ATTENTATCONTRE
EILATETAQUABA
Source : dépêche AFP diffusée le 3 août
L'Egypte lance une opération
de ratissage dans le Sinaï
après les tirs de roquettes
De Jailan ZAYAN
LE CAIRE
L'Egypte a fait état mardi d'une "opération de ratissage" dans le Sinaï après des tirs des roquettes contre Israël et la Jordanie, tout en continuant de juger "impossible" que cette région sensible placée sous haute sécurité ait été utilisée, comme l'affirme Amman.
Un haut responsable jordanien a assuré mardi que son pays avait des "preuves" que la roquette qui a fait un mort et cinq blessés lundi à Aqaba provenait de la péninsule égyptienne du Sinaï toute proche.
"Nous pouvons maintenant affirmer sans hésitation que la roquette Grad provenait du Sinaï, l'enquête nous en a fourni des preuves", a déclaré ce haut responsable sous couvert d'anonymat.
Le port jordanien d'Aqaba, niché au fond du golfe du même nom, est limitrophe de la station balnéaire israélienne d'Eilat, qui a essuyé au même moment des tirs de roquettes qui n'ont pas fait de victime.
"A la suite des commentaires jordaniens, l'Egypte a lancé une vaste opération de ratissage dans la péninsule du Sinaï", a déclaré un responsable de la sécurité égyptienne, sous couvert de l'anonymat, sans donner de détails sur les moyens mis en oeuvre.
Il a toutefois assuré qu'il "n'y a aucun groupe organisé opérant dans le Sinaï, où la sécurité est étroitement assurée. Toute activité suspecte aurait été détectée".
Le gouverneur de la région du sud-Sinaï, Abdel Fadil Choucha, a également jugé "techniquement impossible" de procéder à des tirs de roquettes tels que ceux qui ont atteint Eilat et Aqaba.
"Il y a de nombreuses montagnes autour du Sinaï, et pour lancer des roquettes il faut un large espace dégagé. Les seuls projectiles qui peuvent être tirés par dessus ces obstacles sont les obus de mortier. Nous n'avons rien décelé d'anormal à notre frontière avec Israël", a-t-il dit.
Le gouvernement égyptien pour sa part n'a pas émis de réaction officielle à ces tirs, vivement condamnés par les pays atteints, ainsi que par les Etats-Unis et la Russie.
La police israélienne avait déjà laissé entendre lundi que les tirs pourraient provenir d'Egypte. Les officiels israéliens n'avaient toutefois pas fait mention de cela, peut-être dans un souci de ne pas embarrasser le Caire avec qui Israël coopère en matière de sécurité.
Le 22 avril, deux roquettes étaient tombées sans faire de blessé près d'Eilat. L'une avait explosé en mer, l'autre dans le port d'Aqaba.
Ces attaques n'avaient pas été revendiquées. Des sources de sécurité israéliennes les avaient attribuées à des réseaux jihadistes, actifs selon elles dans le Sinaï, liés à des groupes de contrebandiers et en conflit avec les autorités égyptiennes.
L'Egypte a considérablement renforcé son dispositif sécuritaire dans le Sinaï après une série d'attentats commis entre 2004 et 2006 contre plusieurs grandes stations touristiques -Charm el-Cheikh, Taba et Dahab- qui avaient fait quelque 130 morts au total.
Ces attentats avaient été attribués à un groupe islamiste, Al-Tawhid wal Jihad, inconnu avant ces événements. Ils avaient à l'époque porté un coup sérieux au tourisme, l'une des toutes premières ressources du pays.
Ces dernières années, les autorités égyptiennes ont également annoncé à plusieurs reprises des arrestations de militants palestiniens projetant des attentats anti-israéliens dans le Sinaï, ou cherchant à s'introduire en Israël par cette région.
Israël a également émis ces dernières années plusieurs mises en garde contre des risques d'attentats visant ses ressortissants se rendant dans le Sinaï pour des séjours touristiques.
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