LEST.O.M.
TONNENT
Source : dépêche AFP diffusée le 5 mars
Malgré l'appel à la grève,
la Réunion se défend de "copier" la Guadeloupe
SAINT-DENIS-DE-LA REUNION (AFP) — La Réunion a annoncé à son tour jeudi une grève reconductible à compter de mardi, dans la foulée du conflit qui a paralysé la Guadeloupe 44 jours, mais le collectif qui mène le mouvement mise sur une sortie de crise beaucoup plus rapide.
"Je n'ai pas envie d'une situation à la guadeloupéenne avec des commerces fermés pendant des semaines et une économie en crise", a déclaré à l'AFP Jean-Pierre Rivière, secrétaire général de la CFDT et membre du collectif Cospar.
La grève reconductible décidée jeudi à l'issue de deux grandes manifestations qui ont rassemblé entre 35.000 personnes (syndicats) et 12.000 personnes (préfecture) n'est destinée, selon lui, qu'à "maintenir la pression en vue des négociations à venir", pas à "copier" la Guadeloupe.
Pour Jean-Hugues Ratenon, autre porte-parole du collectif, il est "prématuré" de se prononcer sur la suite du mouvement. "Au vu de la popularité de notre mot d'ordre, on ne pouvait arrêter comme ça dès ce soir. Mais ça ne veut pas dire qu'on prend modèle sur les Antilles".
Les membres du Cospar (Collectif des organisations syndicales, politiques et associatives de la Réunion) devaient se réunir à deux reprises vendredi pour faire le bilan de la grève de la veille et prévoir les actions à venir.
Mais ils ont déjà annoncé des "opérations coup de poing" contre les grandes surfaces. Elles ont commencé dès jeudi, des groupes de militants de la CGTR et de la CFDT faisant fermer plusieurs magasins, dont ceux appartenant au groupe antillais de Bernard Hayot. Ces actions se poursuivront jusqu'à mardi, a annoncé le Cospar.
En même temps, ses membres se sont félicités de "l'ouverture du dialogue social" par la préfecture, ainsi que des premières avancées obtenues: baisse du prix de la bouteille de gaz et de l'essence annoncées par le préfet, extension à la Réunion des mesures arrêtées aux Antilles, dont une aide de 100 euros de l'Etat pour les bas salaires et l'exonération des charges sociales pour la part qui serait versée par les entreprises.
Ces mesures figuraient parmi les 62 revendications du Cospar qui répondent, selon lui, à une situation économique et sociale particulièrement dégradée.
La Réunion est le département d'outre-mer le plus peuplé - 750.000 habitants - mais aussi celui qui détient le record de France du chômage, avec un taux de 24,2% (22,7% en Guadeloupe, 8,1% en métropole) malgré une croissance de l'économie plus de 4,4% en 2007, selon l'Insee.
L'inflation a été de 2,8% en 2008 dans l'île, contre 1% dans l'Hexagone. Les prix des denrées y sont nettement plus élevés, comme l'illustre la prime de 35% de vie chère perçue par les fonctionnaires.
Plus de la moitié (52%) de la population vit en dessous du seuil de pauvreté situé à moins de 690 euros par mois, contre 18% en métropole.
L'île détient aussi le record de France du nombre de Rmistes (64.000).
"Concrètement cela signifie pour la population la difficulté pour se nourrir, se loger, se déplacer, se soigner et donner la meilleure éducation à ses enfants", souligne le Cospar.
Ce qui explique, à ses yeux, "l'exaspération" de ses habitants et le succès de la journée qualifiée d'"historique" par le préfet de la Réunion lui-même.
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