LOFFENSIVEMASSIVE
DISRAËL
CONTRELEHAMAS
Source : lefigaro.fr en ligne le 13 janvier


«Trois heures de trêve par jour à Gaza,
c'est insuffisant»


Samuel Potier


Le ministre des Affaires étrangères Bernard Kouchner était l'invité du Talk Orange-Le Figaro mardi soir.


Ni optimiste, ni pessimiste, Bernard Kouchner. Face à la guerre qui continue de faire rage dans la bande de Gaza, le ministre français des Affaires étrangères implore toujours Israël et le Hamas à conclure «un cessez-le-feu permanent, durable, contrôlé». Il l'a redit lors du Talk Orange-Le Figaro, dont il était l'invité mardi soir : «Il faut que les tirs sur Israël et le trafic d'armes à Gaza cessent, et surtout qu'on lève le blocus de Gaza. C'est très contre-productif», insiste-t-il, en rappelant la frustration et la colère générées par un tel dispositif.

Bernard Kouchner, qui se félicite que la France ait été présente à la fois sur le terrain et à l'ONU pour arracher une résolution votée à la quasi-unanimité, estime qu'il faut en faire davantage. Exemple avec la trêve humanitaire de trois heures par jour : «c'est insuffisant, il faut l'étendre». Il regrette également que le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas «ne parle pas au Hamas», qui n'a certes pas voulu le rencontrer.


«Etre bloqué à Gaza, pas un avenir
pour un jeune Palestinien»

Interrogé sur la possibilité de nouer des contacts officiels avec le Hamas, le ministre pose des conditions non négociables : «Reconnaître l'existence d'Israël et les accords signés par l'OLP (Organisation de libération de la Palestine, Ndlr). De même, il renouvelle son souhait de la «création à côté d'Israël d'un Etat palestinien».
Le ministre des Affaires étrangères tient par ailleurs à garder le sens de la mesure vis-à-vis de tous les protagonistes. Pas question par exemple de comparer les talibans et les combattants du Hamas. «Les talibans veulent mettre le feu partout et installer un Etat islamique. Pour les Palestiniens, il n'en est rien. Etre bloqué dans la bande de Gaza, ce n'est pas un avenir pour un jeune Palestinien», souligne Bernard Kouchner, qui n'acceptera pas non plus une exportation du conflit en France, à travers les manifestations, «de façon mécanique et sans réflexion».

Un Bernard Kouchner qui a également décidé de ne plus s'exprimer sur l'affaire des factures au Gabon, révélée par Marianne2.fr. L'écrivain et enquêteur Pierre Péan s'apprête en effet à publier un livre le mettant en cause dans le recouvrement de factures dues par le Gabon à des sociétés de conseil qui lui seraient liées. Kouchner a répondu à cet article en dénonçant dans un communiqué «certaines allégations inexactes» et en affirmant se «réserver le droit d'engager des poursuites judiciaires». Sur le plateau du Talk, il a invité toute personne souhaitant lui poser des questions sur ce dossier à s'adresser à son avocat.