"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

"LES MUSULMANS ET LE SEXE" de NADER ALAMI Editions GUMUS

Recueil de Poésie en Hommage à Jenny Alpha

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Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma Ed Universlam

Couv "LES PLEURS DU MÂLE" Recueil de Slams d'Aimé Nouma  Ed Universlam


CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions

CAMILLE CLAUDEL Naissance d'une vocation parJeanne Fayard Rivages Editions
Sortie en librairie début mai 2013

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE

A LA RECHERCHE D'UNE MEMOIRE PERDUE
de GISELE SARFATI Editions PLUMES et CERFS-VOLANTS

samedi, novembre 26, 2011

ISRAËL
LEBONHEUREST
DANSLAPAIX
Source :le site de Christian Brunier
sur tdg.ch en ligne le 26 novembre 2011




Quelques jours de bonheur
en Israël …



Voici quelques souvenirs après 5 jours passés en Israël ...

Photo : Christian Brunier

Le drapeau israélien flottant fraternellement à côté d'une Mosquée ... C'est ainsi que j'aime Israël.






Nous avons du retard. L'avion a été obligé de passer par le sud de la Grèce, ce pays organisant de grandes manœuvres en mer et ayant fermé une partie de ses espaces aériens. La Grèce est au bord de la faillite et cherche des économies. S'amuser à la guerre coûte hyper cher. Voici une idée pour dépenser moins et mieux !

Direction Jérusalem. Étymologiquement, Yeru signifie la demeure et ShLM, qui a donné les mots de salaam en arabe et shalom en hébreu, est une racine terminologique qualifiant le mot « paix ». Jérusalem est donc la demeure de la paix, cité sacrée de toutes les religions du Livre, juive, chrétienne et musulmane.

Sur la route, nous longeons parfois le mur, monté par Israël, autour des territoires palestiniens. La honte ! J'ai l'impression de revivre ce que j'avais ressenti face aux miradors et immenses barrières électrifiées qui séparaient l'Allemagne en deux. Aucun peuple ne mérite de vivre emmuré. Les êtres humains ont besoin de liberté.

Le chauffeur de notre navette, tout en conduisant, lis, écris, téléphone, réponds à la radio, se retourne pour discuter. J'ai vachement la trouille. Une Suisse allemande, habituée des voyages en Israël, me rassure : « Ne craigniez rien, ils font tous ça dans ce pays. C'est lorsqu'ils regardent la route, qu'il faut commencer à s'inquiéter. » Vu la dispersion du pilote, je ne suis pas prêt de m'inquiéter, alors.

Le guide « Cartoville de Gallimard » affirme que le restaurant Lina, sis 42 El-Khanqa prépare « selon l'intelligentsia locale, tout simplement le meilleur houmous de la Vieille-Ville ! » Nous testons sans ne plus attendre. L'opération est concluante.

Nous contemplons trois mille ans en quelques regards. Le chant du muezzin se mêle aux bénédictions des rabbins et au son des cloches des églises chrétiennes. Je repense aux paroles de sagesse du dirigeant socialiste Yitzhak Rabin : « Les 3'000 ans de Jérusalem sont pour nous, maintenant et éternellement, un message de tolérance entre les religions, d'amour entre les peuples et d'entente entre les nations. »

Visitons le Saint-Sépulcre, site supposé de la crucifixion et l'ensevelissement de Jésus, inspirateur des thèses sociales, solidaires et donc socialistes.

Admirons la Mosquée d'Omar. Ce monument au cœur de Jérusalem, sur la route du Saint-Sépulcre, est caractérisé par un minaret carré. Cet édifice est symbole de tolérance. Construite par Al-Afdhal Nur ad-Din Ali, le fils de Saladin, elle commémore la prise de la ville, en 638, par le calife arabe Omar (Omar ibn al-Khattâb). Celui-ci, ami de Mahomet, s'engagea à respecter les lieux de culte chrétien et les maisons de ces croyants. C'est lui qui déclarait : « La paix des musulmans est préférable à de nombreux butins. »

Humour juif : Pourquoi la future mariée va au Kotel avant de se marier ? Pour s'habituer à parler à un mur !

