DEMISSIONSURPRISE
D'AVIGDORLIEBERMAN
ACCUSEDECORRUPTION
DUGOUVERNEMENTISRAELIEN
REFEXIONSETDEBATS
Source :le blog de GillesParis sur lemonde.fr
en ligne le vendredi 14 décembre 2012
Avigdor Lieberman,
le coup d’arrêt
Pouvait-il faire autrement? Inculpé jeudi 13 décembre par le procureur général Yehouda Weinstein pour "abus de confiance et de fraude" parce qu'il avait promu l'ex-ambassadeur israélien en Biélorussie, Zeev Ben Arieh, pour le récompenser de lui avoir fourni des renseignements confidentiels sur une enquête de police menée contre lui dans ce pays à la demande de la justice israélienne, Avigdor Lieberman a démissionné de ses fonctions vendredi 14 décembre.
Une décision synonyme de coup d'arrêt pour cet ambitieux qui n'imaginait rien de moins que succéder, le jour venu, au premier ministre actuel, Benyamin Nétanyahou, avant de se résoudre à s'allier avec lui pour les élections du 22 janvier 2013.
Trois enseignements peuvent être tirés de ce coup de théâtre qui va écarter durablement ce protagoniste de la scène : le premier confirme la mauvaise réputation qui accompagne une partie du personnel politique israélien, comme l'ont rappelé de nombreuses affaires, en particulier celles touchant l'ancien premier ministre Ehoud Olmert. Le dernier classement de l'organisation Transparency International, indice parfois contesté de mesure de la corruption, range d'ailleurs Israël à la 37e place, derrière... le Qatar et les Emirats arabes unis.
Le deuxième touche l'électorat "russophone" israélien, sensible au discours de double défiance (vis-à-vis des Arabes israéliens et des ultra-religieux) de ce Moldave de naissance, et qui se voit privé de sa figure de proue. Même si les tracas judiciaires ne valent pas toujours mort politique en Israël, comme le prouve le retour pour ces élections d'Arieh Déri, ancien responsable du Shass, condamné et emprisonné à la fin des années 1990 également pour faits de corruption, cet électorat, traditionnellement rangé à droite, va sans doute faire l'objet d'une cour assidue de la part des candidats "russes" présents sur les listes des autres partis rangés à droite de l'échiquier.
Le troisième enseignement vaut enfin pour le premier ministre sortant. Si la décision de M. Lieberman le débarrasse d'un allié parfois encombrant (on se souvient des dernières déclarations incendiaires du chef de la diplomatie israélienne vis-à-vis de l'Autorité palestinienne ou, cette semaine, encore sur l'Europe), elle rappelle que M. Nétanyahou n'a guère été envahi de scrupules en concluant une alliance avec un futur éventuel repris de justice. On peut donc faire le pronostic que ce coup d'arrêt devrait surtout profiter aux partis situés à la droite du Likoud, à commencer par Maison juive, qui tente de dépasser le traditionnel clivage entre religieux et non-religieux de la droite radicale.
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