ISRAËLFACE
ASESEXTRÊMISTES
Source : lefigaro.fr en ligne le 5 mai
Israël craint les provocations
de colons extrémistes
Par
Marc Henry
L'incendie d'une mosquée, mardi en Cisjordanie, a jeté le soupçon sur les adversaires du processus de paix.
À Jérusalem
Des petits groupes de colons extrémistes israéliens prêts à tout sont devenus la hantise des Palestiniens et de l'armée israélienne. Certains d'entre eux ont multiplié les exactions en pratiquant des représailles systématiques. Cette tactique, surnommée le «prix à payer», consiste à s'en prendre à des cibles palestiniennes chaque fois que les autorités israéliennes prennent des mesures qu'ils jugent défavorables à la colonisation. À l'approche de la reprise des négociations israélo-palestiniennes sous l'égide des États-Unis, la tension ne cesse de monter.
Nouvel exemple: mardi, à l'aube, un incendie se déclare à l'intérieur d'une mosquée du bourg d'al-Loubban al-Charquiya, dans le nord de la Cisjordanie. Aussitôt, les Palestiniens accusent des colons israéliens d'avoir mis le feu. Les médias israéliens suivent dans un premier temps, avant qu'une enquête préliminaire évoque un accident provoqué par un court-circuit. Mais la piste des ultras de la colonisation reste privilégiée par les Palestiniens. Lundi, en effet, l'armée avait détruit six constructions illégales érigées par des colons dans une implantation. Or la mosquée où le feu s'est déclaré est située non loin de trois colonies israéliennes. Bref, les colons font figure de principaux suspects, d'autant plus qu'en quatre mois certains d'entre eux se sont livrés à des actes de vandalisme dans deux mosquées de Cisjordanie.
Bien conscients des risques d'embrasement, les responsables militaires israéliens ont créé le mois dernier une unité spéciale composée de garde-frontières chargée de «protéger» la population palestinienne contre des agressions de colons dans le nord de la Cisjordanie. Cette décision sans précédent a été prise à la suite de violents affrontements entre colons extrémistes et soldats le 20 avril, jour de la fête d'indépendance israélienne, près de la colonie d'Yitzhar, bastion d'ultranationalistes religieux. Ce jour-là, des manifestants avaient été empêchés par l'armée de pénétrer dans un village palestinien. Les colons avaient lancé des pierres sur les soldats, dont un avait été légèrement blessé. Par la suite, les forces de l'ordre avaient effectué une descente à Yitzhar et arrêté une demi-douzaine de suspects, rapidement relâchés faute de preuves.
Pour lutter contre ces violences, le Shin Beth est également mobilisé. Ce service de sécurité intérieure dispose d'une section «juive» chargée de surveiller les milieux extrémistes et d'éviter la constitution de groupes armés clandestins susceptibles de commettre des agressions antipalestiniennes, dans le but de faire capoter tout accord de paix. Au début des années 1980, une organisation de ce genre s'était livrée en Cisjordanie à des attaques meurtrières avant d'être démantelée juste avant un projet d'attentat visant l'esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de l'islam, située sur le mont du Temple, le site le plus sacré du judaïsme.
Plusieurs organisations de défense des droits de l'homme ont dénoncé ces dernières années «l'impunité» dont bénéficieraient les activistes les plus durs, notamment ceux qui ont créé une centaine de colonies sauvages en Cisjordanie sans que le gouvernement ordonne leur démantèlement, malgré les promesses répétées faites aux États-Unis.
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