Nous allons dîner dans un resto réputé de la ville : le Adom. Situé au 31 Jaffa Str., il se trouve au fond d'une ruelle étroite, remplie de bistrots aux terrasses débordantes, à la vie trépidante. Pour l'apéro, ce sera un Chardonnay du Golan : un Gamla. En entrée, nous mangeons une salade aussi originale que savoureuse. Dans sa composition, nous reconnaissons une sorte de roquette, des lamelles de fromage, des endives, des raisins et des pommes. Un filet de bœuf tendre prend le relai. Finalement, une pavlova clôt le festin. Ne vivant qu'une seule fois, nous commandons le meilleur vin rouge israélien : un Castel, produit à proximité de la capitale israélienne. On dit ici que ce pinard est le résultat d'un savant mélange entre l'humain, la terre et le climat. Et le raisin ?

Yad Vashem, « un monument et un nom ». Nous passons une bonne partie de ce jour dans ce lieu de mémoire des victimes de l'Holocauste. Ce musée et ses mémoriaux sont en outre un appel touchant contre le nazisme, idéologie raciste et violente. La laideur humaine n'avait jamais atteint le point culminant de l'ignominie. Hitler et ses sbires ont plongé l'humanité dans les ténèbres. Que cette apogée de la haine nous apprenne à jamais replonger dans ce système génocidaire. Les enseignements à tirer de cette folie ont vocation à nous encourager à promouvoir un monde fraternel, ouvert et solidaire. Se souvenir du passé pour se forger un avenir radieux ...

Dans le parc, de ce lieu bouleversant, figurent 23'000 noms sur des plaques. Elles commémorent les Justes, celles et ceux qui, au péril de leur vie, ont sauvé des Juives et des Juifs du massacre. Ces actes de courage sont des exemples. Pas de compromission. Pas de collaboration avec les tenants de l'horreur. Le message d'André Trocmé résonne : « Nous ne savons pas qui est Juif. Nous ne connaissons que des êtres humains. »

Nous étions venus en taxi dans ce site, un peu à l'extérieur de Jérusalem. Nous repartons en minibus, puis en tram. Le tram est gratuit pour motiver les habitant-e-s à prendre ce nouveau mode de transport écologique.



Nous déjeunons très tardivement dans un bistrot arabe de la vieille-ville : Abu Shukri, situé à El-Waid Street, dans le souk, à proximité de l'esplanade des mosquées. Nous adorons nous promener dans les souks. Ces lieux fourmillent de couleurs, de vie, d'odeurs, de chaleur humaine, de musique et d'exotisme.



En entrant dans le quartier musulman, des multiples parfums remplissent mes larges narines. Ces odeurs divinement suaves caractérisent la culture arabe. Malek Chebel dans son « Dictionnaire amoureux de l'Islam » décrivait ces parfums orientaux : « Tel est le bon plaisir de l'autre. (...) Tantôt il fascine, tantôt il déroute. Il pacifie les cœurs, abolit la distance, favorise la rencontre. »



Eblouis par la vision de la Mosquée Al-Aqsa, la seconde Mosquée construite sur terre, au VIIème siècle. Ce bâtiment d'exception se trouve sur l'esplanade des Mosquées de Jérusalem, ce troisième lieu saint de l'Islam avec La Mecque et Médine. Cette Mosquée peut accueillir près de 5'000 fidèles pour la prière. L'ensemble du site peut recevoir près de 400'000 personnes. Allah a dit : « Gloire et Pureté à celui qui de nuit, fit voyager son serviteur Mahomet, de la Mosquée Al-Haram à la Mosquée Al-Aqsa, dont nous avons béni l'alentour afin de lui faire voir certaines de nos merveilles. » D'accord avec lui. Ces merveilles sont époustouflantes.



Nous escaladons le Mont Sion. Nous visitons le tombeau du Roi David. David - Da'woud en arabe - apparaît dans toutes les religions du Livre. Deuxième Roi d'Israël, papa de Salomon, c'est, dans le Coran, que je le trouve le plus sympathique. Prophète de l'Islam, Allah lui accorde la sagesse. Il incarne le sens de la justice. Le Coran souligne ses dons pour la musique et la chanson. La beauté de sa voix attirait les animaux, surtout les oiseaux qui lui répondaient. Dans la Sourate 27, Verset 16, Salomon hérita de David et dit : « Ô hommes ! On nous a appris le langage des oiseaux. Et on nous a donnée part de toutes choses. C'est là vraiment la grâce évidente. » Allah enseigne à David le secret de la fabrication des cottes de mailles afin que les êtres humains se protègent de la violence.

