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Source : la newsletter de rue89.com en ligne
le lundi 17 décembre 2012
L’aviation de Bachar el-Assad bombarde
la Palestine... à Damas
par
Jean-Pierre Filiu
Universitaire
Dimanche 16 décembre, l’aviation gouvernementale a bombardé le camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk, où quelque cent mille personnes habitent au sud de Damas. Une mosquée où des centaines de civils avaient cru trouver protection a été frappée. Le nombre de morts oscille entre 8 et 25 suivant les sources.
La Syrie frappe le camp de réfugiés de YarmoukCe même dimanche, plus d’une centaine de personnes ont été tuées sur l’ensemble de la Syrie. Mais le bombardement aérien du camp de Yarmouk a provoqué la réaction du président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, et du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon.
Il représente en effet une nouvelle escalade dans une répression qui ne recule plus devant l’utilisation de l’aviation en milieu urbain, y compris contre des sites relevant des Nations unies, très présentes à Yarmouk, comme dans tous les camps de réfugiés. Ce recours à l’aviation de guerre est aussi l’aveu que les supplétifs palestiniens du régime syrien ont perdu pied dans le camp de réfugiés.
Ahmed Jibril, officier palestinien de l’armée syrienne, était censé quadriller le camp au nom du Front populaire de libération de la Palestine-Commandement général (FPLP-CG), une faction violemment opposée à l’OLP et encadrée par les renseignements militaires syriens. Jibril aurait fui Damas pour se replier, avec de nombreux chefs baasistes, dans le port de Tartous.
De nombreux morts lors du bombardement du camp de Yarmouk par l’aviation syrienneLe lion de Damas
Bachar n’a pas d’honneur, Bachar n’a pas de nom, Bachar n’est rien d’autre qu’un misérable tueur. Le grand-père de Bachar avait un surnom devenu son patronyme : « Wahhish », la « Bête », la « Brute », le « Barbare ». Cela impressionnait les forts à bras du village, mais cela faisait un peu plouc. Alors la « Bête » est devenue le « Lion », « Assad » en arabe. Mais sous le « lion de Damas » rumine toujours le « Barbare » de la montagne.
Bachar est le fils de Hafez. Il peut être fier d’avoir, en bombardant Yarmouk, accompli ce que son père n’a jamais osé réaliser au fil d’une vie de trahison de la cause palestinienne.
En septembre 1970, les fedayines de Yasser Arafat combattent à un contre dix l’armée jordanienne, encouragée par Israël et les Etats-Unis. C’est « Septembre Noir », et les blindés syriens font mouvement pour soutenir la résistance palestinienne. Mais Hafez, ministre de la Défense, interdit à son aviation de couvrir l’avancée mécanisée.
Des centaines de chars syriens sont détruits à la frontière jordanienne. Les fedayines acculés se replient vers la vallée du Jourdain, où ils tombent sous les tirs croisés des militaires israéliens et jordaniens. A Damas, Hafez savoure sa victoire, remportée au prix d’un tel désastre. Quelques semaines plus tard, il impose son pouvoir absolu à la tête de la Syrie, pouvoir transmis en 2000 à Bachar.
Détourner l’attention de la révolution syrienne
En trente années de dictature, Assad ne rate pas une occasion de frapper les Palestiniens. En 1976, son armée envahit le Liban pour y écraser l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) d’Arafat, alliée de la gauche locale.
Au moins un millier de civils palestiniens périssent dans le massacre du camp de Tall Zaatar. En 1983, Arafat échappe à un attentat au sortir d’une audience avec le chef de l’Etat syrien. Il est traqué et encerclé avec des milliers de partisans dans le port libanais de Tripoli. L’artillerie syrienne les pilonne par la terre tandis que la marine israélienne les bombarde par la mer.
Bachar, digne héritier de son père, envoie des dizaines de civils palestiniens à une mort certaine sur le Golan, le 5 juin 2011. Tout est bon pour détourner l’attention de la révolution syrienne, alors pourquoi ne pas sacrifier ces réfugiés palestiniens et raviver le front israélien, sans pour autant exposer les forces gouvernementales ? Mais les résidents du camp de Yarmouk refusent une telle manœuvre et ils se vengent, le lendemain, contre les supplétifs du régime.
Plateau du Golan : tirs israéliens sur des manifestants C’est le début du basculement progressif de Yarmouk dans une rébellion de plus en plus ouverte. Depuis l’été 2012, toute cette partie méridionale de la capitale voit la progression des forces révolutionnaires. Le camp de réfugiés est frappé en représailles par un tir de mortiers, le 2 août dernier, qui fait au moins 21 victimes.
Les accrochages se multiplient, ainsi que les enlèvements et les disparitions. Jusqu’au bombardement aérien du 16 décembre. Bachar tuera jusqu’au bout, même s’il a déjà perdu. Bachar massacrera tant qu’il le pourra, parce qu’il se sait condamné. La Palestine se relèvera de ses ruines, à Yarmouk comme ailleurs. Et la Syrie sera bientôt libérée d’un tel cauchemar.
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