"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma  Ed Universlam


CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions
Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE
de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

samedi, février 18, 2012

LALYAHDESJUIFS
DEFRANCE
ENDEBAT
ENISRAËL



DIASPORABLOG
accueille...


JACQUES BENILLOUCHE



L’alyah de France, la plus importante de l’Europe, risque de se tarir puisque les chiffres accusent une baisse de 42%. Après les années fastes qui voyaient plus de 2500 personnes par an quitter leur pays, la désaffection pour Israël inquiète ceux dont le rôle est de rassembler le peuple juif. Certains, pour se dédouaner, seraient malvenus d’attribuer le mal à des causes étrangères : « L'arrivée au pouvoir de Nicolas Sarkozy a redonné aux Juifs français un sentiment de sécurité et de confiance en l'avenir en France. » Il n’est pas sain de masquer les vrais problèmes. Ce serait considérer les Juifs de France comme versatiles et influençables et ce serait mettre en doute leur sentiment proprement sioniste. A l’évidence les raisons sont ailleurs et, pour analyser cette baisse, il faut avoir le courage de ne pas se voiler la face. Si des mesures sérieuses ne sont pas prises, nous n’éviterons pas les déconvenues des vagues françaises idéalistes de 1970 et 1990 qui se sont soldées par des échecs puisque les retours ont été massifs.

L’alyah française est sociologiquement variée. Elle se compose d’abord d’immigrants économiques. Beaucoup de retraités, qui doivent se battre en France pour équilibrer leur budget atteignant moins de 1500 euros pour un couple, trouvent un moyen d’améliorer l’ordinaire en Israël car, avec un coût de vie inférieur et un euro solide, l’équivalent en shekels représente un revenu confortable. D’autres, aux revenus plus conséquents, profitent de leur expatriation pour ne plus payer d’impôts durant plusieurs années et pour le moins, ils économisent 11% sur leur retraite puisqu’ils sont exonérés de CSG et RDS. Pour ces deux catégories, l’Agence Juive a compris qu’elle n’avait aucun suivi à organiser car ces immigrants continuent à vivre dans un entourage protégé et typiquement français, soumis seulement aux aléas de la nostalgie.

Les religieux, constituant la deuxième catégorie, ont décidé de vivre leur judaïsme dans la patrie historique. Ils viennent vivifier les implantations en Cisjordanie et restent extrêmement peu exigeants sur le plan financier. Cependant leur situation est souvent précaire aggravée par un taux de naissance élevé non compensé, comme en France, par des prestations sociales dignes. Ils ont alors tendance à vivre de la solidarité de la communauté, pour ne pas dire d’expédients. Quand aux idéalistes sionistes, ils font souvent face à de telles difficultés dans leur intégration qu’elles les conduisent à retourner en France. Les efforts ne sont pas suffisamment faits pour cette catégorie qui reste discrète dans sa désillusion. Les chiffres officiels des retours sont difficiles à établir mais ils avoisinent les 30% des arrivants. Le paradoxe tient dans leur manque d’agressivité vis-à-vis d’Israël comme s’ils voulaient partager les responsabilités de leurs difficultés. Ils tiennent à cacher ce qui, au profond d’eux-mêmes, reste un échec cuisant parce qu’ils acceptent une part de culpabilité. Ils ne sont pas fiers d’être retournés vivre à Sarcelles ou à la Villette.

En toute conscience, ils estiment que les immigrants français n’ont pas pris exemple sur les Russes qui, dès leur arrivée au pays, « sacrifient » leur première année à étudier profondément la langue afin d’être en mesure d’occuper, grâce à la maitrise de l’hébreu, des postes de fonctionnaires ou des emplois dans le service. Les Français ont tendance à vouloir immédiatement entrer dans le marché du travail au risque de se voir proposer des travaux peu rémunérés. Ils échouent alors leur intégration parce que leur emploi n’est jamais en adéquation avec leurs compétences. La langue française, couplée avec une autre langue, est pourtant un passeport pour une réussite professionnelle dans la banque, le tourisme ou même l’administration qui compte anormalement peu de français.

