"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma  Ed Universlam


CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions
Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE
de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

mardi, juin 08, 2010

LASITUATION
AUPROCHE-ORIENT
NOUSRENDRAIT-ELLE
TOUSSCHIZOFRENES

Source : lemonde.fr en ligne le 8 juin


La situation au Moyen-Orient
rend elle idiot ? Plus bête que moi,
tu meurs


par
CHRISTIAN T.,
paysan


La loi de Greysham ne s’applique pas qu’à la monnaie, elle fait des ravages au Moyen-Orient et par ondes concentriques, elle nous atteint. Les réactions les plus viscérales expulsent la raison, la course à la bêtise s’accélère. L’imbécillité chasse l’analyse et la compréhension. La mauvaise monnaie a chassé la bonne. Admettons une fois pour toute, que quelques soient les erreurs commises à la création d’Israël, la responsabilité première du désespoir des Palestiniens revient aux pays arabes qui, après une guerre perdue et miraculeusement gagnée par le jeune état, n’ont pas voulu intégrer les Palestiniens et les ont parqués dans les camps entretenus par la « charité » internationale. Admettons également les erreurs d’Israël après la guerre des six jours. En 1967-1968 j’avais quelques amis Palestiniens de nationalité Jordanienne, j’ai vu les larmes de l’un d’eux, étudiant plutôt sage et certainement ni anti- sioniste, ni anti- sémite, ni même anti- israélien. Il venait de recevoir une lettre d’un oncle habitant à Jérusalem. L’oncle, propriétaire d’orangeraies en Cisjordanie expliquait la correction d’Israël dans l’exploitation de ses orangeraies. Le neveu n’a tenu aucun compte des explications, il pleurait en voyant sur l’enveloppe au nom de l’oncle, la mention « Jérusalem, Jordan » caviardé et le tampon « Jérusalem, Israël ». Il savait depuis longtemps que son pays, la Palestine, n’existait pas. Il avait cru avoir un pays d’adoption, la Jordanie. Il apprenait qu’après ses études, pour voir sa famille, il devait prendre l’avion pour le pays du conquérant, pour Israël.
Admettons aussi les bêtises, erreurs et crimes. De la guerre du Kippour à aujourd’hui, aucun pays du Moyen-Orient n’y échappe.
Si il fallait soupeser les responsabilités des uns et des autres, nul doute que jusqu’à Camp David, l’obstination et la bêtise était plutôt des valeurs arabes, que depuis Camp-David, ses valeurs ont submergé Israël. Alors que le gouvernement Egyptien et Jordanien avaient le courage de braver « la rue arabe », les gouvernements israéliens ont cru possible de faire courber la tête aux nations voisines et à leurs populations.
A la force de l’un a répondu l’ignorance, la haine puis le terrorisme des autres. Chez nous, les intelligents, dont BHL et AF expliquent et plaident en faveur d’Israël. Face à eux, la masse des damnés et des révoltés, la masse des perdants de toutes les guerres, la masse des autos flagellants. Le combat intellectuel est inégal entre le gamin de banlieue qui défile avec un drapeau palestinien dont il ne connaît rien, et les anciens élèves de l’ENS. Combat inégal pour qui croit que la raison gouverne le monde. Mais nos « intelligents » savent que les passions balayent la raison, alors ils se mettent au niveau de leurs ennemies. A de pauvres arguments, ils opposent des arguments d’une même pauvreté et c’est une pitié que lire nos « intellectuels » rester à la surface des choses, rester dans le ponctuel. Nul ne dénie à Israël le droit de se défendre, nul ne dénie à Israël le droit de lutter contre la contrebande des armes, nul ne dénie à Israël le droit de neutraliser ceux qui planifient la mort. Pour ce faire, il n’est pas indispensable d’être philosophe, il suffit de tripes et de militaires. On attend autre chose des intellectuels. S’ils sont incapables de se projeter dans le futur, de définir la vision du long terme et ses étapes, s’ils se transforment en tacticiens, ils deviennent inutiles.
Cette course à la bêtise qu’est la simplification engendre des positions tranchées et des extrémismes. De l’analyse géostratégique et de la compréhension du désarroi des populations on glisse vers le jugement moral, vers la certitude d’avoir la vérité. L’autre, le diable, doit être éradiqué. Il est incroyable que ceux qui ont lutté contre la peine de mort, que ceux qui ont été les défenseurs naturels des damnés, acceptent la mort pour les damnés. Que des idées aussi simples soient criées dans les rues, du Moyen-Orient dans nos banlieues et dans nos grandes cités est dans l’ordre des choses. Que des intellectuels, en y mettant les formes, ne fassent pas mieux est désolant. Au lieu d’être des phares, ils sont se rabaissent au niveau de ceux qu’ils dénoncent. Ils acceptent qu’il n’y ait que deux camps, front contre front. Front buté contre front buté.
Il est bien évident que la Turquie n’est pas un chevalier sans reproche, il est tout aussi évident que des ONG n’ont pas les mains très propres, il est évident que des Palestiniens « ont la haine ». Il est bien triste que nos « intelligents » cherchent à lutter à « armes égales ». Ce faisant, il jette de l’huile sur le feu. Personnellement, je garde mon estime pour AF que j’écoute avec bonheur, pour BHL dont je lis les livres avec bonheur. Comme chacun de nous, ils ont des faces lumineuses et des faces sombres. J'ai de l’intérêt pour leurs lumières, de la répulsion pour ce qu’ils sont capables de devenir.

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