CAMPAGNE
ELECTORALE
AMERICAINE
Source : investir.fr en ligne le 23 août
Une campagne électorale qui s’annonce rude
pour Barack Obama
Heureuse coïncidence du calendrier estival, le grand spectacle olympique vient de s’achever à Pékin alors que s’ouvre aux Etats-Unis la Convention nationale du Parti démocrate à Denver, Colorado, comme pour laisser la place à l’autre événement mondialisé de l’année : l’élection du prochain président des Etats-Unis d’Amérique. Certes, et comme les JO, cela se passe tous les quatre ans, mais chacun sent que cette année électorale a quelque chose d’exceptionnel.
Pas seulement parce que, pour la première fois depuis 1928, on ne verra pas un « sortant » - président ou vice-président - affronter un challenger, pas seulement, non plus, parce que les deux candidats en passe d’être désignés par leurs conventions respectives étaient, l’un et l’autre, des outsiders dans leurs partis. Le temps passe vite et on a pu oublier qu’à l’automne de 2007 les « experts » tenaient quasiment pour acquis, sondages à l’appui, que le duel final opposerait le 4 novembre 2008 deux New-Yorkais, l’ancien maire républicain Rudolph Giuliani et la sénatrice démocrate Hillary Clinton.
La semaine qui s’ouvre sera celle de Barack Obama, culminant avec son discours de candidat le 27 août, dans un stade de 75.000 places, à l’issue de la Convention démocrate. Le tour de John McCain viendra la semaine suivante, après quoi s’ouvrira la campagne officielle. Mais c’est évidemment Obama qui concentre l’attention du monde et focalise celle de ses concitoyens. Quel que soit l’avenir, cette année électorale porte sa marque.
Si Barack Obama est élu, il sera, nul ne l’ignore, le premier président noir des Etats-Unis. Ce n’est pas rien mais ce trait identitaire n’est qu’un élément dans le parcours souvent qualifié d’« improbable » par l’intéressé, dont il a fait le cœur de son message et autour duquel il a réussi une mobilisation populaire sans précédent connu. Métis et cosmopolite, par ses origines et son éducation, il propose à ses concitoyens une Amérique à son image pour la concilier à l’intérieur et la réconcilier avec le monde. Sa carrière politique est courte, mais son histoire est longue. Il l’a exposée en deux livres et d’innombrables discours pour offrir une vision plutôt qu’un programme ou une doctrine. Il se veut l’exemple de ce qu’il propose. Ce qu’il a accompli est pour lui la preuve que l’improbable est possible : « Yes, we can » est devenu son slogan de campagne avec deux mots clés : changement, espoir. Il y croit car il entend les incarner. Ce fut l’équation gagnante des primaires démocrates. Reste à prouver à l’ensemble du pays qu’il n’est pas seulement un candidat exceptionnel mais un président crédible au nom de Barack Hussein Obama.
Cela résonne visiblement comme une provocation insupportable dans les rangs de la droite conservatrice américaine. Au fil des blogs, relayés par diverses publications, on « apprend » en vrac qu’Obama a falsifié son acte de naissance pour masquer qu’il serait né au Kenya, et donc inéligible, qu’il a été l’élève d’une école islamiste en Indonésie, qu’il a fréquenté un vieux poète noir communiste quand il était adolescent à Hawaï, que, chrétien affiché, il est en vérité musulman, qu’il aurait des penchants fascistes, voire nazis, mais aussi qu’il s’est toujours conduit en extrémiste gauchiste, sans oublier les allusions à son père « polygame alcoolique », autant de rumeurs démultipliées à l’infini sur l’Internet. Un livre tout juste publié par un certain Jerome R. Corsi sous le titre The Obama Nation en reprend quelques-unes à son compte.
Entre mensonges grossiers ou propos déformés, les attaques se répètent en boucle. A défaut d’enrichir le débat politique, elles donnent la mesure de ce à quoi pourraient ressembler les deux mois de campagne à venir. Ils s’annoncent rudes.
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