"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

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Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

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Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

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CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

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Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

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de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

samedi, juillet 18, 2009

PROCES
DESASSASSINS
ILANHALIMI
APPEL
Source : lemonde.fr en ligne le 18 juillet


Les institutions juives se sont piégées
elles-mêmes,


par Marc Weitzmann


La capacité des institutions juives à tomber dans chacun des pièges pervers qui leur sont tendus, quand elles ne se les tendent pas à elles-mêmes, à quelque chose de déprimant, comme le procès Fofana en offre une nouvelle illustration.

Certes, on peut critiquer bien des choses. C'est peu dire, par exemple, que le huis clos imposé aux débats, censé limiter les polémiques et garantir le bon fonctionnement d'une justice sereine, est apparu comme produisant l'effet inverse. L'assassin tortionnaire n'a-t-il pas fait passer son "message" aux médias ? Bien sûr que si. La loi du silence permettant la séquestration et la torture, trois semaines durant, d'Ilan Halimi au sein d'une cité n'a-t-elle pas été préservée ? Bien sûr que si. Il est même permis de considérer qu'elle s'en est vue renforcée - que le huis clos, en un sens, n'a fait que la redoubler.

Ceux qui, à l'époque des faits, ont nié la dimension antisémite de l'affaire n'ont d'ailleurs pas été pour rien les premiers à défendre le besoin de discrétion de débats devenus très problématiques sitôt que l'antisémitisme était avéré. Pourquoi ? La société française serait-elle si malade que dénoncer l'antisémitisme ferait craindre de le renforcer ? Il semblerait, du moins, que certains le croient.

La relative mansuétude des sanctions demandées par l'avocat général Philippe Bilger à l'encontre de complices de Youssouf Fofana est apparue comme un second problème. La participation à une séquestration collective accompagnée de torture et suivie de meurtre ne se payerait donc aux yeux de la justice que de neuf ou quinze ans ramenés à bien moins par le jeu des remises de peine ?

Rappelons l'analyse du terreau mental ayant permis un tel acte, telle que la faisait Jacqueline Costa-Lascoux, sociologue et chercheure associée à Sciences Po, dans les colonnes du Monde du lundi 13 juillet : Côté Fofana, "la brutalité d'un antisémitisme qui est celle que l'on rencontre chez ceux qui se disent rejetés et cherchent à se venger" ; côté complices : "De petites lâchetés en cascades certainement, mais aussi une sorte de délire contre tous ceux qui sont dans la norme. Il y a une hargne collective qui se répand contre ceux qui sont supposés être des nantis. Peut-être aussi l'attente d'un gain hypothétique et certainement la peur des représailles si on ne suit pas le chef. Tous les ingrédients du fascisme sont, dès lors, réunis pour créer une déresponsabilisation collective." Institutions juives et parties civiles ont estimé que le procureur Philippe Bilger n'avait pas saisi dans toute son ampleur cette dimension des choses.

Ajoutons une question : celle de savoir quand la nécessaire distance d'un magistrat se mue en froideur, voire en incompréhension hostile. On se la pose à lire le blog que le même Bilger a consacré, le 13 juillet, à ce procès. Il y cite la mère d'Ilan, Ruth Halimi, déclarant au journal 20 Minutes que le procès public aurait montré qu'en France, en 2009, la Shoah recommence. Phrase incontestablement dénuée de raison. Mais prononcée par une personne dont on peut concevoir que la douleur, momentanément, l'en prive. Pourquoi, dès lors, ce commentaire sarcastique, "restons calmes", de la part du procureur ? Rien ne l'obligeait à l'écrire.

Mais un tel contexte aurait dû imposer aux institutions juives une hauteur de vue dont, au spectacle qu'elles ont offert, on se prend à douter qu'elle ait jamais existée. D'où sort cette exigence de justice qui aboutit à faire pression sur le ministère au mépris du droit ?

Me Szpiner, l'avocat de Ruth Halimi, a revendiqué de sortir de son rôle pour défendre dans ce procès "non une partie mais une cause publique". On aimerait savoir laquelle ? La représentation d'une partie civile dans une affaire de ce genre n'est-elle pas en soi cause publique ? Ou bien certaines causes privées sont-elles par essence publiques ? Ou, encore, la cause publique se confond-elle, dans l'esprit de Me Szpiner, avec le politique, comme lorsque, à la demande de Jacques Chirac alors président de la République, il s'est, à tous les sens du terme, commis pour représenter les organisations musulmanes contre Charlie Hebdo lors du procès sur les caricatures de Mahomet - autre exemple d'intervention politique car les juifs n'en ont pas l'apanage ?

Dans le procès Fofana, les institutions juives, entièrement soutenues par cette idéologie victimaire qui est l'une des grandes faiblesses de Nicolas Sarkozy, apparaissent hélas aux yeux de l'opinion ou d'une partie d'entre elle, comme suffisamment puissantes pour obtenir de l'échelon politique qu'il revienne sur un verdict qui leur déplaît.

Tout semblait réuni pour dire avec simplicité la justice et le droit : un crime extrême d'une horreur flagrante, une non moins flagrante dimension d'antisémitisme et des coupables qui ne cherchent pas à nier.

Le résultat ? Une impression détestable qui semble aller dans le sens de la pire des propagandes - celle, justement, de l'assassin. Dans le piège pervers duquel les associations juives ont sauté comme avec enthousiasme. Certes, si la société française est malade, on ne voit pas au nom de quoi les Français juifs devraient se montrer plus sains d'esprit que d'autres. Mais faut-il pour autant qu'ils se dynamitent eux-mêmes ?


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