PASSERELLE
Source : lemonde.fr via l'Agence Reuters
en ligne le 12 juin
Violents combats
au camp de Nahr al Bared au Liban
par Nazih Siddiq
NAHR AL BARED, Liban (Reuters) - Le camp de réfugiés palestiniens de Nahr al Bared, dans le nord du Liban, a été le théâtre mardi de combats particulièrement violents entre l'armée libanaise et les islamistes du Fatah al Islam.
D'après des témoins, l'armée libanaise a pilonné plus particulièrement l'entrée nord du camp, à l'intérieur duquel des incendies se sont déclarés. Les activistes du Fatah al Islam ont pour leur part tiré des roquettes en direction de positions de l'armée sur une colline voisine.
Selon une source militaire, qui avait précédemment fait état d'une progression de l'armée, cette dernière s'est emparée d'une position importante du Fatah al Islam du côté où le camp borde la côte. Les militaires, pris pour cibles par des tireurs embusqués, ont subi de lourdes pertes.
"Ils bombardent au hasard les civils. Ma cousine est étendue morte devant moi et je ne peux pas la déplacer", s'est écrié un Palestinien dans le camp, interrogé par Reuters.
"L'armée bombarde des civils, des enfants. Je n'ai pas quitté le camp car où puis-je aller (...) Vivre dans la rue? Nous ne laissons pas les activistes passer dans nos rues, nous avons bloqué les ruelles", a ajouté cet habitant du camp.
Le face-à-face entre l'armée libanaise et les extrémistes islamistes est entré dimanche dans sa quatrième semaine.
ONZE MILITAIRES TUÉS DURANT LE WEEK-END
Au moins 136 personnes, dont 60 militaires, ont péri dans ces affrontements, les pires au Liban dans un conflit interne depuis la guerre civile de 1975-1990. Onze militaires ont été tués et plus d'une centaine ont été blessés au cours du seul week-end.
Les combats se concentrent à la périphérie de Nahr al Bared, l'armée libanaise n'étant pas autorisée à pénétrer dans les camps de réfugiés palestiniens depuis un accord conclu en 1969.
Nahr al Bared abritait environ 40.000 réfugiés avant le début des combats le 20 mai. Plusieurs milliers d'entre eux ont fui et les organisations humanitaires peinent à évacuer les habitants pris au piège des affrontements.
Deux bénévoles de la Croix-Rouge libanaise tués lundi devaient être enterrés dans la journée.
L'armée impute au Fatah al Islam la responsabilité de ces combats. Elle accuse les islamistes d'avoir attaqué des positions militaires près du camp et dans la ville voisine de Tripoli.
Le Fatah al Islam affirme riposter en situation de légitime défense et a exclu toute reddition malgré la médiation de dignitaires musulmans palestiniens et libanais.
Après avoir dirigé des efforts de médiation, Fathi Yakan, chef du Front de l'Action islamique, a déclaré que son groupe avait renoncé à négocié avec le Fatah al Islam, tandis que des groupes palestiniens poursuivent leurs efforts.
"Ou bien ils se rendent, ou bien l'armée resserrera son étau sur eux. Il n'y a pas d'autre option. L'armée ne peut pas se replier après les pertes qu'elle a subies. Je crois que nous sommes dans une impasse", a dit Yakan.
Ces combats ont accru l'instabilité au Liban, déjà paralysé depuis novembre par une crise politique entre la majorité parlementaire et l'opposition jugée proche de la Syrie.
Des affrontements sont survenus la semaine dernière dans le plus grand camp de réfugiés palestiniens, Aïn al Hiloueh, et des attentats à la bombe ont été commis à Beyrouth et dans sa périphérie depuis le 20 mai. Pour visualiser le Desk il faut avoir un navigateur qui affiche des frames. Le document dans cet frame se trouve ici.
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