PASSERELLE
Source : liberation.fr
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Titre de la rédaction
de Diasporablogj :
" Bernard Kouchner ne sera pas
a la tête de l'Organisation Mondiale de la Santé :
échec de la diplomatie française"
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OMS : Kouchner
recalé car trop français
Ils n'en revenaient pas. Bernard Kouchner et toute son équipe sont restés longtemps enfermés dans leur chambre d'hôtel à Genève, lundi après-midi, pour essayer de comprendre cette Berezina diplomatique. Contre toute attente, le plus connu des médecins français que le magazine Time fait figurer cette semaine parmi les «60 héros mondiaux de ces soixante dernières années» venait d'être expulsé de la short list des cinq noms retenus pour devenir le futur directeur général de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), dont l'élection est prévue aujourd'hui.
Campagne active
C'est un désaveu. Mais surtout une éviction qui signe le recul de l'influence diplomatique de la France dans les instances internationales. «En matière de coopération sur la santé, la France met pourtant beaucoup d'argent, tant en bilatéral qu'en multilatéral. Pourtant, nous n'avons pas réussi à convaincre. D'autres pays s'imposent», notait hier, amer, un diplomate. Aux yeux de nombreux observateurs, Kouchner avait pourtant mené une campagne active. Certes, il avait commencé à se battre tardivement le ministre des Affaires étrangères Philippe Douste-Blazy ayant caressé jusqu'au dernier moment l'idée de se présenter lui-même , mais Kouchner était l'un des rares candidats à vouloir faire évoluer l'OMS. Une urgence, car l'organisation va mal, embourbée dans un fonctionnement bureaucratique, avec des directions régionales qui ont tout pouvoir.
Est-ce la peur du changement qui a conduit le conseil exécutif de l'OMS à se montrer si prudent ? En tout cas, celui-ci a donné l'avantage aux candidats qui connaissent l'organisation de l'intérieur. Parmi les cinq retenus, trois travaillent en son sein : le Koweïtien Kazem Behbehani, sous-directeur général, la Chinoise Margaret Chan, sous-directrice générale chargée des maladies transmissibles, et le Japonais Shigeru Omi, directeur régional pour le Pacifique occidental. A ceux-ci il faut ajouter le Mexicain Julio Frenk, qui a été directeur exécutif de l'OMS avant de prendre à Mexico le portefeuille de la Santé, et l'actuelle ministre espagnole de la Santé Elena Salgado. Lors de ce premier tour, le score de Kouchner a été très faible : 8 voix sur 34. Des pays d'ordinaire «amis», tels ceux de l'Afrique subsaharienne, n'ont pas voté pour lui. Quelques jours auparavant, il est vrai, s'était tenu un sommet Chine-Afrique, et ce n'est sûrement pas un hasard si la candidate chinoise Margaret Chan est arrivée largement en tête.
Tripatouillages.
Une défaite n'arrivant jamais seule, la semaine dernière, le Pr Michel Kazatchkine n'a pu être élu directeur du Fonds mondial de lutte contre le sida, la malaria et la tuberculose. Alors qu'il avait recueilli 16 voix sur 20. Des pays comme la Chine ou le Mexique s'y sont opposés. Faute d'accord, l'élection a été repoussée de quelques mois : un délai «catastrophique», aux yeux de certains, car le Fonds va continuer avec son ex-directeur, Richard Feacham, dont un rapport révélait récemment des tripatouillages financiers.
Eric Favereau
Revue de presse, panorama du monde, blog de lutte contre l'antisémitisme et le racisme, ouvert au dialogue, l'autre image d'Israël, la culture juive à la rencontre de toutes les cultures, le monde juif tel qu'il est.
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