Pour pallier cette difficulté linguistique, de nombreux français de la « génération Boeing » continuent à travailler en France et rejoignent leur famille au mieux le week-end, au pire une fois par mois. Cette solution temporaire, économiquement rentable, a tendance à perdurer au détriment de la stabilité de leur famille qui supporte difficilement l’absence du père. Elle entraine souvent une cassure dans le couple et, inévitablement, le retour en France pour éviter le divorce. Certains ont accepté d’analyser pour nous, avec objectivité, leur échec. Ils se reprochent d’être venus en Israël en sachant que l’option du retour en France leur était toujours offerte. Dans leur esprit, ils n’avaient pas coupé le cordon ombilical moral avec le pays où les comparaisons économiques étaient bien sûr en défaveur de leur alyah. Ils avouaient n’avoir pas assimilé totalement, comme les Russes, cette nécessité de rompre définitivement avec la facilité d’un passé doté d’avantages sociaux attractifs.

La nostalgie du pays, abandonné sans raison dramatique, travaillait aussi leur esprit au point de les pousser à peu investir sur leur avenir professionnel en Israël.
L’Agence Juive n’est pas neutre dans cet échec car elle n’use pas souvent d’un langage de vérité. Tant que les yeux de ses fonctionnaires seront fixés sur la ligne des statistiques des départs, en ignorant celles des retours, l’alyah ne se portera pas mieux. Les Français ne sont pas obtus et sont des humains responsables. Mais ils doivent recevoir de l’Agence une assistance personnalisée et non participer à des réunions communes où l’on se borne à énumérer les avantages, en baisse constante et limités dans le temps, qui vont leur être alloués. Ils doivent être informés des difficultés qui les attendent, surtout dans le domaine de la langue et de l’emploi. Leur intégration doit être organisée, plusieurs mois avant leur départ, dans leur pays d’origine, en imposant en tout premier lieu des cours obligatoires d’hébreu, condition suspensive pour l’obtention de leur visa. Par ailleurs, une éventuelle reconversion professionnelle serait facilitée si elle avait lieu dans la langue natale et dans le pays d’origine. Cela implique un grand investissement humain qui sera vite amorti sur place par une réussite certaine qui évitera les désillusions.

L’Agence Juive ne doit pas envoyer à tout prix des immigrants pour gonfler les statistiques et bien sûr, elle doit s’abstenir d’agir par défaut d’informations. Elle doit être réaliste dans la description des difficultés que le candidat peut-être amené à rencontrer dans la recherche d’emploi. Elle doit l’informer du risque certain d’avoir à subir une baisse de son niveau de vie dans les premières années. Le candidat français, le vrai idéaliste, est prêt à accepter cette vérité difficile car elle entre dans la définition même du pionnier et du sioniste. A défaut, l’échec des « yordims » de Ra’ananna, Jérusalem ou Ashdod finira par ternir, par un bouche à oreille destructeur, l’image que l’on se fait d’Israël et par décourager ceux qui ont fait le projet de partir. C’est ce qui explique d’ailleurs cette baisse de l’Alyah.

Si le gouvernement tient à la Diaspora française, il faudra qu’il agisse autrement. Les structures d’intégration manquent beaucoup plus que l’argent, certes mal réparti et souvent mal utilisé. Il devra financer des bureaux de placement spécifiques aux Français, dirigés par des salariés convaincus et non par des bénévoles. Ces fonctionnaires auront alors à cœur d’arracher auprès des anciens les postes qui apporteront le réconfort moral aux transplantés. Ra’ananna, qui voit venir à elle la fine fleur de la jeunesse française, ne dispose d’aucune structure à cet effet. Le nouvel immigrant, passé le portique de la douane à Ben Gourion, se sent abandonné alors qu’il a besoin de sollicitude durant les premiers mois. De leur côté, les Français devront s’organiser pour mieux peser, politiquement et électoralement d’abord, puis économiquement ensuite. Forts de leur solidarité, ils finiront alors par obtenir que certaines portes leur soient enfin ouvertes.