Nous croisons énormément de religieux intégristes, qu'ils soient juifs, chrétiens ou musulmans. Ce phénomène extrémiste fait peur. Inversement, toutes les religions cohabitent pacifiquement dans la vieille-ville de Jérusalem, ce qui est réjouissant et un modèle de vie a propagé. Pour l'instant, le plus fondamentaliste était un prêtre catho qui nous a demandé de décroiser les jambes sur un banc du Saint-Sépulcre. N'acceptant pas la connerie et le diktat, nous nous sommes barrés.

Je téléphone à mes parents pour les rassurer un peu. Ils pensent qu'Israël vit en état de guerre. Je parle à mon papa des excellents pinards locaux. Visiblement, à entendre mes discours œnologiques, il nous considère comme sauvés.

Dînons à la Taverne Arménienne. Assiette de dégustation au programme. Kibbeh (boulettes de viandes), sujuk (saucisses) et d'autres spécialités d'Arménie assurent le spectacle, aux saveurs multiples. Le cadre est détonnant. Dans une salle voûtée, nous retrouvons de nombreux lustres, des céramiques, du mobilier arménien, des cuivres, des miroirs nacrés, et un tas d'autres décorations. Nous apprécions un Sauvignon et un Merlot. Je bois ma première bière palestinienne du voyage. Le service est cordial. Pour terminer, place au dessert : un Baklava, une assiette de feuilletés de pâte de filo et de noix imbibée de miel.

Le p'tit déj à peine avalé, nous montons au Mont des Oliviers. L'olivier est symbole de paix. Notre périple démarre à la Mosquée de l'Ascension. C'est ici que J.-C. (non pas Jean-Claude, ni Jacques Chirac, mais Jésus-Christ) s'éleva au 7ème Ciel. Au sol, figure l'empreinte de Jésus, avant de décoller.

Nous marchons dans la direction de l'Eglise Pater Noster. Jésus y fréquentait une caverne, il a raison les caves sont toujours conviviales, et le parc couvert d'oliviers. Il y méditait pour améliorer le sort de l'humanité. C'est là qu'il enseignait la bonne parole à ses disciples. Les guides du coin pourraient s'en inspirer pour devenir plus respectueux envers leurs congénères.

Dans l'oliveraie, peu fréquentée, le panorama est magistral, notamment sut le Mont du Temple (Haram el-Sharif) et le reste de la vieille-ville de Jérusalem. Nous ressentons quiétude, loin des foules de visiteur-euse-s hystériques, et bien-être.

Après des crochets à la Chapelle Dominus Flevit, à l'Eglise orthodoxe Sainte-Marie-Madeleine, nous visitons l'Eglise de Toutes-les-Nations, construite sur le rocher de Gethsémani. Jésus fut arrêté ici à cause de ses idées subversives. Déjà à l'époque, on n'appréciait pas trop les rebelles dans la région. Descente dans le Tombeau de la Vierge. Ça faisait longtemps que je n'en n'avais plus vue une. Nous arrivons à la grotte de Gethsémani, un repaire où Jésus allait traîner avec ses potes pour développer ses idées humanistes.

Remontons vers la vieille-ville. Nous faisons une halte au Musée archéologique Rockfeller, très vieillot. Seul intérêt : prendre un peu de soleil - éclaircie salutaire dans cette journée assez pluvieuse - au bord du bassin de la magnifique cour intérieure de type islamique, avec les chants mélodieux des muezzins voisins.

Déjeunons au El-Nasser Restaurant, sis 55 Souk khan el-Zeit. Dans une belle salle voûtée, nous dévorons des falafels. Ce bistrot, très hospitalier, est aussi réputé pour son shwarma, version locale du donner kebab à la viande de dinde.

