CAMPAGNE
ELECTORALE
AMERICAINE
Source : lesechos.fr en ligne le 8 octobre
LA CHRONIQUE DE FAVILLA
Obama, à moins que...
C'est l'avis général. A un petit mois de l'élection présidentielle américaine, Barack Obama est donné gagnant par l'ensemble des sondages avec une avance confortable dans les intentions de vote. Et ces prévisions sont confirmées par les résultats escomptés des Etats en balance, décisifs pour l'obtention d'une majorité qualifiée. Les principales explications de ce succès annoncé sont connues : sa campagne est dynamique, les médias la relayent, ses moyens financiers sont considérables, son programme semble plus crédible ; la crise, enfin et surtout, confère dans le débat une primauté à l'économie, qui est traditionnellement favorable aux candidats démocrates. Mais dans ces matières électorales, l'expérience montre qu'il est prudent de ne pas confondre les votes avec les intentions déclarées. C'est encore plus vrai dans cette élection pour toutes sortes de raisons, implicites ou inavouées.
Le positionnement du candidat, d'abord. Il capitalise un fort capital de sympathie, notamment auprès des cols blancs ; la crise de l'automobile peut même lui apporter quelques cols bleus, et ébrécher l'avantage jusqu'alors détenu chez eux par les républicains (Michigan) ; à moins que cette faveur des employés ne se paye d'un rejet plus vif de la part de l'Amérique profonde (la question est : combien de divisions ?). Ses soutiens financiers (Goldman Sachs est l'un de ses premiers contributeurs) et le plébiscite d'Hollywood le portent, à moins qu'ils ne deviennent un handicap à la première fausse manoeuvre.
Sa campagne, ensuite : on oublie un peu vite qu'il a dû triompher d'Hillary Clinton au prix d'une confrontation fertile en rudes coups ; il en reste des traces dans l'électorat démocrate. Les Clinton affichent que tout cela relève du passé... A moins qu'ils ne favorisent en sous-main de paresseux reports de voix parce que l'élection d'un démocrate jeune ne serait pas dans l'intérêt d'Hillary, candidate au coup d'après. L'identité du candidat, enfin : c'est à coup sûr son handicap potentiel le plus considérable, et le moins avoué par les sondés eux-mêmes, selon la même loi qui fait qu'en France les téléspectateurs déclarent leur flamme à Arte alors qu'ils regardent TF1. Pour sa malchance, le deuxième prénom d'Obama -Hussein - fait penser à un bon tiers des Américains qu'il est musulman, ce qui n'est pas un atout. Et sa couleur de peau, qu'on l'avoue ou non, est un signe distinctif qui lui vaut sans doute l'adhésion des 13 % de Noirs, mais peut faire douter de sa représentativité aux yeux des 87 % qui ne le sont pas. De cette question de couleur personne n'ose parler ouvertement, et c'est l'honneur de cette démocratie. Mais au dernier moment, aux portes de l'isoloir, elle pourrait jouer à la marge un rôle décisif chez l'électeur de base... Au total, Obama pourrait donc être élu conformément aux sondages... à moins que les non-dits prennent leur place dans les suffrages exprimés
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