LANTISEMITISME
ENTRECHAUDETFROID
Source : le site de Guysen International
News en ligne le 6 juin à 20h 54
sur Diasporablog à 22h 58


Les hauts et les bas
de l’antisémitisme en France.


Par
Martin Lippmann


En 2009, Richard Prasquier, président du CRIF, nous renvoyait à une tragique période de l’histoire en annonçant : « L'antisémitisme est de retour en France» .
Aujourd’hui, face aux nouveaux chiffres du SPCJ , son diagnostic mérite d’être nuancé .


En effet, les actes antisémites ont connu une diminution significative au premier trimestre de l’année 2010 : ils ont chuté de 70 pour cent par rapport à la même période, l’année précédente. Ainsi, pour les trois premiers mois de l’année, on dénombre 138 actions et menaces antijuives en 2010 contre 470 en 2009.


Ne crions cependant pas victoire
trop tôt.

Comme l’avait noté le ministère de l’Intérieur français en 2000 « les flambées d’agressions concentrées contre la communauté juive sont de nature à se développer au gré de l’évolution de la situation au Proche Orient».

Les événement n’ont fait que confirmer cette analyse.

Ainsi, la montée des actes antisémites fut concomitante au déclenchement de la seconde Intifada . Les jeunes, surtout issus de l’immigration maghrébine, pensaient trouver un exécutoire à leur sentiment d’exclusion en important le conflit israélo-palestinien sur le sol français.

En janvier 2009, le phénomène se reproduit. Alors que les avions et les chars israéliens attaquent le Hamas , les violence antijuives se multiplient en France. La gauche radicale et des activistes islamistes se retrouvent dans les mêmes manifestations contre l’opération 'Plomb durci' ; parmi la foule, on aperçoit des drapeaux du Hezbollah, un parti dont l‘antisionisme est teinté d’antisémitisme.

Richard Prasquier s’inquiète de ce « nouvel antisémitisme » qui rend responsable les juifs français des actions de l‘armée israélienne. Le sociologue Laurent Mucchielli a tenté d’expliquer ce racisme par « le refus du CRIF à prendre ses distances avec l’État israélien », travers, qui, selon lui, accroit « l’incapacité de nombreux Français maghrébins à distinguer la politique israélienne de la communauté juive en général ».

Quoiqu’il en soit, cet « antisémitisme conjoncturel », acné française de l’actualité Moyen Orientale, a tendance à reléguer aux oubliettes une autre réalité : les juifs de France sont aussi la cible d’un racisme structurel.

Ainsi, lorsque l’Etat hébreu n’est pas en guerre, la communauté juive continue de subir des attaques sans relation avec la politique israélienne. Elle est en fait visée par un antisémitisme d’extrême droite, une mouvance en progression.

Le dernier rapport du SPCJ prend d’ailleurs la peine de signaler : « Le 1er trimestre 2009 avait été particulièrement marqué par les répercussions sur le territoire national du conflit opposant Israël au Hamas. Aussi, il nous a semblé intéressant d’établir une comparaison 2008/2010 (périodes sans événement particulier), laquelle fait apparaître une augmentation de 15% des actes antisémites. »

La baisse sensible de l’antisémitisme observée en 2010 confirme donc paradoxalement deux tendances inquiétantes : périodiquement, les represailles des anti-israéliens sur les juifs de France, et, plus généralement, la résurgence d’un antisémitisme d’obédience néonazie.

La prédiction de Richard Pasquier, «l 'antisémitisme est de retour France», cède cependant à l’alarmisme : depuis 1945, les opinions antisémites n’ont cessé de diminuer dans la société française.

Désormais, les violences antijuives sont l’apanage des extrêmes.