"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

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Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

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Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

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CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

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Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE
de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

samedi, août 23, 2008

CAMPAGNE
ELECTORALE
AMERICAINE
Source : lefigaro.fr en ligne e 23 août


Pourquoi je souhaite la victoire d'Obama


La chronique d'Alexandre Adler du 23 août



A la veille de la convention démocrate, qui devrait permettre à Barack Obama de reprendre en main une campagne électorale - elle a donné tout récemment quelques signes de faiblesse -, il est peut-être temps de poser le problème Obama dans toute son ampleur.
Les vingt dernières années ont vu, aux États-Unis, l'ascension d'une élite noire tout à fait remarquable qui a montré qu'elle n'avait plus le moindre complexe d'infériorité. Tour à tour, de grandes sociétés ont vu des présidents noirs accéder à leur direction, sans heurts ni psychodrames : Merrill Lynch, Citigroup, au moins jusqu'à la période récente, Time-Warner-AOL dans le domaine de la communication, et American Express n'ont pas eu à pâtir de leurs PDG afro-américains. Deux personnalités d'exception, le général Colin Powell et aujourd'hui Condoleezza Rice se sont succédé à la tête de la diplomatie américaine, et ont remporté des succès incontestables.
Si j'étais un électeur américain, je ferais une campagne enthousiaste pour l'élection de Mme Rice à la Maison-Blanche. La nature des choses veut malheureusement que ce ne soit pas elle, mais le sénateur de l'Illinois, Barack Obama, qui peut aujourd'hui devenir le premier président noir des États-Unis.

Ici commence le dilemme : malgré les inévitables ajustements et concessions à l'électorat centriste encore indécis, il apparaît clairement qu'Obama provient de la gauche la plus fermée, la plus idéologique et parfois même la plus dangereuse du Parti démocrate. Les anecdotes qui ont égrené son duel avec Hillary Clinton n'ont d'autre intérêt que de montrer qu'Obama partage, initialement au moins, les préjugés et les aveuglements de la gauche américaine, sans effort réel de s'en distancer, moins encore d'effectuer sur l'opinion publique une pédagogie salutaire.
Obama est favorable à un protectionnisme renforcé qui perturberait les relations avec la Chine et ferait exploser le marché commun avec le Canada et le Mexique. Obama demeure partisan d'un retrait unilatéral non négocié de l'Irak au moment même où la situation sur le terrain commence pourtant à s'améliorer spectaculairement. Il a été également partisan d'une négociation inconditionnelle avec le régime iranien tel qu'il est, et très probablement avec le Hamas palestinien. Son manque d'intérêt pour l'Europe et pour l'Asie est patent et ses prises de position n'excèdent guère les déclarations habituelles et ronronnantes en faveur des droits de l'homme et d'une diplomatie américaine rectifiée. Plus grave encore, la présence à ses côtés de l'ancien secrétaire d'État, Zbigniew Brzegzinski, qui s'est illustré récemment en saluant chaleureusement le pamphlet violemment anti-israélien de Walt Emearsheimear qui, rappelons-le, accuse le lobby juif d'avoir influencé négativement toute la politique américaine au Moyen-Orient. J'ajoute même que les déclarations excessivement sionistes du candidat lors de sa visite en Israël et excessivement bellicistes s'agissant du Pakistan et de l'Afghanistan - trop extrêmes pour être sincères - ne donnent pas le sentiment d'une nouvelle réflexion du candidat, mais de l'opportunisme le plus débridé.

