"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

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Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

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Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

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CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions
Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE
de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

dimanche, janvier 07, 2007

MéDiAtIc

Nous reprenons un texte de Sylvain Attal, journaliste sur la nouvelle chaîne "tout-info", France 24 et un des tous premiers de notre profession à avoir créer son propre blog http://www.sylvainattal.blogspot.com/*, rapidement devenu un blog de référence pour la clarté de ses observations sur l'actualité.

Dans ce texte qu'a publié le quotidien LE MONDE dans son numéro daté du 6 janvier, Sylvain Attal répond aux interrogations de son ancien "Patron", Jean-Pierre Elkabbach qui préside, aujourd'hui les destinées d'Europe 1, sur l'avenir du journalisme à l'ère du Web. Plus qu'"une révolution, assure le journaliste-bloggueur, le web oblige les journalistes à se remettre en question", faisant un parallèle avec l'explosion des radios "libres" dans les années 80.

La position de diasporablogj rejoint sans peine celle de notre confrère.

Nous ajouterons qu'une fois de plus sur ce sujet, comme sur bien d'autres , la France reste ankylosée, gagnée par sa frilosité face à la modernité et aux mutations technologiques et industrielles. La peur de voir s'effondrer ses vieilles lunes, ses idées reçues. Comme on l'a vu lors de la crise du CPE au début de 2006, la France a cette incroyable difficulté à passer le cap des réformes, à faire bouger ses limites, à accepter les changements, ou même à réaménager les acquis.

Une spécifité bien française, une de plus, qu'il serait utile de reconsidérer, de crainte de voir ce pays s'enfoncer dans une sorte de négativisme défensif qui l'enfermerait à tout jamais dans son vieux conservatisme.

Question d'urgence!

Bernard Koch





"Dans vos colonnes, Jean-Pierre Elkabbach s'inquiète de l'avenir du métier de journaliste à l'ère du web participatif. Il a raison. Mais la solution ne saurait se trouver dans une appellation journalistique contrôlée (par qui?). Le web 2.0 n'est pas une déontologie c'est un outil qui a déjà tout changé. Qu'on le veuille ou non, le temps où une petite élite journalistique décidait de ce qui se dit et ne se dit pas et de qui a le droit de le dire est déjà révolu.

Sur le net rien n'est jamais définitif. Tout est soumis à la critique en temps réel. Les citoyens ne veulent plus, par exemple qu'on leur dise qui a ou non les qualités requises pour être candidat aux élections.L'une des raisons pour lesquelles la France compte un tel nombre de blogs- et probablement davantage qu'aux Etats-Unis si on le rapporte au nombre d'habitants- s'explique par la déception des citoyens dans les medias "dominants". Les internautes ont parfaitement compris que la concentration capitalistique dans le monde des medias, peut-être nécessaire sur un plan économique, n'a pas favorisé la liberté d'expression. Les journalistes sont encore trop dépendants du monde politique dans leur plan de carrière.

Il y a encore beaucoup de sujets qu'il n'est pas recommandé d'aborder si l'on ne veut pas tomber en disgrâce. Voyez le nombre de journalistes reconnus qui ont trouvé refuge dans leur blog. Voyez aussi tous ceux qui estiment qu'il n'y a que sur leur blog qu'ils peuvent dire réellement ce qu'ils pensent. Davantage que d'une "évolution" du journalisme, il s'agit plutôt d'un retour aux sources, avec des moyens artisanaux. Les blogs permettent pour un coût quasi nul de s'adresser à un large public devant lequel notre responsabilité personnelle est engagée.Sur internet, comme chacun le sait le "pire" côtoie le meilleur. Mais après tout ce n'est pas le privilège des blogs! A terme les réputations, bonnes ou mauvaises, redistribueront les cartes aussi sur internet.En principe, nous autres journalistes ne publions rien qui n'ait été préalablement vérifié et recoupé. On sait bien qu'en réalité beaucoup d'informations tronquées ou fausses sont diffusées dans les journaux, à la radio ou à la télévision. Pire. Il y a certains sujets sensibles politiquement sur lesquels les medias français n'enquêtent pas, ou pas assez, alors même qu'eux seuls en auraient les moyens.

D'une certaine façon, il s'agit d'une nouvelle "trahison des clercs". Il faut parfois aller chercher dans des journaux étrangers des informations sur notre propre vie politique! C'est ce que le public reproche aux journalistes français, en se tournant vers internet ou il a l'impression qu'en tout cas même s'il peut être abusé, on ne lui cache rien. A lui d'apprendre à faire le tri, ou à qui s'adresser pour l'aider à le faire.Prenons deux exemples "limites" du défi qui est lancé aux journalistes:Les internautes sont particulièrement friands des théories conspirationnistes sur les événements du 11 septembre 2001. Ces thèses sont particulièrement perverses et difficiles à contester. Aucun journaliste sérieux ne peut les cautionner. Mais exciper de sa qualité et de sa déontologie journalistique ne suffit pas. A terme il faut parier sur l'intelligence et ne pas donner l'impression de vouloir cacher quelque chose.Deuxième exemple: les images de la pendaison de Saddam Hussein tournées sur un téléphone portable et diffusées sur internet. L'accession du grand public aux nouvelles technologies a rendu caduc le débat déontologique sur les images que l'on peut montrer ou pas. Mieux: ces images, en montrant cette exécution sous son véritable jour, ont dit la vérité et découragé toute tentative d'écrire une version officielle. Mais ces images ne rendent pas superflues une enquête journalistique sur les circonstances de la pendaison, chose qui n'est pas à la portée de n'importe quel blogueur propriétaire d'un téléphone mobile.Prenons, enfin, l'argument de la gratuité. Il a déjà été utilisé contre la presse gratuite. Elle était censée constituer une concurrence déloyale aux "vrais" journalistes. Or il est prouvé qu'elle a attiré un nouveau lectorat. Certes tout ce qui est de bonne qualité à un coût. Mais c'est aux diffuseurs de rendre solvable la demande d'information. Après tout, il n'est pas nécessaire de payer avant de pouvoir écouter la radio!

La publicité est un moyen détourné de faire payer l'élaboration de l'information par le consommateur.Comme les radios "libres" dans les années 80, le web 2.0 est en train d'obliger les journalistes à se remettre en question. Et tant mieux.Il est illusoire de prétendre arrêter ce mouvement, comme il est vain de vouloir stopper la mondialisation économique. Est-ce qu'on arrête le courant avec ses mains? Il vaut mieux apprendre à nager!"


Sylvain ATTAL

*http://www.sylvainattal.blogspot.com/
est en lien sur diasporablogj

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