LARRIVEEDUNE
VOIXDIFFERENTEDANS
LACOMMUNAUTEJUIVE
FRANCAISESUSCITE
DEVIVESTENSIONS
Source : le site de la revue
LA REGLE DU JEU en ligne le 28 avril
EN REPONSE
AUX REACTIONS HOSTILES
A L'APPEL A LA RAISON
Sur un appel à la raison…
Patrick Klugman
Depuis deux jours circule sur Internet une pétition critiquant vivement la politique israélienne intitulée « Appel à la raison ». Voilà qui est banal.
Ce qui l’est moins, c’est qu’elle a pour origine non des antisémites mais des juifs, et parmi ceux-là, des sionistes issus de toute l’Europe. Situé dans le sillage de Jstreet, la plateforme alternative lancée des juifs américains, il s’agit d’un ovni que l’on n’attendait plus : une critique mordante de la politique de colonisation émise non par des détracteurs mais par des admirateurs d’Israël, au premier rang desquels Bernard-Henri Lévy, Alain Finkielkraut, Dominique Moïsi, et ceci certainement pas dans le but de sa destruction, mais bien au contraire de sa préservation à long terme en tant qu’état juif et démocratique.
A peine cette initiative a-t–elle été dévoilée qu’elle a été contestée – et en quels termes !- par différents leaders et intellectuels communautaires.
Les initiateurs de Jcall – c’est le nom de l’appel – ont été traités de « call girl » et plus souvent de « traîtres ». La campagne a été aussitôt qualifiée de « mauvais coup » ou de « coup de poignard » dans le dos d’Israël. Pire, certains y ont vu une pièce maîtresse dans le processus de délégitimation de l’Etat hébreu alors que c’est précisément l’inverse. C’est pour y faire échec que cette initiative a été lancée…
Bien sûr, je comprends la position traditionnellement légitimiste des communautés juives de diaspora, mais un soutien qui est acquis par avance ne vaut rien, ne pèse à rien et amène ceux qui s’en font les chantres à dire demain le contraire d’hier ; car si une chose est certaine, c’est qu’à Jérusalem les majorités et les idées sont fluctuantes.
En outre, il y a davantage qu’un paradoxe à soutenir que le gouvernement israélien a été élu démocratiquement et à s’interdire toute critique de ce fait. La démocratie, c’est bien sûr l’élection mais aussi et surtout le débat, fut-il vif et chacun sait qu’il ne l’est nulle part davantage qu’à Tel-Aviv.
Enfin, il ne faut jamais oublier que même quand les sionistes, qui n’étaient pas encore des Israéliens, se battaient contre la puissance mandataire turque puis britannique en Palestine, le sionisme était déjà divers et démocratique. Dire le contraire, reviendrait à oublier ce qui fait le sel et la grandeur de cette idéologie si communément décriée.
Ceux qui aujourd’hui hurlent à la trahison doivent être trop jeunes ou pas assez instruits des dialogues et des colères qu’ont échangé en leur temps Nahum Goldmann, alors président du Congrès juif mondial et David Ben Gourion, Premier ministre israélien, déjà sur la question de la paix et des territoires.
La diversité qui caractérise la nation israélienne, le monde juif doit la revendiquer pour lui-même pour qu’il puisse y être débattu de tout, à légitimité égale, sans que les uns soient traités de fascistes et les autres d’antisionistes car nulle part, il doit être dit que celui qui questionne est moins pertinent que celui qui affirme
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