HISTORIC
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Source : France3.fr ile de France
en ligne le 15 juin
Le "Mur des Justes" à Paris
"Justes" et juifs sauvés par des non-juifs se recueillent devant le "Mur des Justes"
Plusieurs centaines de juifs se sont retrouvés dans un moment de profond recueillement mercredi soir avec des "Justes", des non-juifs qui leur ont sauvé la vie ou celle de leurs proches, à l'occasion de l'inauguration du "Mur des Justes", dans le quartier du Marais, à Paris.Sur ce Mur, d'une quarantaine de mètres, inauguré dans l'après-midi par les Premiers ministres français Dominique de Villepin et israélien Ehud Olmert, ont été gravés les noms de 2.693 Français ayant protégé ou sauvé des juifs pendant l'occupation nazie. La "médaille du Juste" est décernée par le musée-mémorial israélien de la Shoah Yad Vashem."C'est formidable de rendre ainsi hommage à des Justes, même si je trouve cela un peu tardif. Moi-même, j'ai été sauvée en 1941, à Aix-en-Provence, par des non-juifs. Je ne l'oublierai jamais", explique à l'AFP la chanteuse et comédienne Régine."Je ne me sens pas héroïne. Ce que j'ai fait est normal. C'était le fruit de mon éducation", affirme Hélène Duc, 89 ans, qui, à Bergerac et à Marseille, avec sa mère Jeanne, institutrice, a sauvé des dizaines de juifs."Nous leur trouvions des maisons, des meubles. Il y avait en province moins de dénonciations qu'à Paris. Nous sauvions aussi des juifs allemands et des parachutistes anglais", ajoute-t-elle, extrêmement émue.Dévoilant, aux côtés du président du Mémorial de la Shoah, Eric de Rotschild, les 37 plaques de bronze constituant le Mur, le maire socialiste de Paris, Bertrand Delanoë a rappelé l'importance de l'allée des Justes. "Nous sommes ensemble, debout, et déterminés à vivre ensemble, autour des valeurs de la civilisation, et des valeurs de la France qui sont: liberté, égalité, fraternité !"."Que vive cette fraternité", lance Sarah Zajdner, 96 ans, seule rescapée de sa famille d'Auswhitz où elle fut emmenée le 1er mai 1944. "Nous avons été emmenés, mon père et mes trois frères, dans une rue toute proche. Quelle émotion, cette journée", dit-elle.Egalement présents, Jacques et Hélène Wawer se rappellent comment, enfants, ils ont vu leur père partir lors d'une rafle de la police le 20 août 1942. "C'était à Barenton, dans la Manche. Nous devons la vie à des religieuses, et à une famille, les Bouquey, qui ont été reconnus Justes. Notre reconnaissance est immense", dit M. Wawer.Les "Justes" français ont participé, par leur action, à la survie des trois quarts des 330.000 juifs de France, dont les autorités sous l'occupation ont collaboré avec les nazis.Lors de l'inauguration, le Mémorial de la Shoah a présenté un document de 252 pages intitulé "Les Justes de France", qui accorde une place très importante aux personnalités religieuses ayant sauvé des juifs et figurant parmi les Justes.Sont cités notamment les cardinaux Jules Saliège, Pierre-Marie Gerlier - pourtant rallié, en 1940, au maréchal Pétain -, Mgr Paul Rémond, - l'oncle de l'historien René Rémond - Mgr Pierre-Marie Théas, Mgr Gabriel Piguet, le jésuite Pierre Chaillet, fondateur de Témoignage chrétien, et des religieuses, soeur Marie-Régis et soeur Marie-Paule.Les pasteurs protestants sont également nombreux, notamment Marc Boegner, André Dumas, Albert Delord et Paul Haering, ainsi que son épouse Suzanne.La France, selon le Mémorial de la Shoah, compte le plus grand nombre de Justes, après la Pologne (5.941) et les Pays-Bas (4.726), loin devant l'Allemagne (427), ou l'Italie (391).
Inauguration du "Mur des Justes"
Les Premiers ministres français et israélien Dominique de Villepin et Ehud Olmert ont inauguré mercredi le "Mur des Justes" au Mémorial de la Shoah à Paris, où sont gravés les noms de 2.693 Français ayant protégé ou sauvé des juifs pendant l'occupation nazie.Devant une assemblée de ces Justes ainsi que de survivants de la Shoah, M. de Villepin a affirmé que "par leur révolte, leur bravoure et leur humanité, les Justes de France ont sauvé l'âme de notre nation".Rappelant qu'un quart des juifs français avaient péri "dans les trains et dans les camps", M. de Villepin a déclaré: "Ce déshonneur est gravé à jamais dans notre mémoire".Soulignant que la France n'avait "pas su protéger ses enfants" et qu'elle avait "abandonné à la persécution et à la violence des citoyens qui avaient toujours défendu ses valeurs", il a rendu hommage aux hommes et aux femmes qui ont agi "en défenseurs de nos principes et de nos valeurs".Ehud Olmert, qui s'exprimait en hébreu traduit en français, s'est dit ému d'honorer ceux qui "en risquant leur vie et leur avenir, n'ont pas seulement sauvé des juifs mais aussi sauvé l'honneur de l'homme".Le maire de Paris Bertrand Delanoë a également salué ces Justes qui "considèrent toujours leurs actes comme normaux, évidents" mais qui par leur héroïsme "ont évité à la France la perte intégrale de sa propre identité".Le Mur, d'une trentaine de mètres, comporte 37 plaques de bronze installées dans une allée jouxtant le Mémorial, où sont inscrits le nom, le lieu de sauvetage et la région où ont agi les "Justes".
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