des décisions sur ce genre de questions sensibles. M. Netanyahu a révélé que la réunion du Forum des sept n’avait pas du tout eu pour objet les moyens de stopper la flottille, les informations des services de renseignement ou la réaction israélienne. Interrogé par le professeur de droit Miguel Deutsch, le Premier ministre a répondu : « Je voulais obtenir un avis d’un point de vue politique et médiatique. J’ai réuni le Forum des sept pour un brainstorming et pour se préparer en conséquence. Nous ne nous sommes pas réunis pour débattre des détails de l’opération au-delà de l’effet médiatique ».
Là aussi le cabinet Netanyahu a ensuite corrigé le tir, cette fois-ci en envoyant des SMS aux journalistes : « Les affirmations selon lesquelles les ministres du Forum des sept n’auraient traité que de l’aspect médiatique sont fausses. Lors de cette réunion, les ministres ont eu droit à un exposé de la part du chef du département de la recherche des renseignements militaires, sur la situation du point de vue des renseignements, et à un exposé de la part du directeur général du ministère des Affaires étrangères, sur la situation diplomatique. Les ministres ont évoqué plusieurs moyens de limiter le prix diplomatique et médiatique du blocus ».
L’autre chose qui est apparue dans le témoignage du Premier ministre est que le type d’opération utilisé pour stopper la flottille – le largage de soldats à partir d’hélicoptères – a été décidé uniquement par Tsahal et l’échelon politique n’a pas été impliqué dans ce choix.
Après une heure et demie, les membres de la commission ont décidé de passer à l’audience en huis clos au cours de laquelle M. Netanyahu a décrit dans le détail les contacts diplomatiques qui n’ont pas abouti avec la Turquie, les options alternatives pour stopper la flottille et son voyage aux Etats-Unis.
Aujourd’hui, le ministre de la Défense, Ehud Barak, témoignera devant la commission Tirkel et mercredi, ce sera au tour du chef d’état-major, Gaby Ashkenazi. Le chef de l’opposition, Tzipi Livni, a demandé hier à pouvoir témoigner devant la commission en tant que membre du gouvernement qui a imposé à l’origine le blocus de la bande de Gaza.
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