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ENGUADELOUPE
Source : lenouvelons.com en ligne le 9 mars



Poursuites pour provocation à la haine raciale :
"une manoeuvre"



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Le leader du collectif guadeloupéen LKP estime que l'ouverture d'une enquête pour "provocation à la haine raciale" à son encontre n'est qu'une '"manoeuvre de plus pour tenter de nous intimider".


Le leader du collectif guadeloupéen LKP Elie Domota a estimé, lundi 9 mars, que l'ouverture d'une enquête pour "provocation à la haine raciale" à son encontre n'était qu'"une manoeuvre de plus pour tenter de nous intimider"."Ce ne sont que des mensonges", a déclaré le leader syndical sur Europe 1."S'il y a convocation devant les tribunaux, nous ferons en sorte que le tribunal soit l'espace où il y aura ce qu'on peut appeler le grand déballage sur la réalité sociale, historique et culturelle de la société guadeloupéenne en 2009", a assuré Elie Domota.


Appel au boycott

Le syndicaliste s'est insurgé contre "les grandes entreprises, les multinationales de l'agroalimentaire, les chaînes internationales d'hôtellerie qui refusent d'appliquer" l'accord signé par le LKP et une partie du patronat guadeloupéen sur une hausse des bas salaires de 200 euros."C'est inadmissible", a-t-il dit. "Nous sommes en grève dans tous ces établissements et nous appelons la population à boycotter ces établissements"."Il faut arrêter de prendre les Guadeloupéens pour des serpillières", a-t-il lancé.
Déclarations polémiquesLe parquet de Pointe-à-Pitre a annoncé samedi une enquête pour provocation à la haine raciale et tentative d'extorsion de signature, après les déclarations télévisées du leader du LKP affirmant que les entrepreneurs refusant la hausse de salaires devraient "quitter la Guadeloupe" et qu'il ne "laisser(ait) pas une bande de békés (descendants de colons blancs) rétablir l'esclavage".Ces propos d'Elie Domota ont provoqué un tollé dans la classe politique, à gauche comme à droite. Le secrétaire d'Etat chargé de l'Outremer Yves Jégo, a dénoncé "un dérapage verbal inadmissible", dans un entretien au Parisien publié lundi 9 mars. Le député PS de l'Essonne Manuel Valls a, de son côté, également condamné dimanche les propos selon lui "irresponsables" d'Elie Domota visant les chefs d'entreprise guadeloupéens mais aussi du porte-parole de l'UMP Frédéric Lefebvre parlant des "tontons macoutes du LKP". Henri Guaino, conseiller spécial de Nicolas Sarkozy, avait été l'un des premiers à réagir, dimanche, déclarant que toute incitation à la violence ou à la haine raciale était "inacceptable" mais que le sentiment identitaire était alimenté en Outre-mer par "des formes d'exploitation et d'injustice".


"Un dérapage verbal inadmissible"

"Il y a eu un dérapage verbal inadmissible. Quelle que soit l'intensité d'un conflit social, dire à une catégorie de la population 'faites ça ou partez' n'est évidemment pas acceptable. Il faut que chacun revienne à l'esprit républicain", a dénoncé le secrétaire d'Etat chargé de l'Outre-mer Yves Jégo.Le secrétaire d'Etat a par ailleurs donné des détails sur la tournée qu'il compte effectuer mi-mars aux Antilles françaises. Yves Jégo partira aux Antilles "dès que l'examen du projet de loi pour le développement de l'outre-mer sera terminé"."J'irai à Saint-Martin et à Saint-Barth, puis en Guadeloupe pour parler avec les responsables locaux de la mise en oeuvre du plan de soutien à l'économie (...) Dans la foulée je me rendrai aussi dans les îles du Sud: la Désirade, les Saintes et Marie-Galante", a-t-il expliqué."Le seul point d'interrogation concerne la Martinique. Je ne m'y rendrai que si le blocage est levé", a-t-il précisé.En raison de ses propos, Elie Domota est visé par une enquête pour provocation à la haine raciale.


"Des propos irresponsables"

Les propos d'Elie Domota, le leader du LKP, "ne vont pas dans le sens de l'apaisement (...) ils attisent le climat comme d'ailleurs (ceux) de Frédéric Lefebvre, le porte-parole de l'UMP, qui a tenu aussi des propos extrêmement graves parlant des tontons macoutes" du LKP, a également déclaré le député PS de l'Essonne Manuel Valls lors de l'émission "dimanche soir politique" France-Inter/i-Télé/Le Monde."Ce sont des propos irresponsables, la Guadeloupe sort d'un très long conflit avec une victoire sociale mais son économie doit être reconstruite. Elle a besoin donc d'apaisement, de dialogue, du soutien de la métropole et sans doute aussi d'un changement des statuts", a estimé le député PS proche de Ségolène Royal.Selon lui, "la violence ne favorise que le repli sur soi, les extrêmes, la démagogie, le populisme"."La violence en général attire la violence et profite aux extrêmes, ce n'est ce que je peux souhaiter évidemment comme démocrate et comme républicain", a-t-il dit.