"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

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Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

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Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

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CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

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Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE
de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

dimanche, octobre 04, 2009

LARRESTATION
DEROMANPOLANSKI
AZURICH
Source : lejdd.fr en ligne le 4 octobre


Polanski doit-il être extradé?



L’arrestation de Roman Polanski, 76 ans, samedi dernier à Zurich, où il se rendait pour participer au festival du film de cette ville, continue de provoquer de nombreuses réactions. Le cinéaste avait fui les
Etats-Unis pour la France en janvier 1978, après avoir été jugé à Los Angeles (en août 1977)
pour avoir abusé d’une jeune fille de 13 ans qu’il avait fait boire et droguée. Ce procès avait donné lieu à un accord avec la famille de la victime et avec les autorités judiciaires californiennes, mais une volte-face du procureur avait soudain fait craindre à Roman Polanski une peine effrayante de cinquante
années de prison. Il n’est pas retourné aux Etats-Unis depuis lors, mais a néanmoins voyagé à travers le monde.

Le procureur de Los Angeles qui réclame aujourd’hui son extradition l’assure, il "ne persécute pas"
Polanski. Quant au gouverneur de Californie, l’ancien acteur Arnold Schwarzenegger, il estime que le cinéaste "doit être traité comme tout le monde". En France, les avocats de Roman Polanski, Hervé Témime et Georges Kiejman, tentent d’obtenir sa libération et une assignation à résidence à Gstaad, où le réalisateur du Pianiste possède un chalet, pendant la suite de la procédure d’extradition.Le ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand, a pris la défense de Polanski avec force, s’attirant en retour de nombreuses critiques. Le JDD a demandé à deux professionnels reconnus de la justice, le magistrat Jean-Pierre Rosenczveig et l’avocat Thierry Lévy, leur point de vue sur cette affaire qui déchaîne les passions.

Jean-Pierre Rosenczveig, président du tribunal pour enfants de Bobigny.



"Laissons faire la justice"


Que vous inspire l’arrestation
de Roman Polanski?

Ce n’est pas un sujet facile. Il faut rappeler tout d’abord qu’il ne s’agit pas d’une banale affaire de mœurs mais d’un crime. Laissons de côté le fait qu’il ait fait boire ou drogué cette enfant. Quoi qu’il en soit, en dessous de 15 ans, le consentement pour un rapport sexuel avec un adulte n’existe pas. C’est gravissime. En droit, cela s’appelle un crime.


Même plus de trente ans après les faits?

Il n’y a pas de prescription aux Etats-Unis. Quant à la Suisse, elle a décidé de passer un accord judiciaire avec les Etats-Unis. Or ce ne sont tout de même pas des dictatures. On parle du système judiciaire des Etats-Unis, qui sont le gendarme du monde, et de celui de la Suisse, qui est considérée comme la championne de la démocratie.


Mais la victime a pardonné…

En droit français, ce n’est pas la victime qui dirige l’action publique. Tant mieux si elle décide de passer l’éponge et si elle se reconstruit ainsi. Mais à travers la justice, c’est la société qui rappelle les règles, pour que chacun sache que c’est interdit. C’est une affaire qui dépasse largement la victime et l’auteur des faits. Cela étant dit, il est dommage que M. Polanski et ses avocats n’aient pas crevé l’abcès plus tôt. Il aurait eu des arguments pour se constituer prisonnier et venir s’expliquer. Après tout, c’était il y a trente ans, il n’a commis aucune infraction depuis, et il a indemnisé sa victime. Il pouvait espérer une sanction différente. En conclusion, je crois qu’il faut laisser fonctionner la procédure judiciaire. Je ne souhaite pas particulièrement qu’il reste en prison, mais il faut laisser la justice gérer ce problème au lieu de crier au scandale. M. Polanski n’est pas abandonné, et il a des arguments à faire valoir.



Thierry Lévy, avocat à la cour d'appel de Paris


"Une procédure injustifiable"

Comment réagissez-vous à l’affaire
Roman Polanski?

C’est une affaire complexe, mais il faut bien dire que la demande d’extradition des Etats-Unis apparaît comme une anomalie injustifiable. Le premier aspect à prendre en compte dans cette histoire, c’est que la plaignante d’origine ne veut pas de cette extradition. Elle estime qu’elle a été lésée à l’époque, mais que les faits ont été réparés. Elle veut tourner la page, et elle trouve cette demande d’extradition disproportionnée.


Mais sur le plan judiciaire,
cette extradition est-elle justifiable?

Ce qu’il faut savoir, c’est que la peine la plus élevée encourue en France pour des faits similaires serait prescrite. Bien sûr, il faut prendre en compte les particularités de la procédure américaine, que nous maîtrisons assez mal en France. Mais tout de même…


Que pensez-vous de la défense
de Roman Polanski?

Il a d’abord nié les faits, puis avoué. On croit savoir qu’il y a eu un accord avec un procureur, et qu’il ne l’a pas respecté parce qu’il a eu peur d’une peine plus lourde que la sanction prévue par cet accord. Mais si la version de Roman Polanski est exacte, et s’il a eu peur d’un piège, on comprend qu’il ait préféré prendre la fuite à l’époque, et la demande d’extradition actuelle est bel et bien injustifiable. Dans tous les cas, il est difficile d’admettre que, plus de trente ans après les faits, on applique une doctrine de façon aussi intraitable.

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