Malgré tout cela, et, de surcroît, malgré la grande estime que m'inspire John McCain, je souhaite pour trois ordres de raison une victoire d'Obama. D'abord et avant tout, parce qu'en élisant un président noir, bon ou mauvais, l'Amérique pourrait réussir sur son corps politique un véritable exorcisme ô combien nécessaire. Pour une fois d'accord avec la redoutable Michelle Obama, je pense qu'en effet les Afro-Américains seront en masse enfin fiers de leur pays et que l'intégration tant espérée aura fait un bond décisif et irréversible. Ensuite, parce que l'alternance doit jouer : dans une démocratie, les partis doivent se succéder au pouvoir, et tout particulièrement aujourd'hui, où le modèle économique instauré par Reagan a perdu l'essentiel de ses justifications. Le retour des démocrates signifierait la pacification indispensable de la société américaine aujourd'hui polarisée entre une richesse extrême et des classes moyennes un peu appauvries. J'ose à peine avancer la troisième raison, un peu perverse.
La petite éclipse de l'influence américaine que la présidence Obama (tout comme, d'ailleurs, celle de Clinton auparavant) risquerait de provoquer, serait aussi une opportunité inespérée pour que l'Europe assume enfin ses responsabilités d'adulte, exactement comme a pu le faire, dans la crise géorgienne, Nicolas Sarkozy, qui a su profiter de l'inaction de l'Administration Bush paralysée entre deux tendances opposées.
Je ne crois pas qu'Obama assurera une renaissance de l'Amérique sur tous les fronts, mais je suis sûr qu'il provoquera en retour un ressaisissement de l'Europe et un rapprochement de celle-ci avec la Russie. De toutes les raisons d'espérer la victoire des démocrates, celle-ci est peut-être la moins avouable, mais ce n'est pas la moindre.



NOTE DE LA REDACTION DE DIASPORABLOG :

"Même si son observation de la situation actuelle de la présidentielle américaine équivaut, en réalité, à un "non, mais", le point de vue d'Alexandre Adler ne manque pas, si on veut bien le lire de prêt, d'un certain intérêt en réalité.
Bien sur, les divergences qui séparent l'observateur politique du candidat démocrate sont nobreuses et assez profondes. Elles auraient pu le dissuader de prendre, comme il vient de le faire, dans sa chronique du Figaro, daté d'aujourd'hui, une position somme toute favorable, malgré les apparences et les chemins tortueux qu'elle emprunte pour le dire. Ce "vote" par procuration en faveur d'Obama est d'autant plus surprenant que les positions, qui lui ont été suffisament disputées, de ralliement au camp Bush qu'il a prises ces derniers temps et ces visions "angéliques" à l'égard de l'Iran, l'inclinerait plutôt à rejoindre les militants de la cause du républicain Mc Cain. Non, Alexandre Adler, une fois de plus, déconcerte, trompe ses ennemis en décidant de courrrir, contre toute attente, après la victoire présumée du candidat démocrate. Pressent-il cette victoire? En tout cas, il voit en cette victoire, trois élèments, au moins, de se réjouir. Elle serait, selon la victoire de l'intégration dont bénéficierait les Noirs américains, la vitalité d'une démocratie et une Amérique qui permettrait aux Européens de reprendre le dessus sur certains problèmes, conflits, qui se posent à travers le monde. Bien maigre consolation pour donner à cette candidature toute sa caution.

Ce petit pas en avant, si timide soit-il, n'est pas non plus, complètement anodin. Il ouvre vraisemblement une brêche, lance un ballon d'essai. Alexandre Adler, juif de culture, fort connu et apprécié de la comunauté juive, celui qui, certainement, à ce jour, compte le plus grand nombre d'invitations à des conférences dans le circuit communautaire. L'une des radios juives lui a, cette année, offert le micro le dimanche en début d'après-midi pour raconter lHistoire du peuple juif et faire le portrait de quelques uns de ses personnages.

Prudente certes, cette prise de position, -la première d'un leader de l'intelligentsia juive en France- va toutefois, faisons-en le pari, susciter bien des débats au sein de la communauté juive française qui voit en Barack Obama un épouvantail, le moins bon des candidats à la Maison-Blanche, pour les Juifs et craint, s'il est élu, un recul des Etats-unis face au conflit israélo-palestinien et une désolidarisation d'Israël.
De l'inquiétude, de la suspection, des doutes donc traversent cette comunauté très peu préparer à l'éventualité d'une présidence américaine qui serait représentée par un Barack Obama.

Cette éventualité qui est, pour cette communauté déclinante, un véritable défi devant sa façon d'affronter les réalités du monde.



Bernard Koch




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