"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma  Ed Universlam


CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions
Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE
de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

mercredi, mai 08, 2013

OUF!
PREMIEREVOIXJUIVE
ENFRANCE
AS'EXPRIMERCONTRE
LASTIGMATISATION
DESMUSULMANSENFRANCE
Source : leplus.nouvelobs.com en ligne
le mercredi 8 mai 2013 à 17h 04
sur Diasporablog à 19h 06  




"Islamophobie" :
comment les amalgames
entretiennent le rejet
des Français musulmans



Par
Samuel Grzybowski
Président de Coexister



Derrière le terme d'"islamophobie", on peut mettre ce que l'on veut : du racisme le plus primaire à la phobie du terrorisme. Pourquoi ce mot stigmatise-t-il tous les musulmans ? Pourquoi ne peut-on pas se permettre d'enfermer tous les musulmans dans la même case ? On en parle avec Samuel Grzybowski, président de "Coexister".

Édité par Henri Rouillier




Ils sont nombreux, politiques, responsables associatifs et représentants des communautés religieuses, à s’être lancés dans une lutte contre l’usage du terme "islamophobie".

Des craintes quant à l’origine de ce mot sembleraient légitimer le refus de son utilisation dans la France d’aujourd’hui. En réalité, cette expression, telle qu’elle est employée aujourd’hui par le CCIF par exemple, n’a plus du tout le même sens que celui qu’ont voulu lui donner les "anti-blasphémateurs" d’Iran ou d‘ailleurs.

Ces débats autour du mot "islamophobie" sont d’autant plus regrettables qu’il s’agit souvent d’acteurs de la lutte contre le racisme, qui, craignant une comparaison malsaine entre l’islamophobie et l’antisémitisme, s’inscrivent en faux vis à vis de l’utilisation du mot.

Disons-le dès notre introduction, l’antisémitisme et l’islamophobie n’ont rien à voir. Leurs cause, leurs conditions d’existences et leurs conséquences ne sont pas les mêmes, et puisque nous voulons lutter contre les amalgames, luttons aussi contre ceux qui consistent à assimiler les différents rejets de catégories de la population. Comme le disait à juste titre Richard Prasquier en novembre, "la facilité mimétique est tentante, mais trompeuse, car l'islamophobie n'est pas un doublon de l'antisémitisme".


La montée des amalgames

Une certaine attitude bien pensante consisterait à dire "les musulmans d’accord, mais les islamistes non". Ce comportement peut paraître au premier abord tout à fait constructif et respectueux des "bons" musulmans. En réalité, il incarne une sorte de complexe de supériorité vis-à-vis de l’islam et des musulmans eux mêmes, comme s’ils étaient victimes de leurs extrêmes, ou pire encore, victimes d'eux mêmes.

Si, pour différents facteurs que nous n’analyserons pas ici, l’islam est l’une des premières religions instrumentalisées par les terroristes, il me paraît important d’établir un maximum de distinctions entre des réalités extrêmement multiples et extrêmement complexes. Je ne porterai pas de jugement entre ce qui est bien et ce qui est mal. Je voudrais juste redire que les musulmans ne sont pas l’islam, que l’islam n’est pas l’islamisme, que l’islamisme n’est pas le salafisme, que le salafisme n’est pas le terrorisme, que le terrorisme n’est pas l’intégrisme, que l’intégrisme n’est pas le fondamentalisme religieux, que le fondamentalisme religieux n’est pas le traditionalisme etc…

Même si la société occidentale et le christianisme ont entérinés depuis longtemps un divorce bien assumé, nous sommes de façon générale en capacité de comprendre que l’Église, ses mouvements, ses acteurs, ses évêques, recouvrent des réalités infiniment diverses et que les divisions au sein même du christianisme sont parfois plus nombreuses que les divisions sociétales. Soyons capable d’en faire autant avec l’islam et les musulmans.

J’aimerais comprendre par exemple pourquoi les jeunes musulmans du mouvement que je préside (Coexister) sont sommés de se justifier sur leur appartenance et de rendre compte sur l’affaire Merah lorsqu’ils interviennent devant des classes ou des associations ? Les raccourcis sont tentants car ils sont faciles. Malheureusement la facilité, surtout quand il s’agit de celle-ci, est souvent très dangereuse.


L’onde de choc de Boston

Une écrasante majorité de nos concitoyens musulmans subissent des amalgames insupportables avec un tas de réalités dont ils ne sont pour rien, voire dont ils n’ont même pas conscience. Twitter en est devenu le théâtre le plus représentatif.

Ce fameux soir où le monde entier apprenait que Boston était touchée par une attaque à la bombe, alors qu’il n’y avait encore aucune idée des suspects et de leur possible identité, des messages islamophobes commençaient déjà à circuler.

C’est à dire que l’amalgame est tellement considérable que nous ne sommes plus seulement dans l’équation "islamisme radicale = islam", ce qui peut au moins s’expliquer par la bêtise ou le simplisme. Il s’agit maintenant de "terrorisme = islam", voire de "terrorisme = Arabes".

Voyez plutôt. Une étudiante américaine qui n’a pas moins de 700 followers sur son campus, nous explique "qu’il est temps de stopper la prolifération des musulmans et qu’il faut arrêter d’appeler ça du racisme". Et encore, Twitter foisonne d'autres exemples du même atour.

Non nous ne sommes pas dans un régime ségrégationniste, nous sommes dans la première puissance occidentale : les États-Unis. L’un des pays où le niveau d’éducation est le plus élevé. On évoque sans vergogne sur Twitter des privations de liberté pour des citoyens musulmans.

Cela n’est pas qu’un problème américain. En France aussi on peut être agrégé de lettres et soutenir la thèse d’une expulsion massive des 6 millions de français simplement parce qu’ils sont musulmans.


Les conséquences sur les musulmans
et la société

Pendant ce temps-là on assiste à un double processus. Une banalisation de la peur de l’islam d’une part, un enfermement de la composante musulmane sur elle-même d’autre part.

On se souvient il y a 10 ans de ce témoignage donné par Claude Imbert : "j’ai le droit, je ne suis pas le seul dans ce pays à penser que l’islam – je dis bien l’islam, je ne parle même pas des islamistes – en tant que religion apporte une débilité d’archaïsmes divers".

En laissant passer des réactions de ce genre, on laisse grandir la normalité d’une peur considérée comme légitime. "Légitime" même quand elle prend la forme de violences, de discriminations ou de provocations. La parole irresponsable des uns entraîne les actes dangereux des autres. La liberté d'expression ne va pas sans la responsabilité d'expression.

Les Français de confession musulmane payent en attendant le prix de la stigmatisation. Lorsque la fatigue et la lassitude, face aux rejets de ce qu’ils sont (je dis bien ce qu’ils sont, je ne parle même pas de ce qu’ils font), prend le dessus sur le courage et la patience, on n’a pas d’autres solutions que de rester avec ses semblables, rien qu’avec ses semblables.

Il va falloir trouver des moyens de créer des liens sociaux capable de transcender les identités singulières et communautaires, ou alors nous n’aurons plus le choix qu’entre deux solutions : le communautarisme ou la violence.

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