DU COTE...
D'AILLEURS
Nous poursuivons la publication l'étude de l'historien mauritanien Ibrahima ABOU SALL consacrée aux relations de Saddam Hussein avec les mouvements islamiques mauritaniens.
...A partir de 1979-80, Saddam HUSSAYN mit à disposition du Système Bîdhân des moyens pour renforcer sa domination et avec une arabisation plus affichée :
* Moyens financiers à l'Etat et au parti Baas bîdân que son ambassade va aider à mieux se structurer (organisation, moyens financiers, infiltration au sein de l'armée mauritanienne après que leurs éléments eussent été formés en Mauritanie, mais surtout en Irak) ;
* Une télévision avec 90% des émissions en arabe ;
* projets économiques, avec notamment les campagnes contre l'Organisation pour la mise en valeur du Sénégal (O.M.V.S.) que la Mauritanie devait quitter ; d'où la campagne menée par les Baassistes durant le second semestre 1979 afin que le pays quitte cette organisation internationale africaine. En contrepartie, le gouvernement de Saddam HUSSAYN avait proposé de confisquer les terres du Delta du Sénégal (entre Rooso et NJaago) afin d'y aménager des terres agricoles au profit de familles bîdân. Echec de cette tendance face aux menaces du gouvernement de Léopold SENGHOR de remettre en cause les clauses de l'O.M.V.S. et du modus vivendi sur la frontière entre le Sénégal et la Mauritanie. Il faut rappeler que jusqu'à aujourd'hui, le Sénégal n’a jamais reconnu du point de vue politique et du point de vue juridique, sa frontière avec la Mauritanie.
Cependant, depuis 1983, comme sur les terres du Kurdistan irakien sous le régime raciste arabe de Saddam, l’ordonnance n°83 127 du 5 juin 1983 portant réorganisation foncière et domaniale qui avait été promulguée par le gouvernement pro-bassiste et chauvin arabo-berbère du Colonel Mohamed Khouna Wul HAYDALLAH permet à des centaines familles bîdhân de s’installer dans la vallée du Sénégal pour confisquer impunément des terres des parentèles waalo-waalo, fuutaqnkoove et sooninko pour mener de l’agro business en y faisant travailler leurs Hrâtîn et leurs esclaves.
* Formation de cadres exclusivement bîdhân en Irak. Entre 1980 et 1983, des avions charters irakiens sont venus prendre des Bîdhân pour les former en Irak. La plupart n’avaient jamais été scolarisés. On a vu des plantons de La Poste nationale, de simples agents de la Santé, de simples agents des Douanes revenir quelques années plus tard avec des diplômes de médecins, d’ingénieurs, d’inspecteurs des Postes, des sous-officiers de l’armée pour investir les administrations civiles et militaires du pays. Evidemment avec la bénédiction du Système Bîdhân. De ces formations, certains théoriciens de l’arabisation pensaient que c’était une phase indispensable. Selon eux, Il fallait passer par cette étape de formation populaire, de formation de base avant d’attendre celle dite de formation qualitative permettant la création en place d’élites techniques, administratives civiles et militaires pouvant gérer de manière plus efficace cette Mauritanie arabe et bîdhân.
Le culte de la personnalité
En Mauritanie, un culte de la personnalité était entretenu en faveur de Saddam par son ambassade à Nouakchott. Celle-ci s'appuyait sur le mouvement des Baassistes. Il arrivait que ces agents fréquentent les autobus pour faire sa propagande. Certains n'hésitaient pas à fréquenter des maternités pour proposer à des nouvelles accouchées de donner à leurs nouveaux-nés le prénom «Saddam». Des femmes bîdân et Hrâtîn acceptèrent cette proposition en échange de l’argent.
Evidemment, les Haal Pulaar’en, les Wolof et les Sooninko, les Bamana refusaient ces offres.
Cette même ambassade aidait les Baasistes à faire de la propagande en faveur de l’arabisation intégrale du pays par l’adoption des caractères arabes pour la transcription du Pulaar, du sooninke, du bamana et du wolof. Je me souviens des démarches qui étaient faîtes en 1981-1982 par l’ex épouse de Luleyd Wul WEDDAD[1] qui était à l’époque le Directeur du Centre national pour les études et la recherche vétérinaire (C.N.E.R.V.) à Nouakchott. L’ambassade est allée jusqu’à financer la publication d’un ouvrage en Histoire sur la vie et l’œuvre politique et religieuse du Fuuta Tooranqke Al Hajji Umar TAAL (1798-1865). Tous les moyens possibles furent mis en œuvre pour corrompre les cadres Fulve arabisants[2] afin de les amener à collaborer en faveur de l’arabisation.
[1] Après le coup d’Etat de Maâwiya Wul Sîd Ahmed Wul TAYA le 12 décembre 1984, il deviendra le directeur de cabinet de celui-ci jusqu’en juin 2002.
[2] Ils formaient et jusqu’à aujourd’hui l’écrasante majorité des Mauritaniens
Noirs arabisants qui ont fait leurs études supérieures dans les pays arabes, après avoir fini leurs études coraniques au Fuuta Tooro. Depuis l’Egypte, dans les années 50, au siècle dernier, ils avaient formé le noyau dur (Tafsiiru Usmaan JIGGO, Abuubakiri Kaaliidu BAH, Yero Dooro JALLO) du mouvement national Fulve contre l’arabisation de leur pays.
[3] Après le coup d’Etat de Maâwiya Wul Sîd Ahmed Wul TAYA le 12 décembre 1984, il deviendra le directeur de cabinet de celui-ci jusqu’en juin 2002.
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