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Source : cyberpresse.ca en ligne le 2 août
Tzipi Livni à la conquête d'Israël
Tzipi Livni, ambitieuse ministre des Affaires étrangères et numéro 2 du gouvernement, est la politicienne de l’heure en Israël.
Jooneed Khan
La Presse
Depuis l'annonce de la démission prochaine du premier ministre israélien, Ehoud Olmert, les projecteurs sont braqués sur Tzipi Livni, qui ne cache pas son désir de lui succéder. Cette avocate de formation est loin de faire l'unanimité dans son propre parti. Populaire et populiste, elle est néanmoins perçue comme une étoile montante de la politique israélienne.
Sur fond de désastre militaire au Liban et de corruption politique en Israël, Tzipi Livni, ministre des Affaires étrangères, est apparue comme «Mme Propre», étoile montante vers le sommet du pouvoir dans l'État juif.«Toute sa crédibilité venait de son air ordinaire, de sa voix et de son regard dénués d'ambition et de passion», écrit un chroniqueur sur ynetnews.com. Peu ont alors senti le besoin de la scruter à la loupe.Maintenant que Mme Livni, 50 ans, est favorite de la course à la succession du premier ministre Ehoud Olmert à la tête du parti Kadima, tout change. «Livni, leader ou mouton?» demandait mercredi une analyste du Jerusalem Post.Les premières questions ont en fait surgi l'an dernier quand la commission Winograd a blâmé Olmert, son ministre de la Défense et le chef de l'armée pour le fiasco de 2006 au Liban, «première défaite d'Israël», selon le Post.Tzipi Livni a alors émis ses premières étincelles d'ambition: elle a demandé à Olmert de démissionner. Sa fronde a échoué, mais les médias anglo-américains l'ont présentée comme une ancienne chasseuse de terroristes supérieurement intelligente.
Restaurer la confiance
«Qui donc est Tzipi Livni?» demandait le Post fin mars 2007. «Élue seulement en 1999 et évitant les médias, elle est la politicienne la plus populaire du pays, avec un tiers des préférences. Il faut qu'on en sache les raisons», écrivait-il.La télévision publique (Première Chaîne) a établi que Mme Livni avait été agente du Mossad de 1980 à 1984 mais que, au lieu de chasser des terroristes, elle occupait un appartement à Paris utilisé par les services israéliens.Elle exploite bien ce côté «ordinaire» de sa personnalité: «L'opinion ne fait plus confiance aux politiciens. Il faut restaurer cette confiance, a-t-elle dit mardi à la télévision.Je veux être première ministre pour corriger cela.»Née le 8 juillet 1958, avocate de formation, mariée à un comptable, Naftali Spitzer, et mère de deux garçons de 19 et 17 ans, Tzipi Livni, qui a été lieutenant dans l'armée, a un curriculum impeccable comme Israélienne: ses parents étaient actifs dans l'Irgoun, organisation clandestine contre le pouvoir colonial britannique en Palestine.
De la prison à la Knesset
Son père, Eitan, a été condamné à 15 ans de prison pour «terrorisme». Mais il a ensuite été élu trois fois à la Knesset. Sa mère, Sara, morte l'an dernier à 85 ans, a raconté qu'elle avait volé 35 000£ dans un train et en avait attaqué d'autres.
Entrée à la Knesset sous la bannière du Likoud en 1999 (après une défaite en 1996), Tzipi Livni accède dès 2001 au cabinet d'Ariel Sharon, où elle occupe plusieurs postes. Elle suit Sharon dans sa rupture avec le Likoud en 2005 pour former le Kadima et retirer Israël de la bande de Gaza; elle entre aux Affaires étrangères. Après l'attaque cérébrale de Sharon, elle devient numéro 2 de Kadima et vice-première ministre d'Olmert, tout en restant aux Affaires étrangères.Anshel Pfeffer, du Post, l'a décrite comme «une princesse au sang bleu du Likoud». Elle n'a toutefois fait ni la résistance ni la guerre, elle n'a pas écrit de grand livre et elle n'a pas de grande vision, note Eitan Haber sur ynetnews.com.Elle a affronté Olmert avant l'annonce de son retrait mardi, affirmant: «S'il est candidat aux primaires du parti, je le battrai.» Olmert l'a traitée de traîtresse et de menteuse, et il a ajouté: «Je crains pour l'avenir d'Israël si Livni arrive au pouvoir. Elle est incapable de prendre des décisions et elle est influençable.»
Le plus dur est à venir
Pour elle, le plus dur est à venir. Aux primaires de Kadima, auxquelles prennent part les 50 000 membres du parti le 17 septembre, Shaul Mofaz, 60 ans, ex-chef d'état-major et actuel ministre des Transports, se dessine comme son principal rival.Ce faucon originaire de l'Iran, qu'il parle ouvertement d'attaquer, a le soutien de l'appareil du parti. Selon un sondage publié jeudi dans le quotidien Yediot Ahronot, il talonne Livni avec 33% d'appuis chez les membres (elle en reçoit 38%).Il y a au moins deux autres candidats. Le gagnant doit réunir 40% des suffrages, faute de quoi un second tour aura lieu le 24 septembreLe Kadima n'a que 29 des 120 sièges de la Knesset et gouverne grâce à une vaste coalition. Il n'est pas sûr que le prochain chef de Kadima forme une autre majorité, ce qui entraînera des législatives anticipées, où le favori des sondages est l'ancien premier ministre Benyamin Netanyahou, du Likoud.
D'après Jerusalem Post, Ynetnews, BBC, Times, A7fr.net, Agence France-Presse, Reuters,
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