LEPROCES
DESASSASSINS
DILANHALIMI
TOUCHEASAFIN
Source : ouest-france.com en ligne le 9 juillet


Le délibéré débute


L'audience s'est terminée, hier, à Paris. Exceptionnellement, les jurés ont trois jours pour déciderdu sort des vingt-sept responsables et complices du martyre d'Ilan Halimi, jeune juif assassiné en 2006.


Les faits.

Le 13 février 2006, Ilan Halimi, vendeur de téléphones, de 23 ans, est retrouvé battu à mort et brûlé vif, le long d'une voie ferrée de l'Essonne. Il meurt lors de son transfert à l'hôpital. Auparavant, ses ravisseurs l'avaient séquestré et torturé pendant vingt-quatre jours, dans l'appartement vide d'une cité HLM de Bagneux (Hauts-de-Seine). Ils espéraient toucher une rançon. Ilan Halimi était juif, donc « plein de thunes », voulait croire le chef du gang, Youssouf Fofana.


Long délibéré.

Vingt-sept personnes liées à l'enlèvement ont comparu depuis le 29 avril devant la cour d'assises des mineurs de Paris. Les audiences étaient à huis clos, deux accusés ayant moins de 18 ans au moment des faits. Hier midi, jurés et magistrats se sont retirés pour délibérer durant plusieurs jours, dans un lieu tenu secret. Le verdict est attendu vendredi soir ou samedi. Les longs délibérés ne concernent que des procès exceptionnels. Pour celui des pédophiles d'Angers, en juillet 2005, il avait fallu neuf jours.


Le réquisitoire.

Prison à perpétuité, avec période de sûreté de vingt-deux ans, contre Youssouf Fofana. Ce Franco-ivoirien de 28 ans, poursuivi pour assassinat, se serait chargé, seul, de l'exécution d'Ilan, à la fin de la séquestration. Les autres peines requises par l'avocat général Philippe Bilger vont de vingt ans de prison ferme, pour les tortionnaires, à du simple sursis pour ceux qui savaient, mais n'ont rien dit.


La défense.

Les complices mettent le meurtre sur le dos de Fofana. Les jeunes ont suivi le « cerveau ». « Pour aucun d'entre eux, on n'allait vers la mort d'Ilan, a plaidé Didier Seban, avocat de l'un des geôliers. Fofana leur avait dit qu'il allait le libérer... » Les complices passifs ? Ils ont respecté « la loi de la cité », a dit un avocat, celle de ne jamais dénoncer... Beaucoup ont demandé pardon.

Quant au chef du gang, il a multiplié les coups d'éclats, récusant ses avocats, jetant ses chaussures contre la partie civile, refusant de siéger. Fofana s'est défendu lui-même, souvent confus, évoquant l'islam, la Palestine... Mais le 28 mai, il avait reconnu : « Oui, c'est vrai, je l'ai fait ! »


La famille d'Ilan.

Par l'intermédiaire de son avocat, elle a exprimé son « amertume » face à des réquisitions jugées trop clémentes. Notamment à l'encontre de la jolie jeune fille de 17 ans. Elle avait servi d'appât pour attirer Ilan vers la cité. Elle risque douze ans de prison. « Avec les remises de peine, elle serait libre dans cinq ans. »