OBAMA
UEXCES
DEPERFECTION
Source : courrierinternational.com en ligne le 2 juillet
Un président peut-être trop parfait
Zéro défaut, telle semble être la devise de Barack Obama. A tel point que cela commence à agacer certains de ses concitoyens pour qui la perfection est “inhumaine”.
Eamon Javers
Barack Obama, mai 2009
Disons-le franchement : Barack Obama est meilleur que vous. C’est un meilleur père, car il n’hésite pas à laisser en plan les affaires du monde pour aller encourager ses filles à un match de foot ou de basket. C’est un meilleur mari, qui emmène sa femme dîner à New York ou à Paris. Il a également une meilleure hygiène de vie : il grignote les légumes de son propre potager pour contrôler la taille de ses poignées d’amour. Appelons cela la politique de la perfection incarnée. Le risque de ce charmant mélange de glamour et de vie de famille est toutefois de devenir aux yeux du public la Martha Stewart de la Maison-Blanche [animatrice d’un show télévisé considérée comme la papesse de l’art de vivre à l’américaine].
Le président américain a encore accentué son image de parfait père de famille lors d’un entretien avec un journal pakistanais le 21 juin, lorsqu’il a raconté ses souvenirs de voyage au Pakistan quand il était étudiant et qu’il a énuméré les plats exotiques qu’il a alors appris à cuisiner. “Keema… daal… J’en fais un quand vous voulez”, a-t-il déclaré, avant d’ajouter qu’il lisait également de la poésie ourdoue. De quoi rendre fous certains Américains, notamment dans le camp républicain. “Ce type a été élu comme une vedette et gouverne aujourd’hui comme une vedette”, déplore le consultant républicain Rick Wilson. “Si George W. Bush avait été pris en photo comme Obama en train de manger une glace avec ses filles, les journaux auraient titré : Néron musarde pendant que Rome est en flammes.” L’image de Barack Obama en tant que parfait mari et père de famille accompli paraît encore plus reluisante aujourd’hui face aux scandales extraconjugaux qui secouent le Parti républicain. La perfection est toutefois un atout dangereux pour les hommes politiques. Demandez donc à Mitt Romney. Cet ancien gouverneur du Massachusetts et candidat malheureux à l’investiture républicaine en 2008 est un homme particulièrement séduisant, extrêmement riche et raffiné. Et certains électeurs le détestent précisément à cause de cela. “Le président Obama et son équipe devraient faire attention à cette image de perfection”, explique le stratège républicain Mark McKinnon. “Les électeurs se méfient des hommes parfaits. Ils préfèrent les politiques qui sont humains, avec des défauts, comme eux.” Michael Feldman, ancien conseiller du vice-président Al Gore, confirme. Les occupants de la Maison-Blanche ont “parfois besoin de lâcher un peu de lest” pour rappeler aux électeurs qu’ils ont aussi des défauts.
Il est vrai que nous aimons que nos dirigeants politiques aient leurs faiblesses, qui révèlent leur part d’humanité et nous les rendent plus familiers. George W. Bush, par exemple, n’a jamais su prononcer correctement le mot “nucléaire”. Bill Clinton adorait faire son jogging, mais il finissait souvent au McDonald’s à engloutir des Big Mac. Quant à George Bush père, il détestait tellement les brocolis qu’il les a littéralement bannis de la Maison-Blanche. Pour l’heure, le principal défaut d’Obama est son incapacité à arrêter de fumer. Selon Mark McKinnon, ce travers pourrait être la petite faiblesse dont le président a justement besoin. “Certes, c’est un très mauvais exemple et une très mauvaise habitude, mais cela lui donne une dimension humaine. Cela le rend plus accessible”, conclut-il.
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