Golda Meir, Première Ministre d'Israël socialiste, de 1969, l'année érotique (ce qui ne lui ressemble pas vraiment), à 1974, était une femme autoritaire, mais, paradoxalement, avec un sacré don pour l'humour juif. Surnommée, la grand-mère d'Israël, les jeux de mots et les traits d'esprit ont rempli sa longue vie de militantisme et de politique. Un jour, elle fit pression sur le Secrétaire d'Etat des USA, Henry Kissinger, pour qu'Israël devienne une priorité majeure de la politique étrangère américaine. Irrité, le patron de la diplomatie des Etats-Unis riposta et lui adressa une réponse, dont la conclusion était : « Je dois vous informer que je suis d'abord citoyen américain. Puis, Secrétaire d'Etat. Enfin, Juif. » Dans un style concis, la dirigeante israélienne lui balança : « En Israël, nous lisons de droite à gauche. »

Le saviez-vous ? Un Israélien sur quatre vit au-dessous du seuil de pauvreté. Chez les gosses c'est un sur trois. Le constat ne vient pas de l'OLP, mais de la Sécurité sociale israélienne, dans un rapport publié il y a quelques jours. En diminuant le budget militaire, des moyens colossaux seraient disponibles pour investir dans le social. Moins de haine, davantage de solidarité. Voici un beau programme !

La pluie occupant toujours le territoire - c'est une manie en Israël - nous dînons à l'hôtel. Situé au sommet du bâtiment, le resto offre une vision panoramique sur le vieux Jérusalem. La spécialité du bistrot est le plateau de fromages, avec de bons vins. Nous validons ce choix. Le chef, un Israélien formé à Lyon, nous livre un opulent plateau, recouvert de 10 fromages servis généreusement, de petits légumes frais, de lamelles de fruits et de confitures de figues et d'oignons marinés dans le vin. La présentation est à la hauteur de la qualité des frometons. Notre sélection viticole se porte sur un cru local, le Pelter trio, composé harmonieusement de Cabernet, de Merlot et de Cabernet franc. Il est l'heure de finir la soirée avec un whisky, digne de ce nom : un Jameson.

Nous allons sur l'esplanade des Mosquées, ce « Noble Sanctuaire ». Pour l'atteindre, nous passons, en haut des escaliers, le Qanatir ; des arcades dont plusieurs chapiteaux proviennent de l'ère romaine. Ce lieu est déroutant de beauté. Le Dôme des rochers, Qubbat es-Sakhrah, avec sa coupole dorée, domine Jérusalem, par sa hauteur et son éclat. Sur ce grand espace, nous retrouvons une série d'édifices musulmans, tous aussi spectaculaires que le monument voisin. Le Dôme de la connaissance, un institut d'enseignement et de recherches scientifiques coraniques ; le Musée d'Art islamique ; le Dôme du Prophète ; le Dôme de la Chaîne ; la Madrasa El-Omariyya, une école coranique ; la Madrasa El-Isardiyya ; la Madrasa El-Malekiyya ; Bab El-Rahma, la Porte d'Orée ; Sabil de Qaitbey, l'ancienne fontaine publique possédant un dôme sculpté sans équivalent ; la Mosquée blanche ; et naturellement la Mosquée El-Aqsa ; sont quelques-uns de ces hauts lieux ornant cette grande place.

Humour juif : C'est l'histoire d'un Israélien qui rencontre un autre Arabe ...

Nous reprenons la route, en taxi, en direction de Tel-Aviv, la cité bouillonnante de vie en Israël. Sur la route, à proximité de Ramallah, nous revoyons les barrières emprisonnant les Palestiniens. Je suis révolté. La vision de cet enfermement m'arrache les tripes. Pourquoi, ces deux peuples n'arrivent-ils pas à vivre en paix, comme au centre de Jérusalem ?

La France de Sarkozy vote pour l'adhésion de la Palestine à l'Unesco. Quelques jours plus tard, Nicolas Sarkozy reçoit Ronald S.Lauder, le Président du Congrès juif mondial, et dit bien comprendre la question du destin de Jérusalem « capitale éternelle d'Israël et du peuple juif. » C'est oublié son discours de juin 2008 : « Il ne peut y avoir de paix sans reconnaissance de Jérusalem comme capitale de deux Etats. » Ce n'est pas une ligne politique. C'est un vrai Shalom spécial.

Au terme, de quatre jours merveilleux de vacances - malgré un temps pourri pour la région -, et de découverte de lieux chargés d'histoire, l'heure du retour au bercail a sonné. Le soleil accompagne notre retour à Genève. T'aurais pu sortir ton pif plus tôt.



« Aujourd'hui, je suis venu portant un rameau d'olivier et un fusil de combattant de la liberté. Ne laissez pas le rameau d'olivier tomber de ma main. »
Yasser Arafat

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