PASSERELLE
Source : lemonde.fr via l'Agence Reuters
en ligne le 11 juin à 20h 22
Le bureau d'Ismaïl Haniyeh attaqué
malgré la trêve à Gaza
par Nidal al Moughrabi
GAZA (Reuters) - Le bureau du Premier ministre palestinien Ismaïl Haniyeh à Gaza a été pris pour cible lundi après-midi par des hommes armés, quatre heures après l'entrée en vigueur théorique d'un nouveau cessez-le-feu conclu sous les auspices de l'Egypte.
Haniyeh, membre du Hamas, était en réunion avec plusieurs de ses ministres lorsque le bâtiment a essuyé des tirs, a déclaré un témoin qui a mis en cause des hommes du Fatah postés sur le toit d'un immeuble voisin. Il n'y a pas eu de victime mais la réunion ministérielle a été suspendue.
Les combats de la journée entre les partisans du Hamas et ceux du Fatah du président Mahmoud Abbas ont fait six morts à travers le territoire.
Un garde du corps d'un officier des services de renseignement du Fatah a tout d'abord été tué dans une fusillade.
En représailles, les proches de la victime ont attaqué un hôpital contrôlé par la Force exécutive du Hamas à Beït Hanoun, dans le nord du territoire.
Lors des affrontements à l'intérieur et autour de l'hôpital, un membre de la Force exécutive, deux combattants du Fatah et une personne non identifiée ont été tués, et 19 autres personnes blessées, ont rapporté des témoins.
Lors d'une autre fusillade, des hommes du Hamas ont tué un militant du Fatah dans un camp de réfugiés près de la ville de Gaza.
Dans la ville même de Gaza, des hommes armés ont attaqué une mosquée, a rapporté le Hamas.
La trêve devait entrer en vigueur à 11h00 (08h00 GMT) mais quelques minutes plus tard des tirs nourris visaient déjà les bureaux du ministre des Sports, Bassem Naïm, membre du Hamas.
EXAMENS DE FIN D'ANNÉE
Le ministre, indemne, a été escorté hors du bâtiment, a déclaré l'un de ses conseillers, Ahmed Mhessen, qui a accusé des militants du Fatah.
"Ils ont ouvert le feu sur l'immeuble et les bureaux du ministre", a-t-il dit en dénonçant une "tentative d'assassinat".
Un responsable du Fatah a réfuté ces accusations et a accusé le Hamas de mensonge, affirmant que c'était les militants islamistes qui "tiraient un peu partout à Gaza".
C'est la première fois que des membres du gouvernement sont pris pour cibles depuis la difficile formation du cabinet d'union nationale en mars dernier entre les deux principales factions palestiniennes.
Peu avant l'entrée en vigueur officielle du cessez-le-feu, une roquette avait été tirée sur un poste de police et les principaux carrefours de Gaza étaient toujours bloqués par les activistes des deux bords, en violation des accords conclus.
La nouvelle trêve visait notamment à permettre aux 70.000 étudiants de la bande de Gaza de passer normalement leurs examens de fin d'année.
"Ces affrontements sont regrettables et néfastes", a dit Abbas à Ramallah, en Cisjordanie, où les examens se déroulaient normalement. "Le Fatah et le Hamas tâchent d'y mettre fin", a-t-il ajouté.
Les combats interpalestiniens du week-end à Gaza ont été les pires depuis la trêve proclamée il y a plus d'un mois dans les territoires. Parmi les victimes figure un religieux musulman, sympathisant du Hamas, poussé hors de chez lui et abattu de plusieurs balles dans la rue après la mort d'un membre du Fatah, touché par des tirs avant d'être précipité du haut d'un immeuble dans la ville de Gaza.
Ces combats fratricides ont fait plus de 620 morts depuis la victoire du Hamas aux élections législatives de janvier 2006.
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