La situation économique difficile en Europe peut pousser les Juifs à tenter leur vie ailleurs. Il est encore temps de mobiliser les énergies et les millions de shekels pour renverser la situation et ramener à la maison ceux qui n’attendent que cela, pourvu qu’on s’occupe mieux d’eux.



ACTUALIA

Forum d’analyses et de débats sur l’actualité


vous invite à participer à son prochain forum

le DIMANCHE 4 MARS, à 20h

Salle « Félicia Blumenthal » 26,Kikar Bialik, Tel-Aviv

Parking angle Tchernikhovsky et Macccabi, puis, prendre l’escalier au 27 Tchernikovski


L’ALIYAH FRANCOPHONE :

ENTHOUSIASME OU

DESENCHANTEMENT ?

Avec l’aimable participation de

JACQUES BENILLOUCHE, journaliste,

Correspondant du site d'informations françaises SLATE.fr et

chroniqueur à GUYSEN.TV et à KOL-ISRAEL


EMMANUEL NAVON, professeur à l’Université de Tel-Aviv, candidat à la députation pour le Likoud

AVI ZANA, directeur général de l’association AMI, ancien délégué de l’Agence Juive en France, directeur du bureau européen de l’Agence Juive en Israël

Modérateur :

DROR EVEN-SAPIR, journaliste à Guysen TV

Un film-portraits des intervenants sera projeté avant le débat

Un apéritif-dinatoire (charcuterie cashère et vin) sera servi en fin de soirée


P.A.F. 55 SH


Réservations obligatoires (mais sans engagement) à : rogergoldstein@yahoo.fr, tel 09 950 00

Proportionnellement, la France est le pays occidental d’où proviennent, ces dernières années, le plus grand nombre de nouveaux immigrants en Israël. Rien d’étonnant à cela : la communauté juive française est connue pour sa proximité à Israël, pour son sionisme assumé, revendiqué souvent avec fierté. Pourtant, l’intégration en Israël des immigrants de France et d’autres pays francophones ne va pas sans problèmes. Au-delà des difficultés matérielles, on parle souvent de « décalage culturel », d’ « incompréhension mutuelle » avec les Israéliens « de souche »… Sans compter l’image souvent superficielle et caricaturale que se font bien des Israéliens des Français et francophones qui ont choisi de les rejoindre…Dans ces conditions, les Israéliens francophones doivent-ils renoncer à s’intégrer, en menant une vie communautaire et culturelle distincte ? Doivent-ils aller jusqu’à s’organiser politiquement, au niveau local voire national ? Nos trois intervenants aborderont ces questions, et bien d’autres, dans un dialogue probablement fécond avec le public, qui, lui aussi, aura sans doute bien des choses à dire sur le sujet.

Le journaliste Jacques Benillouche représentera l’ Israélien de fraiche date, conscient des enjeux et des spécificités de l’Aliyah francophone.

Né en France et Israélien depuis 1993, Emmanuel Navon, qui enseigne les relations internationales à l’Université de Tel-Aviv, a choisi de s’engager politiquement, en briguant l’une des places traditionnellement réservées aux nouveaux immigrants sur la liste que présentera le Likoud aux prochaines élections à la Knesset. Il est donc particulièrement bien placé pour évoquer la question de l’opportunité d’une représentativité politique des Israéliens francophones.

Enfin, Avi Zana a fait de l’intégration des « olim » de France sa spécialité : Ancien délégué de l’Agence Juive en France et de l’U.N.I.F.A.N. en Israël, il dirige depuis plusieurs années l’association « AMI » qui s’est donnée pour objectif d’aider les nouveaux immigrants de France une fois installés dans le pays. Il est également le directeur du bureau européen de l’Agence Juive en Israël.



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