FLOTILLE
GAZA
EDITORIAL
Une diplomatie israélienne
bien en peine
Inutile de le souligner davantage la virulence, reconnaissons-le, justifiée dans ces circonstances, des propos qui paraissent dans la presse internationale au lendemain de ce qu'il faut bien appeler un échec sur toute la ligne ou si l'on veut, sur toutes les lignes (militaire, médiatiques, diplomatique et et qui sait économique).
Cette caisse de raisonance planétaire qui déferle actuellement sur le gouvernement de Benjamin Netanyahou met Israël en danger, et fragilise ses bases et ses valeurs. Elle met aussi Israël face à son inconscience qui semble avoir dicté l'action violente qu'elle a menée avec son armée surpuissante, hier matin, dans les eaux territoritoriales internationales, contre six flottes qui, en toute apparence, étaient bien humanitaires, puisqu'Israël laisse entendre, selon certaines indiscrétions, pourraient, après quelques vérifications, rendre ces biens aux destinataires.
La condamnation est unanime. Depuis l'existence de l'Etat d'Israël, c'est un cas unique. Jamais, les diplomates représentant cet état, qui ont eu à répondre aux questions que se pose l'opinion publique, ne se sont trouvés sur une telle défensive, pieds au mur, en flagrant délit. Mais on sait que la communication à l'échelle internationale n'a que peu d'importance pour les responsables politiques israéliens. Erreur, ils devraient s'en méfier, s'ils estiment qu'Israël doit se faire entendre dans le concert des Nations.
Ce matin sur RTL, Europe 1, France-Inter, pressés de répondre sur les sujets qui fâchent, Avi Päzner, Porte-Parole du Gouvernement israélien, Dany Schek, Ambassadeur d'Israël, Igal Palmor, Porte-Parole du Ministère des Affaires Etrangères, ont été bien à mal de nous expliquer le pourquoi et le comment de cette folle aventure, et meurtrière. Nous expliquer par exemple, comment une armée aussi entraînée, appréciée, pour son efficaité, et dont on garde en souvenir ses actes de bravours, a-t-elle pu se comporter comme pour décimer une armée du Hamas. Confondre convoi humanitaire et commando terroriste, même si, en toute évidence, les organisateurs de ce convoi ont montré leur capacité de provocation et leur force de médiatisation. Des questions se posent. Elles se posent ici. Elles se poseront encore bien plus sur le terrain, au sein et de la société israélienne, lassées après tant d'années d'existences par autant de promessses de paix non tenues, et la classe politique israélienne qui devra bien un jour se remettre en question pour redorer le blason d'un Israël plus réaliste, plus crédible, plus entendu. Les trois représentants de L'Etat juif ont promis toutefois de créer une commission d'enquète -ce qui déjà, montre de la part d'Israël un début de responsabilité- tout en manitenant le blocus de Gaza, qui, il faut le rappeler, est partagé également par l'Egypte.
Alain Duhamel, sur RTL, Bernard-Henri Lévy en Israël ont raison de dire que cette action militaire contre des civils sur des eaux internationales est «terriblement choquante et complètement stupide»
La presse israélienne n'est pas en reste. Elle compare cette opération à un "Exodus" à l'envers.
Bernard Koch
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