"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma  Ed Universlam


CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions
Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE
de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

samedi, janvier 26, 2013

ISRAËL
UNEDEMOCRATIE
EXCEPTIONNELLE
Source : la newsletter de Guysen International News
distribuée le samedi 26 janvier 2013



Israël
ou la Fête de la Démocratie




Mardi, c'était le Shabbaton en Israël. C'est un jour férié, un jour chômé, sabbatique comme d'autres prennent une année sabbatique. C'est-à-dire que nous ne sommes pas vraiment en vacances, nous prenons, pendant ces 24 heures, un peu de recul. Et c'est bien nécessaire pour nous permettre de voter.

C'est un jour très agréable, les enfants ne vont pas à l'école puisque celles-ci sont réquisitionnées comme bureaux de vote.

Les rues sont bondées, les terrasses des cafés sont pleines à craquer, les familles qui respectent le Shabbat peuvent prendre leur voiture et aller se balader dans les parcs nationaux ou dans les centres commerciaux qui proposent des promos.

C'est une journée qui ressemble à celle de Yom Haatsmaout, la fête de l'Indépendance.

C'est la fête de la démocratie, c'est la fête d'Israël. Ce n'est pas un substantif de circonstance : on ressent vraiment la fête.

Cette journée de scrutin électoral n'a rien à voir avec celles qu'on connait en France.

Elle a toujours lieu le mardi, car on ne peut pas voter pendant le jour de repos, le Shabbat, comme on le fait en France le dimanche, puisque la population respectant le Shabbat ne serait pas en mesure de voter.

Les présidents et les assesseurs des bureaux de vote étant rétribués et même plutôt grassement, il n'y a donc jamais de difficultés pour recruter des postulants.

Et comme toujours ici, pas de solennité ni de gravité comme en France.

Tout se fait dans la bonne humeur, la décontraction et ce qu'on croit être le désordre.

Avant d'entrer dans l'école où se trouve votre bureau de vote, vous devez passer devant les tentes de chaque parti avec des militants qui distribuent des tracts, qui tentent de vous convaincre à la dernière minute, avec des voitures recouvertes d'affiches électorales dont les haut-parleurs scandent à tue-tête les slogans et les jingles.

Et tout se déroule sans incident. La tente de Lapid est voisine de celle de Shass, celle d'Avoda côtoye celle du Likoud, un militant du Foyer juif plaisante gentiment avec un autre de Meretz.

On entre dans la salle avec les gosses, et ce sont même eux, très souvent, qui introduisent l'enveloppe dans l'urne, ce qui est strictement interdit en France.

Pourquoi pas ? C'est au contraire l'occasion d'une magnifique leçon d'éducation civique, la démocratie ce n'est malheureusement pas inné.

Comme les votes par correspondance ou procuration sont interdits, il y a des urnes mobiles pour les personnes hospitalisées.

Les militants des différents partis affrètent des véhicules pour transporter les personnes ne pouvant pas se déplacer. On lance des appels pour des volontaires prêts à aider des survivants de la Shoah à exercer leur droit de citoyens.

En Israël, si le vote est bien entendu secret, on affiche ouvertement ses préférences.

Il n'est pas incongru de demander à quelqu'un pour qui il vote et il est tout à fait courant qu'il vous réponde.

Et d'ailleurs pourquoi devrait-on se cacher ? C'est le signe d'une démocratie forte où personne n'est jugé en fonction de ses choix politiques, où la relation humaine va bien au-delà de choix partisans.

La démocratie sioniste est si solide qu'on en arrive même à des bizarreries et des paradoxes inconcevables dans tout autre pays.

Ainsi la venue en grande pompe du chef de la dynastie hassidique de Satmar, le rabbin Zalman Leib Teitelbaum, l'avant-veille du scrutin. Afin de lui permettre de haranguer ses fidèles et de promettre à chacun d'eux 100 dollars pour ne pas aller voter et participer à la "foire" sioniste, la police de Jérusalem ferme pendant plusieurs heures à la circulation, des axes centraux de Jérusalem !!!

Si les sondages sont interdits à la publication à partir du Shabbat précédant le scrutin, les candidats peuvent néanmoins continuer à faire campagne le jour même de la consultation électorale. Ils font ainsi la tournée des bureaux de vote, encouragent les militants, discutent avec le public, téléphonent personnellement aux électeurs pour tenter de les convaincre de se déplacer et d'aller voter.

Les télévisions ne sont pas en reste. Les analystes politiques décryptent non seulement le taux de participation toutes les deux heures, mais invitent les candidats à s'exprimer.

On diffuse des émissions dans lesquelles on voit de célèbres journalistes interviewer des leaders politiques interrompus par des humoristes déguisés en simple quidam, qui démolissent le programme politique des candidats, le tout se terminant par des éclats de rire.


Au fur et à mesure qu'on se rapproche de la clôture du scrutin à 22H, les responsables politiques qui sentent que les objectifs n'ont pas été atteints, rabattent leurs troupes et lancent des appels aux derniers électeurs indécis ou ne s'étant pas encore déplacés.

Enfin, les bureaux de vote sont clos et la soirée électorale commence.

Et comme toujours, les électeurs israéliens nous réservent des surprises. Dans leur grande sagesse, ils ont affecté à chaque parti ce qu'il méritait vraiment.

La coalition Likoud-Beteïnou a été incontestablement une erreur de stratégie de Netanyahou.

Shelly Yechimovitch qui a déçu, a démontré qu'elle n'a pas les épaules suffisamment solides pour se présenter en alternative à Netanyahou.

Lapid ("torche" en hébreu) qui triomphe, à juste titre, ne sera-t-il pas un de ces feux de paille dont les élections israéliennes ont le secret, disparaissant (comme Kadima) à la prochaine consultation ?

Habayt Hayehoudi (Foyer juif) de Naftali Bennett n'a-t-il pas été trop présomptueux s'imaginant être déjà la deuxième formation derrière le Likoud ?

Shass n'a-t-il pas payé le prix d'une campagne trop agressive en particulier à l'égard du Likoud et du Foyer juif traité de "parti de goyim" par le rabbin Ovadia Yossef?

Quand à Tzipi Livni sa stratégie est toujours aussi étonnante : elle est prête aujourd'hui à entrer dans une coalition Netanyahou avec 6 mandats, en position de faiblesse alors qu'elle refusait de le faire lorsqu'elle était en position de force avec 28 mandats en 2009.

Les Israéliens ont décidé mardi et tout le monde s'accorde à le dire, Netanyahou en tête, qu'ils ont exprimé leur choix d'une Union nationale sioniste aussi large que possible.

Tiens, cela me rappelle le titre de mon éditorial de la semaine dernière.

Au fait, et si on regardait comment cela se passe chez nos voisins quand ils veulent des changements ?

Vaut mieux pas : les printemps arabes ont l'odeur du sang.

Savourons : qu'il est bon et doux de vivre dans cette démocratie sioniste qu'est Israël.

Que les politiciens se mettent au travail, mais que la fête de la démocratie continue.



Marc Femsohn
redaction@guysen.com

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