ETSESCONSEQUENCES
ENFRANCE
Source : lemonde.fr rubrique Débats/Décryptage
Note de la Rédaction de Diasporablog :
"Cette réaction à l'offensive de Gaza de la part d'un homme, juif, dont une bonne partie de sa famille a été déportée dans les camps de la mort est vive, peut-être même excessive, disprortionnée diront certains, mais elle ne peut laisser personne indifférent. Elle refait surgir à la surface, des tas de questions qu'on aurait préférer jamais se poser durant cette guerre. Ne jamais pouvoir faire l'amalgame entre l'extermination de 6 000 000 de juifs à la manière froide, calculée, inhumaine et industrielle et l'action militaire de Tsahal, même si,elle peut nous paraître brutale, et l'est à bien des égards, sanglante, mais répondant à d'autres actes tout aussi violents. Vouloir à tous prix faire la comparaison entre ces deux cas à 70 ans d'intervalle, c'est vouloir exonérer, absoudre de ses péchés, l'un des belligérents. C'est désigner, de façon partiale, sans discernement, qui est le méchant, qui est le bon, en mettant le méchant au banc de la société. Le méchant idéal.
Ce texte terrifiant de Jean-Moïse Braitberg incite le malaise. Il ne sera pas difficile de faire le glissement entre cette demande d'effacer la mémoire de ses pères du Mémorial de Yad Vashem et les vociférations des manifestants pro-hamas au cri d'"Israël = nazi, Israël assassin".
Cet acte exceptionel qui nous rend plein d'effroi doit nous interroger sur ce que nous avons fait de cette mémoire juive. Qui en a la charge? Qui en est maître? Comment se la partage-t-on? Seul, l'indiviu ou l'humanité tout entière? Et surtout, avons-nous su faire passer sur la Shoah le message qu'on a voulu faire passer aux générations suivante. Yad Vashem saura-t-il répondre à cet appel angoissant?
En faisant le lien entre Gaza et la déportation de ses descendants, l'auteur de cette prise de conscience remue avec profondeur sur toutes les plaies. Celles d''hier et celles d'aujoud'hui.
Et c'est là où le texte de Jean-Moïse Braitberg, paru dans le quotidien LE MONDE daté de demain, fait mal. Très mal. Fait froid dans le dos.
On en reste pas tout à fait indemne.
Bernard Koch
DEBATTONS
Effacez le nom de mon grand-père à Yad Vashem,
par Jean-Moïse Braitberg
Monsieur le Président de l'Etat d'Israël, je vous écris pour que vous interveniez auprès de qui de droit afin que l'on retire du Mémorial de Yad Vashem dédié à la mémoire des victimes juives du nazisme, le nom de mon grand-père, Moshe Brajtberg, gazé à Treblinka en 1943, ainsi que ceux des autres membres de ma famille morts en déportation dans différents camps nazis durant la seconde guerre mondiale. Je vous demande d'accéder à ma demande, monsieur le président, parce que ce qui s'est passé à Gaza, et plus généralement, le sort fait au peuple arabe de Palestine depuis soixante ans, disqualifie à mes yeux Israël comme centre de la mémoire du mal fait aux juifs, et donc à l'humanité tout entière.
Voyez-vous, depuis mon enfance, j'ai vécu dans l'entourage de survivants des camps de la mort. J'ai vu les numéros tatoués sur les bras, j'ai entendu le récit des tortures ; j'ai su les deuils impossibles et j'ai partagé leurs cauchemars.
Il fallait, m'a-t-on appris, que ces crimes plus jamais ne recommencent ; que plus jamais un homme, fort de son appartenance à une ethnie ou à une religion n'en méprise un autre, ne le bafoue dans ses droits les plus élémentaires qui sont une vie digne dans la sûreté, l'absence d'entraves, et la lumière, si lointaine soit-elle, d'un avenir de sérénité et de prospérité.
Or, monsieur le président, j'observe que malgré plusieurs dizaines de résolutions prises par la communauté internationale, malgré l'évidence criante de l'injustice faite au peuple palestinien depuis 1948, malgré les espoirs nés à Oslo et malgré la reconnaissance du droit des juifs israéliens à vivre dans la paix et la sécurité, maintes fois réaffirmés par l'Autorité palestinienne, les seules réponses apportées par les gouvernements successifs de votre pays ont été la violence, le sang versé, l'enfermement, les contrôles incessants, la colonisation, les spoliations.
Vous me direz, monsieur le président, qu'il est légitime, pour votre pays, de se défendre contre ceux qui lancent des roquettes sur Israël, ou contre les kamikazes qui emportent avec eux de nombreuses vies israéliennes innocentes. Ce à quoi je vous répondrai que mon sentiment d'humanité ne varie pas selon la citoyenneté des victimes.
Par contre, monsieur le président, vous dirigez les destinées d'un pays qui prétend, non seulement représenter les juifs dans leur ensemble, mais aussi la mémoire de ceux qui furent victimes du nazisme. C'est cela qui me concerne et m'est insupportable. En conservant au Mémorial de Yad Vashem, au coeur de l'Etat juif, le nom de mes proches, votre Etat retient prisonnière ma mémoire familiale derrière les barbelés du sionisme pour en faire l'otage d'une soi-disant autorité morale qui commet chaque jour l'abomination qu'est le déni de justice.
Alors, s'il vous plaît, retirez le nom de mon grand-père du sanctuaire dédié à la cruauté faite aux juifs afin qu'il ne justifie plus celle faite aux Palestiniens. Veuillez agréer, monsieur le président, l'assurance de ma respectueuse considération.
Jean-Moïse Braitberg
est écrivain.
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2 commentaires:
Cher Monsieur je suis déçu et triste de lire c'est ligne de cette homme ,je comprends ce qu'il ressens par rapport as son grand père et les membres assassinés par la cruauté nazi programmé par
un régime de crimin
els .Mais comparé a Israel vous me faites honte et même votre grand pere doit se retourné dans sa tombe .Vous devriez allé vivre a Sderot et la peut-être vous comprendrez .je ne vous salut pas.
sa soeur n'est pas exactement du même avis...
"Le journal Le Monde a publié le 28 janvier 2009 une lettre ouverte d'un "écrivain" qui demande que soit effacé le nom de son grand-père (qui est aussi le mien !) du mémorial Yad Vashem dédié aux victimes de la Shoah.
Non seulement je désapprouve cette requête abusive et instrumentaliste mais je pense qu'il est malhonnête de se présenter comme "écrivain" quand on est militant de l'UJFP (Union des Juifs françaix pour la paix), de surcroît responsable et qu'on se cache pour exprimer des opinions de son association pour donner du grain à moudre à tous ceux qui pensent "Même les Juifs désapprouvent l'action d'Israël" -ce qui n'est pas à mettre en doute- pour prendre parti aveuglément et, surtout, mettre de l'huile sur le feu d'un conflit déjà bien assez brûlant."
alice braitberg
http://fr.blog.360.yahoo.com/blog-QnEH6bQ5fqdUnjwwQpY-?cq=1&p=586
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